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T.O. Mardi 12/B - -
(Gal
5.1-6)
Quand
on parcourt la Lettre aux Galates, on
comprend vite ce que St Paul nous dit encore aujourd’hui : “Le Christ nous a libérés… Ne reprenez donc pas les chaînes de
votre ancien esclavage…“. La circoncision, les préceptes de la Loi ne
servent à rien. La Loi non seulement ne justifie pas, mais elle nous sépare du
Christ qui seul nous donne la grâce divine, la vie même de Dieu en nous !
Quelle différence que nous n’apprécions pas suffisamment, attachés que nous
sommes souvent à des préceptes, à des traditions matérielles.
Aussi, St Paul de conclure merveilleusement : “C’est par l’Esprit, en vertu de la foi, que
nous attendons fermement que se réalise ce que la justification nous fait
espérer“.
Littéralement : “l’espérance de la justice“.
Le mot “espérance“ désigne l’objet qu’on
espère : le Royaume de Dieu !
Le mot “justice“ désigne le don gratuit que le
croyant reçoit du Christ, cette grâce qu’il a reçue [- au jour de son baptême -] et qui le fait enfant
de Dieu ! Aussi est-elle, cette grâce de “justification“, le
germe de la gloire éternelle, l’héritage espéré… : être avec Dieu !
“C’est par l’Esprit…“ dit St Paul.
- Pour les Pères grecs, il s’agit de
l’Esprit-Saint qu’ont reçu les Galates : “est-ce pour avoir pratiqué la Loi que vous avez reçu l'Esprit ou parce
que vous avez écouté le message de la foi ?“ (3.2). (Cf. 3.5). “Et la preuve que vous êtes des
fils, c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie :
Abba, Père !“ (4.6).
- D’après les Pères latins en majorité, il
s’agit de l’esprit en tant qu’opposé à la chair ; il s’agit de l’esprit du
baptisé devenu principe des actions chrétiennes. Mais peu importe puisque
cet “esprit chrétien“ est une participation de l’Esprit Saint : “Vous n'avez pas reçu un esprit d'esclaves
pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs… L'Esprit
en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants
de Dieu“ (Rm 8.14) !
Disons - pour faire simple - que l’Esprit est reçu
en notre esprit, en vertu de notre foi ! Et ce n’est pas, pour autant,
renoncer à notre personnalité ; c’est, au contraire, la conquérir.
- Car l’esprit de l’homme est habité par l’Esprit
de Dieu qui le renouvelle : “il vous
renouvelle par une transformation spirituelle de votre jugement“ (Eph. 4.23) ;
- Oui, l’Esprit-Saint se joint à notre esprit : “L'Esprit en personne se joint à notre
esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu“ (Rm 8.16) ;
- il se joint à lui pour susciter en lui la prière,
le cri filial : “l'Esprit vient au
secours de notre faiblesse ; car nous ne savons que demander pour prier comme
il faut ; mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements
ineffables“ (Rm. 8.26) ;
- il vient unir notre esprit au Seigneur et ne
faire avec Lui qu’un seul esprit : “Celui
qui s'unit au Seigneur n'est avec lui qu'un seul esprit“ (I Co. 6.17).
C’est dire finalement que l’Esprit de Dieu, lors
même qu’il envahit l’esprit de l’homme et le transforme, lui laisse toute sa
personnalité. Quelles différences avec les applications purement matérielles de
la Loi ! Parce que Dieu est esprit, ce qui naît de Dieu “étant né de l'Esprit est esprit“.
- On devient alors capable de servir Dieu “en
esprit et vérité“ : “Dieu est
esprit, et ceux qui adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer“,
disait Jésus à la Samaritaine (Jn 4.24).
- On devient alors capable de renoncer à la
“chair“ et à ses “œuvres mortes“,
dit la lettre aux Hébreux (6.1).
- On devient ainsi capable de produire le “fruit
de l’Esprit“ : “Le fruit de
l'Esprit, dira l’apôtre un peu plus loin, est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance
dans les autres, douceur, maîtrise de soi : contre de telles choses il n'y a
pas de loi“ (5.22). Il n’y a plus
de loi ! Dans ce sens St Augustin dira : “Aime et fais ce que tu veux !“. Car alors on comprend
parfaitement ce que Jésus veut dire dans son discours du pain de vie :
“c’est l'esprit qui vivifie, la chair ne
sert de rien“ (Jn 6.63).
Nul besoin donc de la Loi ! Aussi St Paul,
enthousiaste, ajoute : “Ce qui compte,
c’est la foi agissant par la charité !“. Ce qui compte, c’est une foi
toujours en activité et qui s’exprime au moyen de la charité. C’est, bien sûr,
la conséquence de la grâce (Cf 5.4) reçue dans la foi et principe de notre espérance (5.5). … Principe de notre espérance, dit l’apôtre !
Et redisons-le fortement avec St Paul : l’objet de notre espérance
- participation à la vie même de Dieu - ne peut se réaliser par l’emploi de
rites sans valeur comme la circoncision, mais par la persévérance dans
une foi non pas intellectuelle mais qui trouve son expression dans l’amour
actif du prochain, signe de la présence effective de l’amour de Dieu dans l’âme
du croyant. C’est ainsi seulement que l’on est et que l’on demeure “dans l’Esprit“, “dans le Christ Jésus“.
Le plus bel hommage que le chrétien devrait pouvoir
recevoir, c’est celui que Paul adressait à ses chers Thessaloniciens : “Nous rendons continuellement grâce à Dieu
pour vous tous…, gardant le souvenir
de votre foi active,
de votre amour qui se met toujours en peine,
de votre persévérante espérance en Notre Seigneur Jésus Christ
… Car notre évangile n’a pas été pour vous en paroles seulement, mais en
puissance, dans l’action de l’Esprit-Saint…“
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