lundi 26 mars 2012

Annonciation !

Annonciation – 25 Mars

L’évangile nous rapporte le merveilleux récit de la rencontre de la Vierge Marie avec Dieu, à Nazareth, le récit de l’ANNONCIATION !
Récit dont la simplicité peut ternir notre regard de foi !
Récit bouleversant cependant dans ce qu’il rapporte !

Car enfin, comment a-t-elle pu, Marie, cette toute jeune fille, comment a-t-elle pu vivre cet instant - et toute sa vie durant -, dans la perception - progressive sans doute - d’une si grande proximité avec Dieu au point que Dieu, prenant chair de sa chair, vivait en elle et qu’elle devenait sa Mère ? Marie, Mère de Dieu, proclamera le Concile d’Ephèse (431) ! Trente années de vie terrestre dans une proximité, une intimité incroyable avec Dieu ! Car son fils, “le fruit de ses entrailles“ est Dieu ! Elle le croit avec toute sa foi !

Oui, comment a-t-elle fait, Marie, cette toute jeune fille, pour assumer pareille situation, si délicate par rapport à Joseph, si lourde à porter ? Quelle femme au monde a-t-elle jamais eu responsabilité si grande que de répondre au nom de toute l’humanité et d’engager, par son attitude, l’histoire même du monde ?

Proximité redoutable avec Dieu, responsabilité écrasante devant les hommes ! Tel a été le destin, la vocation de Marie, cette toute jeune fille d’Israël que l’ange vient visiter à Nazareth !

Pour mieux comprendre Marie, pour mieux appréhender sa simplicité, son naturel en cet instant de grâce où Dieu la visite, faisons comparaison, contemplons ces géants de la foi que sont, par exemple, Moïse, Isaïe et Pierre. Regardons-les à ce moment de leur vie où, eux aussi, ils rencontrent Dieu ; regardons-les au jour de leur annonciation !

L’annonce faite à Moise, c’est celle d’une mission : “Va trouver Pharaon pour faire sortir d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël“ (Ex 3.10). Et la réaction de Moïse, ce géant, est celle d’un homme qui a peur, qui recule, effrayé devant une telle responsabilité. Et il faut signes et prodiges, et toute la persuasion de Dieu, pour qu’au terme d’un dialogue pathétique, Moïse, enfin, accepte la mission !
Rien de tel chez Marie. Une question, une seule et tout de suite : “Voici la servante du Seigneur !“. Marie est simple, confiante, toute livrée à Dieu, sûre de son amour. Elle ne complique pas les choses, elle s’en remet à Dieu totalement : “Qu’il m’advienne selon ta parole !“.

L’annonce faite à Isaïe, avant d’être une mission, est d’abord découverte, révélation : Dieu est saint, trois fois saint. Isaïe est effrayé par cette rencontre avec Dieu : “Malheur à moi, s’écrie-t-il, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures“ (Is 6.5). Au jour de son Annonciation, Isaïe se découvre, face à Dieu, radicalement pécheur ; et il a peur !
Rien de tel en Marie : troublée, certes, elle l’est par cette étrange salutation angélique : "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi !" (Lc 1.28). Troublée, oui, parce que ne sachant pas parfaitement ce que cela veut dire ; troublée, mais non terrorisée. La proximité avec Dieu ne provoque pas en Marie l’effroi ressenti par l’homme pécheur. Parce qu’elle est Immaculée, Marie ne craint pas Dieu. Il fallait qu’elle fut absolument sans péché pour pouvoir soutenir, avec un si grand naturel, une telle proximité avec Dieu : “Il a jeté les yeux sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse !“ (Lc 1.48).

Pierre enfin. C’est au moment où, pour la première fois, au bord du lac, il rencontre Jésus qui monte dans sa barque et lui demande de jeter le filet ! Pierre est saisi d’effroi devant la pêche insolite après une nuit passée sans rien prendre. Alors il se prosterne aux pieds de Jésus : “Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur !“ (Lc 5.8). Et Jésus, le relevant : “désormais, tu seras pécheur d’hommes !“ (Lc 5. 10. Cf. Mc 1.17).
Rien de tel chez Marie, à Nazareth ! Elle ne se prosterne pas, elle ne proteste pas avec ostentation de son indignité. Sans aucun retour sur elle-même, dans la simplicité de son être profond, elle consent, elle se livre tout entière à l’amour de Dieu qui la choisit comme instrument pour se communiquer aux hommes !

Moïse, Isaïe, Pierre ! Trois géants de la foi !
Marie les surpasse tous. Elle se révèle entièrement au jour de sa rencontre avec Dieu :
Marie sans péché,
Marie sans crainte devant Dieu,
Marie toute humble parce que sachant que tout lui est donné,
Marie toute simple,
Marie toute livrée à Dieu dans la foi, la confiance et l’amour,
Marie, Immaculée jusque dans les profondeurs de son être.
Telle est Marie au jour de son Annonciation !

Aussi, n’hésitons pas à prier Marie avec cette formule bien connue retrouvée sur un papyrus égyptien datant du milieu du 3ème s., bien avant le Concile d’Ephèse :
“Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu.
Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l'épreuve,
mais de tous les dangers délivre-nous toujours“.

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