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T.O. Mardi 12/B - (Gal
1.13.24)
La Lettre aux Galates ! La
Galatie tient son nom des tribus celtes ou gauloises qui se sont installées,
par diverses circonstances, vers le début du 3ème siècle avant Jésus
Christ, au nord de la Turquie actuelle. Certes, les Galates n’étaient pas tous
des “Bretons“, si je peux me permettre ; mais, devenus pourtant chrétiens
depuis l’évangélisation de St Paul (1), ils avaient la tête un peu
orgueilleusement “dure“ au point de se fourvoyer facilement dans des doctrines
peu chrétiennes. Le phénomène n’est donc pas nouveau. Par suffisance, on se
bâtit soi-même une religion ; on se met à la place du Dieu qui se
révèle… Toujours l’“inversion sacrilège“, plus ou moins consciente !
Aussi,
St Paul, le fondateur de leurs Eglises, se permet d’être assez rude avec eux.
Son style est précis, direct et même sec. Il commence sa lettre ainsi : “Aux Eglises de Galatie, à vous grâce et
paix !“. C’est un peu court et simplement poli. Ordinairement, les
correspondants de l’apôtre reçoivent de lui quelques qualifications flatteuses (Ex. I Thess.). Ici, aucune
parole aimable. Le ton est plutôt froid !
Hier,
vous en avez déjà entendu la raison :
“Je m'étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelés par
la grâce du Christ, pour passer à un autre évangile !“. – “Un autre
évangile !“. Rien que cela ! Et il précise : “l'Évangile que je vous ai annoncé n'est pas
selon l’homme“, à mesure humaine ; Cet évangile ne rentre pas
dans la sphère des possibilités ou usages humains, avec des modalités à
discuter éventuellement ! Reproche - toujours actuel - qui reviendra plusieurs fois sous la plume de
l’apôtre !
Et
puisque c’est lui, Paul, qui a évangélisé les Galates, il pose d’abord un
argument “ad hominem“, si je puis dire, à propos de son comportement
d’autrefois dans le Judaïsme. Il était si zélé pour la tradition de ses pères
qu’il persécutait l’Eglise. Autrement dit, rien de disposait Paul dans sa
formation intellectuelle, spirituelle à adopter une doctrine destinée à
remplacer la “tradition de ses pères“, tradition qui culminait dans
l’observance de la Torah, de la Loi. Un véritable argument pour les
Galates ! On voit déjà ce sur quoi va porter l’objet de la lettre et
l’erreur orgueilleuse des Galates !
Les
dispositions de Paul ont été changées sans la participation d’aucun homme,
sans influence humaine quelle qu’elles soient, sans même une influence
des premiers apôtres. D’ailleurs - et c'est encore courant - toute vocation commanditée par un tiers est
vouée à l’échec ! Cela aussi est à retenir ! Tout vient de la grâce de Dieu en lui,
souligne-t-il. Sans doute, l’apôtre avait-il à la pensée l’exemple de
Jérémie : “Le Seigneur étendit la main
et me toucha la bouche ; et il me dit :
« Voici que j'ai placé mes paroles en ta bouche. Vois ! Aujourd'hui même, je t'établis sur les nations et sur les royaumes,
pour arracher et renverser, pour exterminer et démolir, pour bâtir et
planter ! »“. Oui, dira-t-il
souvent, Dieu a jugé bon de “révéler en
moi son Fils !“. Ce fut une révélation par une communication intime
qui a fait connaître à Paul le Fils de Dieu, trésor de son intelligence et de
son cœur : “désormais je considère
tout comme désavantageux à cause de la supériorité de la connaissance du Christ
Jésus mon Seigneur. À cause de lui j'ai accepté de tout perdre, je considère
tout comme déchets, afin de gagner le Christ !“ (Phil 3.8).
Voilà
l’important pour Paul : cette union du Christ en lui, du Christ qui
s’est manifesté à Lui !
Cela
ne l’empêchera pas - au contraire - de vérifier que cette foi au Christ
toujours vivant est conforme à l’enseignement des apôtres, à l’évangélisation
de l’Eglise naissante ! Ce n’est qu’après trois ans qu’il monta à
Jérusalem, note-t-il, et pour quinze jours seulement ! Certes, le passage
des Actes à propos de cette première visite de Paul à Jérusalem n’est pas très
engageant ; certains se méfiaient encore de lui ! Barnabé cependant,
est-il dit, “l’introduisit auprès des
apôtres“ ! (Actes
9.27).
L’expression est un peu vague ! Certains de conclure rapidement qu’il y
avait comme un malaise entre Paul et Pierre… C’est un peu vite dit !
En
effet, il faut noter que pour désigner le chef des apôtres, Paul emploie le nom
araméen de “Képhas“, ce nom que Jésus lui avait donné en déclarant qu’il était
le “roc“ sur lequel devait être bâtie son Eglise (Mth 16.18). N’est-ce pas là
souligner - et de façon suffisante - l’autorité de Pierre ? Et puis,
“quinze jours“ suffisent, me semble-t-il, pour aborder les questions
importantes et envisager une bonne et harmonieuse évangélisation. (C’est à peu près le
temps que les évêques vont être réunis en synode auprès du pape Benoît XVI !)
Cette
hypothèse dernière à propos de la visite de Paul à Jérusalem et de son union
avec Pierre me plaît.
-
D’abord, face aux chrétiens judaïsants que sont les Galates, Paul rappellera
toujours ses relations avec l’Eglise qui est à Jérusalem, centre de la
chrétienté à ce moment-là ; il mobilisera même les chrétiens d’origine
païenne à venir en aide à cette Eglise en difficulté. (Cf. 1 Co 16.3).
-
Et puis, Paul ne peut envisager d'agir seul - même si son action apostolique sera obligatoirement personnelle, parfois - (Internet n'existait pas à cette époque !). Il est et restera toujours en communion
avec toutes les Eglises, avec l’Eglise Universelle que préside Pierre, même
s’il y a eu, momentanément, désaccord ou tension. N’est-ce pas là une grande
leçon pour nous aujourd’hui ?
(1) lors de son deuxième voyage apostolique (Cf. Act. 16.6) et de sa visite
lors de son troisième (Cf.
Act 18.23).
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