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T.O. Jeudi 12/B - -
(Gal
3.1-5)
La première partie de la lettre aux Galates, fixe, en forme de discussion historique et personnelle, la
position de St Paul par rapport à Jésus-Christ, par rapport à l’Eglise, aux
apôtres.
La deuxième partie entre dans le vif du
sujet.
On avait fait croire aux Galates (Que nous fait-on
pas croire parfois !) que l’“évangile“ de Paul était incomplet. Le
christianisme était bien une “nouvelle Alliance“, mais elle n’abrogeait
nullement l’“Ancienne“ ! Jésus étant le descendant d’Abraham à qui les
bénédictions avaient été promises, c’est toute la Révélation qui est la
seule et vraie religion ! En conséquence, la Loi donnée à Moïse et toutes
les prescriptions des prophètes étaient tout aussi sacrées que ce qu’avait
apporté le Christ. Il fallait donc également les suivre pour trouver son
salut !
Certes, cette manière de voir contenait une
part de vérité : l’origine divine des Ecritures, de la Loi. Vérité
que Paul, d’ailleurs, n’abandonnera jamais, empruntant beaucoup de ses
arguments aux Saintes Ecritures !
Mais les païens
convertis
ont, eux, en quelque sorte, un argument de fait qui sans cesse
confirme leur croyance : c’est le
don de l’Esprit-Saint ; c’est lui, l’Esprit, qui leur fait comprendre
les Ecritures comme Jésus l’avait fait aux deux disciples d’Emmaüs : “« Esprits sans intelligence, leur avait-il
dit, lents à croire tout ce qu’ont dit
les prophètes… ! »… Et,
commençant par Moïse et tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures
ce qui le concernait“ (Act 24.23,27). Désormais, c’est le rôle de l’Esprit
Saint !
Aussi les païens devenus chrétiens
connaissent bien, eux aussi, les Ecritures. Ils y voient bien toutes les
promesses divines pour le salut des hommes ! Mais, pour eux, ces
promesses se sont réalisées en Jésus Christ et se réalisent pour les croyants
par Jésus ! Pour eux, les Ecritures concernent d’abord et avant tout le
Christ, comme lui-même l’avait dit aux disciples d’Emmaüs. C’est par le Christ
qu’est apporté le salut ! Le Christ seul ! Par Lui, avec Lui, en Lui ! Et nous-mêmes, sommes-nous assez
accueillants à l’Esprit de Dieu pour aller au Christ, à Lui seul ?
L’apôtre Paul fera toujours cette
distinction importante : Oui, les païens doivent entrer dans la
perspective divine du salut pour tout homme - perspective contenue dans toutes les
Ecritures -. Mais ils le font en tant qu’héritiers des promesses réalisées
en Jésus, en union avec Jésus !
Certes, les promesses remontent bien à
Abraham. Mais ces promesses existaient bien avant la Loi, avant la pratique de
la circoncision ! La Loi ne fut qu’un intermède propre au peuple Juif, ou mieux, une
mesure adaptée à l’état inférieur où se trouvait l’humanité par rapport à Dieu.
Ne sourions pas ! Peut-être en sommes-nous encore à ce stade qui magnifie
l’importance de la Loi, de toute loi ? Pourtant, la Loi n’était qu’un
élément provisoire de la pédagogie divine à notre égard qui devait nous conduire
à l’état de liberté des enfants de
Dieu que nous sommes désormais par le Christ. Aussi, demandera Paul, vous, les
Galates, devenus fils de Dieu par le don de l’Esprit Saint, voudriez-vous
retourner en arrière, à un état de contrainte imposée, de servitude par la Loi ?
Si c’est le cas, “O Insensés“ êtes-vous ! - O anoètoi“, mot qui caractérise l’homme privé du “nous“ grec, la partie la
plus spirituelle de l’homme. Remarquons que c’est le même qualificatif qu’avait
adressé Jésus aux disciples d’Emmaüs : “O anoètoi“, “Esprit sans
intelligence“ !
“Qui
vous a donc fascinés, vous sous les regards de qui a été exposé Jésus Christ
crucifié ?“. - Une lettre n’est pas obligatoirement
un exposé théologique. Paul, assez impulsif, en est venu précédemment à parler
du mystère pascal du Christ. Alors, il en profite, si je puis dire ; il
enchaîne tout simplement : Oui, le Christ crucifié ! Voilà l’essentiel
de notre foi ! Le Christ seul ! Tout converge vers Lui ;
tout se résout en Lui. C’est le grand leitmotiv de l’apôtre ! Est-ce le
nôtre ?
Et Paul de poursuivre : dites-moi,
Galates insensés, avez-vous donc reçu l’Esprit à cause des œuvres de la Loi ou
parce que vous avez écouté le message de la foi ? Vous qui avez commencé par l’Esprit,
allez-vous achever - “épitélein“ a le sens d’une initiation à achever -,
allez-vous achever votre formation non par une initiation plus spirituelle
encore, mais par la chair ?
- Sans doute que le mot “chair“ fait
penser, en la circonstance, à la circoncision. En tous les cas, le judaïsme est
regardé par Paul comme une législation d’œuvres extérieures, voire corporelles.
Ou bien, avec le Christ, nous sommes sous la mouvance de l’Esprit ; ou
bien, avec la Loi, nous dépendons de rites corporels, extérieurs !
- On peut penser aussi que le mot “chair“
signifie surtout la situation de l’homme avant son adhésion à l’Evangile. “Etre
dans la chair“, c’est se retrouver impuissant devant le péché et entraîné par
lui, ce que Paul soulignera par la suite (Cf. 4.9 ; 5.6,16-25).
Pourtant, continue l’apôtre, vous avez déjà
éprouvé tant d’expériences spirituelles, convaincantes ! Alors,
serait-ce pour rien du tout ?
“Et
si de fait, c’était pour rien… ?! “, ajoute-t-il encore. Il est difficile de
préciser le sens de cette formule elliptique.
Est-ce l’expression d’un certain espoir de
voir les Galates revenir à une meilleure intelligence des Ecritures :
est-ce vraiment possible que ce soit pour rien ?
Ou est-ce la crainte de penser que la
conclusion pessimiste de la phrase précédente (“allez-vous achever par la chair ?“)
ne devienne réalité ? Alors oui, ce serait bien pour rien du tout !
Et Paul de conclure en reprenant la
question principale posé dès le début : “Celui qui vous a dispensé l’Esprit et opère parmi vous des miracles,
le fait-il en raison de la pratique de la Loi ou parce que vous avez écouté le
message de la foi ?“. Question toujours actuelle !
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