Epsilon
- La demeure éternelle.
Une petite fille, dernièrement,
accompagnait son père au grenier de l'immeuble. C'était la première fois
qu'elle dépassait l’étage de l'appartement familial. La main dans celle de son
père, elle murmura soudain : “Dis, Papa,
on va chez le Bon Dieu ?”.
Escalier, ascension, échelle... Les "fous
de Dieu" ont eu souvent recours à ce vocabulaire.
Et la Bible elle-même aime l’itinérance, la
traversée des déserts, les montées vers les lieux saints. Jésus allait de
bourgade en bourgade, jusqu'au jour où il prit le chemin de Jérusalem, le
dernier chemin. Vers la "Demeure du Père" !
Et pour nous y rendre également, il nous
dit simplement : "Demeurez dans mon
amour... !". Une "demeure" du temps pour la
"Demeure" éternelle !
Que ce soit au temps des chameaux et des
ânes ou à l'ère supersonique, le chemin des hommes pressent l'unique "Demeure
de Dieu". Celle que Dieu donne à l'homme, par grâce, de construire et
de perfectionner, fragile et toujours provisoire ici- bas..., car l'homme n'aura
jamais fini de devenir homme - cet homme du matin de la création, "image et ressemblance de Dieu"
- ! Il se sent tellement pauvre pour faire naître l’avenir d'éternité qu'il
porte en lui.
En ce sens, les vers de Rilke sont bien
émouvants :
“Tu
es pauvre comme le besoin de naître d'un enfant... ”.
Il ne reste plus alors qu'à murmurer, avec
un mystique hindou :
"Toi,
mon Dieu, tu es ma Mère, tu es mon Père, mon trésor, ma Famille, mon Tout
!".
Prions Dieu de nous faire parvenir, en ce
temps de marche qu'est le carême, à la Pâques de notre temps... et, de ce fait,
vers la Pâques éternelle !
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