T.O. 31ème
Vendredi -
“Tenez
bon dans le Seigneur !“, nous dit St Paul.
L'attitude
contraire, c’est le découragement, l’"acédie" comme
disaient les Pères du désert et toute la tradition monastique, cette sorte de "dépression spirituelle", si
subtile qu'elle peut anéantir même ceux qui sont en excellente santé et que
certains assimilent à une "possession diabolique". Rien que cela !
Aussi faut-il
être sur ses gardes, être très vigilants pour ne pas céder à cette tentation
plus ou moins forte, mais si courante. C'est ainsi que St Paul nous recommande
de "tenir bon dans le
Seigneur", de ne pas céder au découragement, malgré mille et mille
difficultés, malgré le “monde mauvais“
qui nous entoure, malgré les mauvais exemples de certains chrétiens eux-mêmes.
Tout cela Paul vient d’en parler dans sa lettre.
Et pour
illustrer cette incitation à ne pas céder à la tentation du découragement, je
vous propose une petite parabole que je vous ai déjà peut-être rapportée, mais
que je me permets alors de répéter, tant elle est fort utile, me semble-t-il,
et pour moi-même et pour les autres... !
Il avait été
annoncé que le diable allait cesser ses affaires et offrir ses outils à
quiconque en voudrait payer le prix. Le jour de la vente, ils étaient exposés
d'une manière attrayante : malice, haine, envie, jalousie, sensualité,
fourberie ; tous les instruments du mal étaient là, chacun marqué de son
prix.
Séparé du
reste, se trouvait un outil en apparence inoffensif, même très très usé, dont
le prix était supérieur à tous les autres. Quelqu'un demande au diable ce que
c'était. - "C'est le découragement",
fut la réponse.
"Et bien ! Pourquoi l'avez-vous marqué aussi
cher ?" - Parce que, répondit le diable, il m'est plus utile que n'importe quel
autre. Avec ça, je sais entrer dans n'importe quel homme, et une fois à
l'intérieur, je puis le manœuvrer de la manière qui me convient le mieux".
- "Cet outil est usagé parce que je l'emploie avec presque tout le
monde ; et très peu de gens savent qu'il m'appartient".
Il est superflu
d'ajouter que le prix fixé par le diable pour le découragement était si élevé
que l'instrument n'a jamais été vendu. Le diable en est toujours possesseur, et
il continue à l'utiliser. IL FAUT LE
SAVOIR !
Le contraire du
découragement est la FORCE ! St Paul le rappelle à chaque instant : au
milieu du monde, mais à cause de sa relation avec Dieu, le chrétien, s'il fait,
certes, l'expérience de sa faiblesse congénitale, participe déjà, cependant,
aux énergies du monde à venir, grâce au Christ ressuscité qui a vaincu le mal
et la mort elle-même ! Le chrétien n'est pas seulement un pécheur pardonné,
mais déjà un combattant victorieux. Son optimisme ne résulte pas d'un
ravissement béat, mais de l'efficacité de la grâce, colorée de la certitude du
triomphe dans la lutte quotidienne.
La misère
humaine n'est pas alors un handicap dans l'entreprise du salut puisqu'elle est
la condition du secours divin : "Ma
grâce te suffit, avait dit le Seigneur à Paul, car la puissance se déploie dans la faiblesse. Aussi l'apôtre avait
ajouté : "C'est de grand cœur que je
me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance
du Christ ! C'est pourquoi je me complais dans
les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions et
les angoisses endurées pour le Christ ; car, lorsque je suis faible, c'est
alors que je suis fort !" (2 CO 12.8-9).
Il est bien certain que
tout chrétien aura à endurer des tribulation (Cf. Jn 16.33),
à subir les assauts du Diable, de l'Antéchrist et de ses hérésies, du mal sous
toutes ses formes (Cf. Rm 12.21). Mais, en rélaité le
chrétien est un "Fort" (Cf.I Jn 2.13-14),
et son courage ne peut faiblir, car, engendré de Dieu, il est protégé par sa
providence paternelle ; et, disciple du Christ - qui a vaincu Satan et le monde
par son incarnation et sa passion -, il participle à son triomphe.
Le secret de sa victoire
est sa foi : "Vous avez vaincu
l'Anté-Christ, dit St Jean, car celui
qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde" (I
Jn 4.4). Et il précisera : "Tout
ce qui est engendré de Dieu vainc le monde ; et voici la victoire qui a vaincu
le monde : notre foi. Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que
Jésus est le Fils de Dieu ?" (I Jn 4.4-5).
Ceux que St Paul appelait
les "sauvés", les "saints", les "croyants", St
Jean les dénomme de préférence "les victorieux" (Apoc.
2.7,11,17,26 ; 3.5,12 ; 15.2). Et il est bien entendu qu'ils ne
triomphent que grâce au sang de l'Agneau (Apoc. 12.11).
Aussi, avec St Paul, nous
pouvons conclure : "Grâce soit
rendue à Dieu qui nous donne la victoire par Notre Seigneur Jésus Christ"
(I Co. 15.57).
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