jeudi 6 février 2014

sens de la vie !

4ème sem. du T.O. Jeudi

Ayant été un peu "bousculé" par diverses occupations et "accaparé"... - et, aussi, n'ayant plus la rapidité qui est normalement le propre de la jeunesse ! -, j'ai abandonné quelque peu la rédaction de mes "Mots". Que mes lecteurs (que je n'oublie certes pas) m'en excusent.

Et considérant cependant avec plaisir ce lien de "communion" à la fois humaine et spirituelle, je reprends la plume, mais pour quelques réflexions seulement, "à bâtons rompus", si je puis dire.

Dans la lecture d'aujourd'hui, David arrive à la fin de sa vie terrestre ! Il en fait lui-même le constat : "Je m'en vais par le chemin de tout le monde !". Que l'on soit pauvre ou riche, puissant ou faible "manant", chacun arrive, avec grande égalité, devant cette échéance. La vie est si brève, finalement !

Souvent alors, chacun prend facilement conscience du "sens de la vie", du "sens de sa vie" ! Ce sens de la vie s'acquiert plus ou moins rapidement : "J'étonne les gens, disait Marthe Robin, lorsque je dis que je vis pour mourir, que la mort est la grande idée, le sens de ma vie !". Voilà bien l'important : quel est le sens de ma vie !

Aussi, dans la Bible, la mort n'est affreuse que si elle atteint une personne jeune. En ce cas, elle heurte - comme aujourd'hui encore, évidemment - notre intelligence et surtout notre sensibilité, notre affection. Mais, de plus, pour un Juif, il y a une lamentation due à une incompréhension : la vie nous étant donnée pour nous apprendre à "faire alliance" avec le Seigneur, on se lamente sur celui qui n'a pas eu le temps, pense-t-on, d'accomplir le commandement suprême qui émaille toutes les pages de la Bible : "Marche avec ton Dieu, marche devant ton Dieu, marche en sa présence". Sa vie a été comme tronquée de cette perspective importante !

Ce n'était donc pas le cas de David qui, devenu vieux et proche de la mort, découvre avec netteté le "sens de sa vie". Lui, le tumultueux, lui qui avait sans cesse "bataillé" la vie, qui avait réussi, malgré moult difficultés et à force de persévérance, à faire l'unité du peuple de Dieu, ne transmet qu'une seule recommandation à son fils Salomon, une seule. En l'exprimant, il résume le "sens de sa vie" : Si tu marches, lui dit-il, avec fidélité selon les lois du Seigneur, "aucun des tiens ne sera écarté du trône d'Israël" !

C'est qu'il avait été fortement marqué, David, tout jeune roi, par la prophétie de Nathan : ce n'est pas nous qui devons bâtir une "maison"" à Dieu ; ce n'est même pas nous-mêmes qui devons construire notre vie ! C'est Dieu le bâtisseur, le constructeur. "Si le Seigneur ne bâtit pas..., c'est en vain que travaillent les ouvriers", dit un psaume... C'est Dieu seulement qui peut nous aménager une habitation selon le dessein de son amour pour tout homme !

St Paul avait bien compris ce "sens de la vie" : "Pour moi, vivre, c'est le Christ", le Fils de Dieu avec qui je suis appelé à vivre éternellement ! En cette prise de conscience - qu'elle soit rapide ou tardive, peu importe -, "la mort n'est qu'un changement d'état", disait M. Pouget, le maître de Jean Guitton ! Car, disait encore l'apôtre, "soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur !" (Rm 14.8).

Alors, prendre conscience peu à peu de ce sens de la mort qui est aussi "sens de la vie" doit déterminer nos comportements. C'est ce que nous indique l'évangile d'aujourd'hui : Ne t'encombre donc pas, nous dit Notre Seigneur, sur la route de ta vie. Prends simplement un bâton, le bâton du pèlerin. Nous sommes tous en pèlerinage vers "les demeures de Dieu", comme dit un psaume !
Il nous fout donc faire confiance à la Providence, à Dieu qui, lui, se soucie même des moineaux du ciel ! A plus forte raison de nous-mêmes !  (Cf Mth 10.31). Et la grâce du départ de cette vie terrestre vers la vie plénière avec Dieu sera de découvrir que malgré bien des difficultés, bien des souffrances peut-être, le Seigneur ne nous a pas quittés du regard et nous attend comme un Père !

Soyons donc sans cesse comme les apôtres : "Ils partirent et proclamèrent - par leurs paroles et par toute leur vie - qu'il faut se convertir", se tourner vers Dieu, notre seul but !

Et se tourner vers Dieu, c'est aussi se tourner vers nos frères en pratiquant une véritable hospitalité, nous demande encore l'évangile. L'humanité a fait un immense pas dans l'amour de Dieu lorsque l'homme, tout homme, d'"hostis" est devenu un "hospes" (les deux mots ont même racine en latin !), lorsque tout homme d'"ennemi" est devenu votre "hôte, votre frère. "Car, vous n'avez qu'un seul Maître et vous êtes tous frères !". (Mth 23.8).

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