1er-2 Novembre
Jésus
affirmait : "La volonté de mon Père,
c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie…"
(Jn 6.40). Et il avait dit à Marthe au
moment du décès de Lazare : "Celui
qui croit en moi, même s'il meurt, vivra" (Jn 11.25).
Voilà bien
des paroles fortes qui fondent notre espérance. Qui donc, sinon le Christ -
mort sur la croix, mais toujours vivant -, peut encore, dans cet entre-choc de
mots opposés, nous dire aujourd'hui : "même
s'il meurt, il vivra !"
Ces paroles
proclament la victoire finale de la vie sur toutes les forces qui font mourir.
Parlant ainsi, Jésus, Fils de Dieu, appose sa signature à une longue et lente
recherche des hommes, une longue quête de vie !
Déjà le
prophète Isaïe avait pressenti cette volonté de Dieu, d'être toujours du côté
de la vie : "Le Seigneur,
disait-il, enlèvera le voile de deuil qui
enveloppe tous les peuples... Il détruira la mort pour toujours" (Is 25.7-8).
Fallait-il que sa foi soit en éveil, que son espérance soit grande, pour
oser proclamer : "Il détruira la
mort pour toujours !"
Méditant
cette parole d'Isaïe, méditant la parole de Jésus, et en témoin de sa
Résurrection, St Jean proclame à son tour : "Il
essuiera toute larme de leurs yeux, la mort n'existera plus. Dieu
lui-même sera avec eux" (Cf. Apoc 21.3-4).
Ce sont ces
paroles, combien de fois entendues, qui fondent notre espérance. Chaque fois
que nous sommes touchés par un deuil, nous sommes immanquablement renvoyés à cette
espérance, à notre foi. Certes, en certaines circonstances surtout, elles
n'annulent pas la souffrance de la séparation, ne détruisent pas la douleur -
immense parfois - de tant de liens distendus... Mais notre foi, notre
espérance, notre confiance en Jésus, nous donnent ce recul qui nous permet de
voir, au-delà de la souffrance présente, de l'émotion qui nous étreint, ce passage
vers Dieu, où la vie jaillit toujours et se joue de la mort.
En cette Eucharistie
que nous allons célébrer, présentons au Seigneur tout ce qui a fait la vie de
ceux à qui nous pensons. Et cette offrande, le Seigneur, une fois encore, la
transformera pour en faire le signe de sa présence réelle de ressuscité.
Oui, pensons
à nos défunts, à tous nos défunts, à tous ceux qui ont vécu avant nous. Oh
! Ils n'étaient pas tous des "saints", de cette sainteté que l'on
célèbre en la fête de la "Toussaint". Mais je n'en connais pas qui
n'aient pas vécu d'une certaine grandeur qui n'était qu'un appel de Dieu..., un
désir de Dieu. Tous n'étaient pas de saints ! Mais ils le sont désormais
!
Car c'est un
bien grand mystère qu'une vie humaine ! Et il faut toujours en parler avec un
infini respect.
Certaines
vies se déroulent toutes droites, allant paisiblement à leur terme, comme mûrit
un fruit.
D'autres
vies ont des méandres comme les rivières qui hésitent, retournent, contournent,
avant de trouver leur embouchure.
Il y a des
vies où toute richesse et toute beauté, se concentrent en quelques années.
Il y en a
d'autres dont la vieillesse est le temps le plus fort, comme un temps de
plénitude.
Il y a des
vies qui s'achèvent, lumineuses et brèves, comme une saison interrompue.
Il y a des
vies qui sont tumultueuses, riches de clarté et d'orages, de chaleur et de
tempêtes.
Et puis, eh
oui, il y a des vies qui se donnent elles-mêmes une fin, elles se glacent
soudain dans la mort. Vendredi Saint...
provoqué.
Mais y
a-t-il un seul Vendredi Saint qui ne soit pas suivi de Pâques ?
Quelle est
la mort que Jésus ne soit pas venu ramasser dans sa mort ? Y en a-t-il une qui ne rentre pas dans la
sienne ? Le savons-nous ?
Celui qui
est “descendu aux enfers”
c'est-à-dire dans les profondeurs de l'humain si fragile et parfois ténébreux,
Lui seul le sait.
Une chose
est certaine, c'est que nos défunts qui n’ont jamais cessé de chercher, de
s'interroger devant l'absolu, devant l'inconnu, après leurs tâtonnements
angoissés d’ici-bas, se sont trouvés devant la porte du ciel grande ouverte ;
et ils se sont aperçu - tout l’évangile l’affirme - qu'une place leur était
réservée dans la maison du Père, une place que Jésus leur avait préparée depuis
longtemps.
Et cette
espérance de la VIE - de la VIE DIVINE -, Marie, qui était au pied de la croix,
peut grandement la fortifier. Elle qui, là, en ce moment affreux, est devenue
"notre" Mère, Mère de VIE !
Prions-la !
"Vierge Sainte, au milieu de vos jours glorieux, n'oubliez
pas les tristesses de la terre !
Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance et
qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de la vie !
Ayez pitié de ceux qui s'aimaient et qui ont été séparés !
Ayez pitié de l'isolement du cœur !
Ayez pitié de la faiblesse de notre foi !
Ayez pitié des objets de notre tendresse.
Ayez pitié de ceux qui prient, de ceux qui tremblent, de ceux qui
pleurent.
Donnez à tous l'espérance et la paix !" (Prière de l'abbé Perreyve).
Le Curé
d'Ars ne disait-il pas en parlant de Marie :
"J'ai tellement puisé dans cette source qu'il n'en resterait
plus rien... si elle n'était pas inépuisable ! Il y a des défunts qui, durant
leur vie, ont usé de Marie sans l'épuiser !".
Et, au
moment suprême, elle fut certainement pour eux "la Porte du ciel
!".
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