mercredi 10 juin 2009

L’Apôtre ! – T.O. 10 imp. Mercredi – (II Co. 3.1.11)

Nous le savons ! La Communauté de Corinthe connaît quelques remous. Certains s’opposent à l’apôtre Paul ; et ils déforment le message du Christ, “Fils de Dieu“, le rabaissant à un enseignement plus rationnel d’un “fils d’homme“ !

C’est la tentation de tous les temps, ce que j’appelle “l’inversion sacrilège“ : refusant d’accueillir humblement la Vie même de Dieu, on veut enfermer Dieu en la vie de l’homme qui ainsi pense facilement, avec orgueil, pouvoir posséder la connaissance du bien et du mal (c’était déjà la tentation d’Adam et Eve!). - Isaïe avait cette comparaison : c’est le pot qui dit au potier : “Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? Moi, j’aurai fait autrement !“.

Paul pressent ce danger permanent. Il va répondre. Il a déjà affirmé : “Grâces soient à Dieu qui, par le Christ (ressuscité), nous emmène dans son triomphe (de la victoire sur la mort) et qui, par nous, répand le parfum de sa connaissance !“ (Cf. 2.14).

Le “triomphe“ du Christ ! C’est toujours par la lumière du matin de Pâques que non seulement notre propre vie s’éclaire mais irradie la connaissance du vrai Dieu. “Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre prédication“.

Aussi Paul est plein d’enthousiasme en considérant les grandes choses que Dieu accomplit au moyen d’un faible instrument comme lui !

Si vous saviez la joie de tout missionnaire de constater le chemin que Dieu se fait dans une âme, par son entremise pourtant si défaillante ! Le grand St Augustin en avait conscience : “Je ne suis, disait-il, que le répétiteur extérieur du Maître intérieur qui seul instruit les cœurs“, au point que celui que ce “Maître intérieur“ instruit dépasse parfois de beaucoup le simple répétiteur ! Deo Gratias !

De ce fait, Paul réprouve ceux qui altèrent l’Evangile d’une manière ou d’une autre : “Nous ne sommes pas, a-t-il déjà dit (2.17) comme tant d’autres qui sont des trafiquants de la “Parole de Dieu“ qui ne savent pas, va-t-il préciser, dégager “l’Esprit qui vivifie“ de “la lettre qui tue !“. (3.6).

Et, suivant sa méthode instinctive, il part des principes pour mieux discuter ensuite des faits et s’adonner au balayage des pratiques et calomnies de ses opposants !

Il commence par exalter la grandeur du ministère apostolique qu’il exerce lui-même en sa pureté à la différence de ces “brocanteurs“ qui judaïsent tout et toujours, et de “certaines gens“ qui ne comprennent pas la transcendance de l’Evangile.

Ces derniers, surtout, se targuent de diverses lettres de recommandation pour accréditer leur ministère. Paul, lui, en une métaphore hardie, ne se réfère qu’à une seule lettre, mais une lettre du Christ écrite dans les cœurs par l’Esprit du Dieu vivant, le Père !

Dieu-Père ; le Fils, Christ ; et l’Esprit Saint ! En quelques mots, Paul souligne que la gloire de la Sainte Trinité éclaire tout son ministère à cause de cette lettre écrite dans le cœur des Corinthiens et que tous peuvent lire. - On devine aussi qu’en s’exprimant ainsi, Paul garde une grande affection pour cette Eglise de Corinthe même plus ou moins divisée !

Aussi, St Paul peut-il parler avec assurance (début de notre lecture) à cause de cette lettre écrite par le Christ et non à cause de ses capacités humaines ou ses mérites. Non ! Tout vient de Dieu ! Paul et ses collaborateurs n’ont aucune capacité pour revendiquer quoi que ce soit ! C’est Dieu qui, par sa grâce, leur permet d’accomplir un tel ministère, celui d’une Alliance Nouvelle avec Dieu, Alliance dégagée des vieilleries et des ignorances d’autrefois, Alliance que le Christ a promulguée à la dernière Cène !

Aussi, sont-ils devenus les ministres de cette Nouvelle Alliance, chargés seulement d’en faire une réalité vivante dans les cœurs et les intelligences désormais pénétrés d’un “Esprit“ qui les transforme à l’image même du Christ.

Leur tâche n’est donc pas de faire des gloses d’une Loi gravée sur la pierre (comme le Décalogue), mais de dégager cette lettre que le Christ écrit dans les cœurs, par son Esprit ! Autrement dit, sans l’Esprit, la lettre tue ; mais également, sans la lettre écrite dans les cœurs, l’Esprit serait aphone !

Aussi, moi-même, humblement je l’espère, je m’efforce, avec l’aide de la grâce de Dieu, de déchiffrer sans cesse cette lettre du Christ que son Esprit ne cesse de graver dans le cœur de chacun ! Et, souvent, alors, cette lettre est merveille !

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