1er Janvier 2013
Beaucoup se
diront aujourd’hui : “Bonne
Année !“. Certains même préciseront : “Sainte Année !“ - Et je me permets de vous vous adresser ce
souhait sincèrement à tous et à chacun.
Cependant la
liturgie nous invite à prendre, pour formuler ce souhait, les mots de Dieu
lui-même : "Que le Seigneur
vous bénisse et vous garde.
Qu'il tourne vers vous son
visage et vous apporte la paix !".
Ainsi le
souhait devient prière et bénédiction, une bénédiction de la part du Seigneur
et que je vous invite à vous donner les uns aux autres, non seulement
aujourd'hui, mais - pourquoi pas ? - tout au long de l'année. Que le Seigneur bénisse !
Car une
bénédiction est une parole qui dit la générosité de Dieu et en appelle à sa manifestation
sur ceux à qui nous l’adressons. Une générosité sans mesure qui perdure malgré
nos ingratitudes et nos reniements divers, et une générosité dont toute
l'histoire du salut porte la marque.
Depuis les
balbutiements de l’univers où Dieu bénit toute la création, depuis les jours
d'Abraham en qui furent bénies "toutes
les familles de la terre",
depuis qu'il y a 2000 ans, Marie entendit Élisabeth la proclamer "bénie entre toutes les femmes"...,
cette générosité divine s'est pleinement manifestée par l'incarnation du Fils
unique de Dieu, le fils de Marie, mère de Dieu que nous fêtons aujourd’hui. St
Paul le souligne dans sa lettre aux Galates dont nous avons entendu un extrait.
Ainsi, nous
sommes tous bénis de Dieu et nos paroles de bénédiction ne font que
proclamer notre foi en l'amour tout-puissant et miséricordieux de Dieu.
Quelle que soit la force de l'amour qui unit deux époux, de celui d'une mère
pour son enfant, de celui des membres d’une Communauté les uns pour les autres,
nos amours sont soumises - nous le savons bien ! - à tous les aléas, à
toutes les limites de la condition humaine. Ce sont des amours limitées. L'amour
de Dieu pour chacun de nous, au contraire, est, lui, infini, inconditionnel, à
jamais, sans repentance.
Si nos vœux
de nouvel an sont des prières, ils ne sont rien d'autre que l'expression de la
confiance que nous mettons en ce fol amour de Dieu pour les hommes. Dieu veut
leur bonheur, notre bonheur. - Mais peut-être pas le bonheur tel que nous
l'imaginons, avec une somme de petits plaisirs quotidiens. Le bonheur que Dieu
désire pour nous est, dès ici-bas, en perspective d'éternité. Dieu veut la paix
pour son peuple mais une paix qui n'aura pas la fragilité de celle que les
nations connaissent entre deux conflits. Marie, "bénie entre toutes les femmes", a dû
fuir vers l'Égypte les envoyés d'Hérode qui en voulaient à l'enfant de Noël et
elle vécut, au pied de la Croix, l'épreuve la plus cruelle qui soit pour une
mère. Mystère d'une bénédiction dont la plénitude ne se révélera que dans la
gloire de l'Assomption.
Ainsi donc,
ici-bas, les bénédictions, les souhaits de Dieu pour son peuple et pour chacun
d'entre nous doivent traverser l’espace de notre liberté. C’est à chacun de
nous que Dieu confie la réalisation de ses souhaits, à nos intelligences, à nos
mains. L'harmonie dans une communauté quelle qu’elle soit, la paix dans les
familles, dans le monde, est œuvre patiente de chaque jour. Le respect de tout un
chacun, l'attention aux plus petits, aux plus fragiles, le souci de régler les
malentendus, tout cela est tâche humaine à laquelle Dieu nous convie et pour
laquelle il nous bénit. C'est pourquoi la période des souhaits est aussi celle
des bonnes résolutions. Chacun de nous sait, dans le secret de son cœur, à quoi
il est appelé.
"L'Esprit de Jésus est dans nos cœurs"
nous dit l'Apôtre Paul. Qu'il renouvelle nos forces aujourd'hui et tout au
long de l'année pour que, selon le vœu du psalmiste, "le salut de Dieu
soit connu sur la terre".
Car, nous le
savons : les souhaits de Dieu se réaliseront pleinement, en finale. C’est
Dieu qui aura le “dernier mot“. Il l’a prouvé : son amour a vaincu la mort
elle-même !
Marie, Mère
de Dieu, avait bien compris cela, elle qui fut au pied de la croix de son Fils.
Aussi prions tout spécialement Marie, la Mère par excellence.
Aussi pour terminer,
je me permets de reprendre une prière – que vous connaissez certainement - de
St François de Sales qui manifeste la grande confiance qu’il avait envers la
Vierge Marie, une confiance d’enfant envers sa mère :
“Ayez mémoire et souvenance, très douce
Vierge, que vous êtes ma Mère et que je suis votre fils ; que vous êtes
puissante et que je suis un pauvre homme, vil et faible.
Je vous supplie, très douce Mère, que vous me gouverniez dans
toutes mes voies et actions.
Ne dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez !
Car votre bien-aimé Fils vous a donné tout pouvoir, tant au ciel
comme en terre.
Ne dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et
particulièrement la mienne.
Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant : il est vrai
qu'elle est ma Mère et qu'elle me chérit comme son fils, mais la pauvrette
manque d'avoir et de pouvoir.
Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant :
elle est bien assez riche pour m'assister ; mais - hélas ! -, n'étant pas ma
Mère, elle ne m'aime pas.
Puis donc, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère, et que vous
êtes puissante, comment vous excuserais-je si vous ne me soulagez et ne me
prêtez votre secours et assistance ?
Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à
toutes mes demandes.
Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant,
sans avoir égard à mes misères et à mes péchés.
Délivrez mon âme et mon corps de tout mal
et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité.
Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces
qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Ainsi soit-il“.
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