mercredi 3 juin 2009

Confiance dans l’adversité - T.O. 9 imp. Mardi-Mercredi - (Tobie 2.10sv)

J’aime assez ce conte de mille et une nuits qu’est le livre de Tobie qui se termine comme tous les contes dans le merveilleux bonheur… de Dieu !

Il faut simplement se souvenir du contexte : il y a dans notre Bible en français : Tobie et Tobie ! Le premier que j’appellerai Tobit (avec un “t“ comme en hébreu), c’est le papa ; et il y a Tobie (avec un “e“), c’est le fiston. Ils vivent, déportés à Ninive, avec les heurs et malheurs de cette condition.

Tobit, le papa, fils de Tobial, de la tribu de Nephtali, est un “Juste“ : “J’ai marché sur le chemin de la vérité et des bonnes œuvres tous les jours de ma vie…“, dit-il. Aussi, malgré les interdits du roi de Ninive, il ne cesse d’enterrer les morts. C’est normalement un devoir sacré selon la Loi juive ! Cela lui a causé déjà bien des ennuis. Et, naturellement, certains de son entourage, politiquement plus pragmatiques, se moquent de lui. La police du roi “l’a déjà recherché pour le mettre à mort à cause de ce genre d’affaire. Il a du s’enfuir. Et voilà qu’il recommence !“.

Bien davantage, un jour, après avoir accompli pieusement le rite de funérailles religieux, Tobit est frappé accidentellement de cécité. Et évidem-ment, la moquerie se fait encore plus vive : “Où est-elle donc ton espérance pour laquelle tu faisais l’aumône et ensevelissais les morts ?“. Mais Tobit persévère inébranlablement dans la crainte de Dieu, car, disait-il, “nous attendons cette vie que Dieu donnera à tous ceux qui lui restent fidèles !“.

Cependant, sa grande foi, sa ferme espérance, son inlassable piété l’inclinent - cela arrive parfois - à voir le mal là où il n’est pas ! C’est quand même énervant, cela ! On a fait le cadeau d’un chevreau à sa femme ; et lui de croire que c’est un vol ! Il l’en accuse. Naturellement, celle-ci est furieuse ; et la conséquence, c’est une belle scène de ménage ! Tellement que son épouse cède à une tentation classique en ce cas : la rancune, cette noire rancœur qui ne résiste pas à trouver du plaisir à voir celui qui vous a blessé subir à son tour, comme une revanche savourée, revers et malheurs : “Vois comme tu es, pauvre aveugle ! Ta foi, ton espérance sont creuses ! Bigre ! Et tes bienfaits se retournent contre toi… Alors avec ta morale ??? On imagine bien le spectacle !

Que nous faut-il retenir de tout cela ?
  • D’abord ne pas entretenir cette rancune qui cultive facilement et amèrement les blessures du cœur et de la mémoire. Savoir pardonner, ce que n’a pas fait l’épouse de Tobit !

    Il y a le pardon que l’on reçoit de celui que l’on a blessé et dont les larmes sont d’autant plus bouleversantes qu’elles sont larmes engendrées par l’amour qui nous est porté.

    Et il y a le pardon que l’on donne à celui qui nous a blessé parce qu’il est aimé à l’infini.

    Parce qu’il est totalement gratuit, le pardon est rare, infiniment rare, tant il est le signe de l’amour porté à la perfection. On ne sait comment s’est terminée la scène de ménage entre Tobit et son épouse. Mais on peut le supposer…

  • Et puis - 2ème réflexion - : savoir garder fidélité, espérance à l’exemple de Tobit, malgré les adversités et les échecs. “Chrétiens, disait Mère Térésa, nous ne sommes pas appelés à réussir, mais à être fidèles !“.

    Tobit est de ces croyants qui disent parfois que Dieu est un peu long à agir. Mais, ce Dieu “lent à la colère et plein d’amour, est long pour nous parce qu’il est patient et ne désarme jamais. Dieu prend son temps, mais ne perd jamais son temps ! Il sera clair un jour que ce sera lui qui sans cesse nous aura guidés. L’Eglise affirme cela ; et elle a raison !
    Et j’illustrerai cette confiance par une petite parabole que vous connaissez peut-être :

    « Ma vie ressemble à un tissage entre mon Seigneur et moi !
    Je ne peux pas en choisir les couleurs. Il travaille sans cesse.
    Quelquefois, il tisse de la tristesse ; et moi, dans mon orgueil insensé, j’oublie qu’il voit l’endroit et moi l’envers !
    Ce n’est que lorsque le métier à tisser est devenu silencieux et que les navettes ont cessé de voler, que Dieu déroule la toile et en donne l’explication.
    Les fils noirs sont aussi utiles dans la main habile du tisserand que les fils d’or et d’argent pour le motif qu’il a prévu.
    Il sait. Il aime. Il prend soin : cette vérité n’estompe rien.
    Oui maintenant j’ai vu l’autre côté et cette réalité valait bien tout cela ».

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il y a dans ce texte une évocation des vertus "fondatrices" non pas du christianisme, puisque c'est la divinité qui l'a fondé, mais de la foi chrétienne : "le Pardon et la Fidélité".

Ce matin, avant de vous lire, je pensais justement à la fidélité, cette vertu si douce et si bienveillante qui apporte la sérénité en soi et autour de soi. Et voilà que votre mot du jour nous donne l'exemple de Tobie avec sa grande foi, sa ferme espérance et son inlassable piété.

Merci...pour votre fidélité quotidienne à partager votre enseignement.