samedi 19 mars 2016

Simon de Cyrène.

Rameaux 2016 - 

Après le long récit de la passion de Notre Seigneur, quelques mots seulement pour vous parler simplement d'un homme qui passe pratiquement inaperçu dans ce récit de la passion et qui, pourtant, aurait certainement beaucoup de choses à nous dire.

Il s'agit d'un certain Simon..., celui qui a aidé Jésus à porter sa Croix.

Que savons-nous de lui ? Rien ou presque rien... Il était originaire de Cyrène. Cyrène, c'est en Afrique du Nord ! Autrement dit : c'était un émigré !

Il revenait des champs. Sans doute avait-il travaillé dur. Et vers midi où le soleil tape fort, il rentrait, fatigué, à la maison.

Enfin ce qu'on sait, c'est qu'il est réquisitionné, lui, le passant.

Ce qui est frappant, c'est à la fois son anonymat et la place privilégiée qu'il a prise dans le Mystère de la passion du Christ.
- Anonyme... Car on n'a pas reparlé de lui. Il n'a même pas sa place dans le catalogue des saints. Il est rentré dans la nuit et l'oubli de l'histoire.
- Et pourfant quelle place il a eue ! Il a porté la Croix du Christ ! Le seul ! Il était à côté de Lui. Il l'a vu souffrir, pleurer, crier peut-être ! Et ce faisant, il a été le partenaire du plus bouleversant événement de l'histoire : ce chemin de Croix où Dieu lui-même a donné sa vie pour que tous les hommes sans exception, soient sauvés !

En cette heure exceptionnelle, Dieu a eu besoin d'un homme, d'un frère, de ce Simon, lui l'étranger, lui qui simplement passait par là, ce jour-là !
Sans le savoir, il est devenu le premier disciple de ce Jésus qui avait dit auparavant : “Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive !”.

En ce jour-là, Simon a pris sa place de disciple, bien avant les apôtres qui s'étaient enfuis, bien avant cet autre Simon qui, lui, avait renié.

Ce Simon de Cyrène est le frère de tant de gens très simples... Il y en a certainement parmi vous…, de ces personnes que l'on oublie facilement, voire que l'on méprise, parfois !

Ces gens-là ne sont pas obligatoirement très familiers de l'Eglise. Ce ne sont pas toujours des militants, comme on dit. On ne les trouve pas forcément dans les EAP - Equipes d'animation pastorale" -. Mais, quand il faut prendre sa place auprès de quelqu'un qui porte douloureusement sa croix, ils savent le faire, sans publicité.

Simon de Cyrène nous montre le chemin : lui le lointain, il s'est fait le prochain. Il a su partager la passion du Christ.

Avec lui, désormais, nous savons que s'il y a des croix impossibles à écarter, reste l'immense appel à s'aider à les porter les uns les autres. "Portez les fardeaux, les uns des autres", écrira St Paul (Gal 6.2). "C'est un devoir pour nous, les forts, dira-t-il encore, de porter l'infirmité des faibles !" (Rm 15.1). Et cela, avec grande humilité, précisera-t-il, "car si quelqu'un se prend pour un personnage, lui qui n'est rien, il est sa propre dupe" (Gal 6.3).

C'est ce qu'affirme à sa manière un beau texte du Concile Vatican II : “Puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l'Esprit Saint offre à tous, d'une façon que Dieu seul connaît, la possibilité d'être associés au mystère pascal du Christ !” (G et S - n° 22 § 5).
En s'aidant mutuellement !

Simon de Cyrène, toi, l'étranger, l'ouvrier, le paysan, l'oublié, le simple passant, le méprisé peut-être, Simon, priez pour nous !

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