vendredi 7 novembre 2014

Courage - Force

T.O. 31ème Vendredi -      

“Tenez bon dans le Seigneur !“, nous dit St Paul.

L'attitude contraire, c’est le découragement, l’"acédie" comme disaient les Pères du désert et toute la tradition monastique, cette sorte de "dépression spirituelle", si subtile qu'elle peut anéantir même ceux qui sont en excellente santé et que certains assimilent à une "possession diabolique". Rien que cela !

Aussi faut-il être sur ses gardes, être très vigilants pour ne pas céder à cette tentation plus ou moins forte, mais si courante. C'est ainsi que St Paul nous recommande de "tenir bon dans le Seigneur", de ne pas céder au découragement, malgré mille et mille difficultés, malgré le “monde mauvais“ qui nous entoure, malgré les mauvais exemples de certains chrétiens eux-mêmes. Tout cela Paul vient d’en parler dans sa lettre.

Et pour illustrer cette incitation à ne pas céder à la tentation du découragement, je vous propose une petite parabole que je vous ai déjà peut-être rapportée, mais que je me permets alors de répéter, tant elle est fort utile, me semble-t-il, et pour moi-même et pour les autres... !

Il avait été annoncé que le diable allait cesser ses affaires et offrir ses outils à quiconque en voudrait payer le prix. Le jour de la vente, ils étaient exposés d'une manière attrayante : malice, haine, envie, jalousie, sensualité, fourberie ; tous les instruments du mal étaient là, chacun marqué de son prix.

Séparé du reste, se trouvait un outil en apparence inoffensif, même très très usé, dont le prix était supérieur à tous les autres. Quelqu'un demande au diable ce que c'était. - "C'est le découragement", fut la réponse.
"Et bien ! Pourquoi l'avez-vous marqué aussi cher ?" - Parce que, répondit le diable, il m'est plus utile que n'importe quel autre. Avec ça, je sais entrer dans n'importe quel homme, et une fois à l'intérieur, je puis le manœuvrer de la manière qui me convient le mieux". - "Cet outil est usagé parce que je l'emploie avec presque tout le monde ; et très peu de gens savent qu'il m'appartient".

Il est superflu d'ajouter que le prix fixé par le diable pour le découragement était si élevé que l'instrument n'a jamais été vendu. Le diable en est toujours possesseur, et il continue à l'utiliser.   IL FAUT LE SAVOIR !

Le contraire du découragement est la FORCE ! St Paul le rappelle à chaque instant : au milieu du monde, mais à cause de sa relation avec Dieu, le chrétien, s'il fait, certes, l'expérience de sa faiblesse congénitale, participe déjà, cependant, aux énergies du monde à venir, grâce au Christ ressuscité qui a vaincu le mal et la mort elle-même ! Le chrétien n'est pas seulement un pécheur pardonné, mais déjà un combattant victorieux. Son optimisme ne résulte pas d'un ravissement béat, mais de l'efficacité de la grâce, colorée de la certitude du triomphe dans la lutte quotidienne.

La misère humaine n'est pas alors un handicap dans l'entreprise du salut puisqu'elle est la condition du secours divin : "Ma grâce te suffit, avait dit le Seigneur à Paul, car la puissance se déploie dans la faiblesse. Aussi l'apôtre avait ajouté : "C'est de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ ! C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions et les angoisses endurées pour le Christ ; car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort !" (2 CO 12.8-9).

Il est bien certain que tout chrétien aura à endurer des tribulation (Cf. Jn 16.33), à subir les assauts du Diable, de l'Antéchrist et de ses hérésies, du mal sous toutes ses formes (Cf. Rm 12.21). Mais, en rélaité le chrétien est un "Fort" (Cf.I Jn 2.13-14), et son courage ne peut faiblir, car, engendré de Dieu, il est protégé par sa providence paternelle ; et, disciple du Christ - qui a vaincu Satan et le monde par son incarnation et sa passion -, il participle à son triomphe.
Le secret de sa victoire est sa foi : "Vous avez vaincu l'Anté-Christ, dit St Jean, car celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde" (I Jn 4.4). Et il précisera : "Tout ce qui est engendré de Dieu vainc le monde ; et voici la victoire qui a vaincu le monde : notre foi. Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?" (I Jn 4.4-5).

Ceux que St Paul appelait les "sauvés", les "saints", les "croyants", St Jean les dénomme de préférence "les victorieux" (Apoc. 2.7,11,17,26 ; 3.5,12 ; 15.2). Et il est bien entendu qu'ils ne triomphent que grâce au sang de l'Agneau (Apoc. 12.11).

Aussi, avec St Paul, nous pouvons conclure : "Grâce soit rendue à Dieu qui nous donne la victoire par Notre Seigneur Jésus Christ" (I Co. 15.57).

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