mercredi 17 juin 2009

Bienfait de la générosité – T.O. 11 imp. Lundi – (II Co. 9.6.-11)

Je dois l’avouer ! Je prépare mes “petits mots“ bien avant de les vous adresser ! Et ce matin, en voulant reprendre ce que j’avais préparé…, - que s’est-il passé ? – mon ordinateur affichait une page quasi vierge ! Panique ! Mais après quelques secondes, j’ai ri ! Il vaut mieux rire de soi, n’est-ce pas ? Celui qui ne sait pas rire de lui-même s’amuse rarement ! Aussi, je vous prie de rire avec moi de ma mésaventure !

Et comme ce matin, je n’ai guère de temps, - c’est toujours ainsi en ces cas-là ! - j’écris rapidement à bâtons rompus – car je pense mieux avec ma plume qu’avec ma langue ! On ne se refais pas ! -, me souvenant plus ou moins de ce que je voulais dire. Vous m’en excuserez. Aussi, vous pouvez continuer à rire !

D’autant qu’en voulant suivre avec vous la 2ème épître de St Paul aux Corinthiens, il est toujours question de la fameuse quête qu’organise l’Apôtre en faveur des chrétiens de Jérusalem. Il s’agit donc d’argent, un sujet qui ne m’a jamais passionné…

Après en avoir exposé les raisons, Paul recommande donc chaudement la collecte pour cette Eglise plus ou moins sinistrée (persécutions, famine… etc). Il le fait de deux manières :
  • en exaltant les avantages généraux de la libre bienfaisance qui assure la protection de la Providence divine aux donateurs.

    Pour cela, il avait invoqué l’exemple suprême : l’abnégation du Fils de Dieu incarné. Maintenant, pour se mettre à la portée des chrétiens les plus ordinaires, incapables d’oublier tout à fait leur propre intérêt - normal, n’est-ce pas ? -, il recourt à des motifs capables de toucher immédiatement tous les hommes. Jésus n’avait-il pas dit : “Donnez et il vous sera donné !“ ? Oui, donnez et vous recevrez. De la mesure que vous donnez, il vous sera donné à vous aussi.
  • et puis il dira également (suite de notre lecture) qu’il y a toujours un grand profit à donner, à la fois humainement et spirituellement. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.

Je ne m’étendrai pas aujourd’hui, à nouveau, sur ce sujet. On en parle tellement ! De plus, Jésus ne dit-il pas dans l’évangile : “Le Père voit dans le secret“. Jésus nous encourage à situer notre action dans le domaine des choses qui ne se voient pas, même s’il s’agit de donner matériellement. C’est dans le cœur que tout se joue ! D’ailleurs l’homme n’est-il pas grand surtout par le cœur ? Le cœur, dans la Bible, c’est à la fois la sensibilité et l’intelligence. C’est le laboratoire de nos décisions. Que vais-je faire ? Que vais-je donner ? Et comment donner ? Mère Térésa disait à propos de ses religieuses: “Je préfère de beaucoup qu’elles commettent des erreurs avec amour que de faire des travaux prodigieux avec méchanceté“.

Oui, l’argent, il en faut. Mais pour multiplier sa valeur, il faut l’assaisonner d’amour. Ensuite, tel un boomerang l’amour revient vers celui qui le dispense. C’est par le cœur que l’on est généreux, même si l’on ne donne qu’un centime ! Un poète musulman et très spirituel, Rumi (moine derviche qui vivait au 13ème siècle à Konya, Iconium), disait : “Si tu ne veux pas mourir, vis dans l’amour. Si tu meurs dans l’amour, tu vivras !“ Faire tout avec un véritable amour, à l’exemple de Dieu lui-même. Il a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son Fils…

Et puis, il n’y a pas que l’argent que l’on peut donner. Notre Seigneur disait : un simple verre d’eau… mais donné avec amour. Le cœur a tellement de palettes, dans sa façon de donner, ne serait-ce qu’un simple sourire, un effort d’écoute, de compréhension…, de disponibilité, d’amabilité (malgré nos propres souffrances physiques ou morales…). Car il ne s’agit pas seulement de se détacher des biens matériels. Il s’agit de se détacher de soi-même pour donner… ! C’est le plus important et le plus difficile. Et puis, il y a aussi notre foi, notre espérance à partager. Savons-nous partager cette richesse suprême qu’est notre relation au Christ. Certes, c’est parfois difficile (surtout dans certains milieux de travail). Mais en avons-nous le désir. Partager davantage ce que l’on est que ce que l’on a ! Et cela, c’est parfois la richesse du prêtre : c’est tellement réconfortant de découvrir la présence de Dieu dans une âme. C’est la plus grande richesse que l’on peut recevoir !

Aussi, je terminerai par un raisonnement “a contrario“ en citant Madeleine Delbrel : “Etre pauvre, ce n’est pas intéressant ; tous les pauvres sont bien de cet avis. Ce qui est intéressant, c’est de posséder le Royaume des cieux ! Mais seuls les pauvres le possèdent. Aussi ne pensez pas que notre joie soit de passer nos jours à vider nos mains, nos têtes et nos cœurs. Notre joie est de passer nos jours à creuser la place dans nos mains, nos têtes et nos cœurs pour le Royaume des cieux qui ne passe pas !“. Et alors nous pourrons donner ce que nous recevrons… et avec quel joie : Dieu lui-même… qui déjà nous rassemble, nous unit plus qu’on ne le pense !

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