samedi 1 novembre 2014

Tous les Saints et nos défunts !

1er-2 Novembre 

Jésus affirmait : "La volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie…" (Jn 6.40). Et il avait dit à Marthe au moment du décès de Lazare : "Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra" (Jn 11.25).

Voilà bien des paroles fortes qui fondent notre espérance. Qui donc, sinon le Christ - mort sur la croix, mais toujours vivant -, peut encore, dans cet entre-choc de mots opposés, nous dire aujourd'hui : "même s'il meurt, il vivra !"

Ces paroles proclament la victoire finale de la vie sur toutes les forces qui font mourir. Parlant ainsi, Jésus, Fils de Dieu, appose sa signature à une longue et lente recherche des hommes, une longue quête de vie !
Déjà le prophète Isaïe avait pressenti cette volonté de Dieu, d'être toujours du côté de la vie : "Le Seigneur, disait-il, enlèvera le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples... Il détruira la mort pour toujours" (Is 25.7-8).  Fallait-il que sa foi soit en éveil, que son espérance soit grande, pour oser proclamer : "Il détruira la mort pour toujours !"
Méditant cette parole d'Isaïe, méditant la parole de Jésus, et en témoin de sa Résurrection, St Jean proclame à son tour : "Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort n'existera plus. Dieu lui-même sera avec eux" (Cf. Apoc 21.3-4).

Ce sont ces paroles, combien de fois entendues, qui fondent notre espérance. Chaque fois que nous sommes touchés par un deuil, nous sommes immanquablement renvoyés à cette espérance, à notre foi. Certes, en certaines circonstances surtout, elles n'annulent pas la souffrance de la séparation, ne détruisent pas la douleur - immense parfois - de tant de liens distendus... Mais notre foi, notre espérance, notre confiance en Jésus, nous donnent ce recul qui nous permet de voir, au-delà de la souffrance présente, de l'émotion qui nous étreint, ce passage vers Dieu, où la vie jaillit toujours et se joue de la mort.

En cette Eucharistie que nous allons célébrer, présentons au Seigneur tout ce qui a fait la vie de ceux à qui nous pensons. Et cette offrande, le Seigneur, une fois encore, la transformera pour en faire le signe de sa présence réelle de ressuscité.

Oui, pensons à nos défunts, à tous nos défunts, à tous ceux qui ont vécu avant nous. Oh ! Ils n'étaient pas tous des "saints", de cette sainteté que l'on célèbre en la fête de la "Toussaint". Mais je n'en connais pas qui n'aient pas vécu d'une certaine grandeur qui n'était qu'un appel de Dieu..., un désir de Dieu. Tous n'étaient pas de saints ! Mais ils le sont désormais !

Car c'est un bien grand mystère qu'une vie humaine ! Et il faut toujours en parler avec un infini respect.
Certaines vies se déroulent toutes droites, allant paisiblement à leur terme, comme mûrit un fruit.
D'autres vies ont des méandres comme les rivières qui hésitent, retournent, contournent, avant de trouver leur embouchure.

Il y a des vies où toute richesse et toute beauté, se concentrent en quelques années.
Il y en a d'autres dont la vieillesse est le temps le plus fort, comme un temps de plénitude.
Il y a des vies qui s'achèvent, lumineuses et brèves, comme une saison interrompue.
Il y a des vies qui sont tumultueuses, riches de clarté et d'orages, de chaleur et de tempêtes.
Et puis, eh oui, il y a des vies qui se donnent elles-mêmes une fin, elles se glacent soudain dans la mort.  Vendredi Saint... provoqué.

Mais y a-t-il un seul Vendredi Saint qui ne soit pas suivi de Pâques ?
Quelle est la mort que Jésus ne soit pas venu ramasser dans sa mort ?  Y en a-t-il une qui ne rentre pas dans la sienne ? Le savons-nous ?
Celui qui est “descendu aux enfers” c'est-à-dire dans les profondeurs de l'humain si fragile et parfois ténébreux, Lui seul le sait.

Une chose est certaine, c'est que nos défunts qui n’ont jamais cessé de chercher, de s'interroger devant l'absolu, devant l'inconnu, après leurs tâtonnements angoissés d’ici-bas, se sont trouvés devant la porte du ciel grande ouverte ; et ils se sont aperçu - tout l’évangile l’affirme - qu'une place leur était réservée dans la maison du Père, une place que Jésus leur avait préparée depuis longtemps. 

Et cette espérance de la VIE - de la VIE DIVINE -, Marie, qui était au pied de la croix, peut grandement la fortifier. Elle qui, là, en ce moment affreux, est devenue "notre" Mère, Mère de VIE !

Prions-la !
"Vierge Sainte, au milieu de vos jours glorieux, n'oubliez pas les tristesses de la terre !
Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de la vie !
Ayez pitié de ceux qui s'aimaient et qui ont été séparés !
Ayez pitié de l'isolement du cœur !
Ayez pitié de la faiblesse de notre foi !
Ayez pitié des objets de notre tendresse.
Ayez pitié de ceux qui prient, de ceux qui tremblent, de ceux qui pleurent.
Donnez à tous l'espérance et la paix !" (Prière de l'abbé Perreyve).

Le Curé d'Ars ne disait-il pas en parlant de Marie :
"J'ai tellement puisé dans cette source qu'il n'en resterait plus rien... si elle n'était pas inépuisable ! Il y a des défunts qui, durant leur vie, ont usé de Marie sans l'épuiser !".
Et, au moment suprême, elle fut certainement pour eux "la Porte du ciel !".

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