Lendemain
de la fête de l'EPIPHANIE 2014 (I Jn 3.22-4.6 ; Mth
4.12-25)
En cette période "mondaine" de
l'échange des vœux de nouvel an...
- ce qui prend du temps mais qui est une bonne
façon d'entretenir entre nous une fraternité humaine et spirituelle, tout à la
fois -
...
En cette période, je n'ai pas eu le temps
de formuler une homélie en bonne et due forme...
Oh ! Excuse facile, direz-vous, comme tant
d'autres excuses pour mieux céder à la tentation de m'endormir, de nous
endormir, alors que nous devrions être sans cesse, nous chrétiens, des
"éveillés", des "veilleurs". Vous le savez : pour le
signifier, St Paul emploie le verbe "apokaradokein" ("apo-kara-dokein") : des gens qui se
dressent ("kara") pour mieux voir ("dokein") au loin ("apo") le Seigneur qui
vient, sa "Manifestation", c'est-à-dire son "Epiphanie" !
Mais nous nous endormons si facilement -
c'est notre nature de pécheurs - d'autant plus lorsque des maux divers (d'estomac ou
autres)
viennent compliquer les choses et alourdir la léthargie naturelle de notre
esprit... !
Nous en sommes tous là, plus ou moins !
Aussi, en m'accusant de cette tendance
néfaste, je vous propose aujourd'hui, à bâtons rompus, une étincelle
d'épiphanie, à la lecture des textes que la liturgie nous propose au lendemain
de cette fête de l'Epiphanie de Notre Seigneur (1).
Hier, St Matthieu nous relatait l'épisode
de la visite des Mages à l'Enfant-Jésus. Aujourd'hui, l'Eglise propose un autre
texte de ce même Evangéliste pour souligner le grand mystère de la "Manifestation"
du Seigneur, de son "Epiphanie" (rappelons : "Epiphanie"
veut dire "manifestation") :
"Pays
de Zabulon et pays de Nephtali, pays tourné vers la mer (Ouest) et pays au-delà du
Jourdain (Est), Galilée, toi le carrefour des nations : le peuple qui
habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière...". St Matthieu cite
là une prophétie d'Isaïe.
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
Galilée...:
c'est la région de Capharnaüm qui fait la jonction des autoroutes du temps, les
voies romaines : celle d'Egypte vers l'Asie mineure ("voie de la
mer")
et cette qui vient de Pétra vers Damas, vers l'Est ("voie
royale").
Et la jonction de ces autoroutes se fait à travers la plaine d'Izréël (entre le Mont
Carmel et le lac de Tibériade), aux alentours de Capharnaüm.
Il est bon de remarquer que Jésus, enfant,
jeune homme, du balcon de Nazareth qui dominait la plaine d'Izréël (2) voyait
sans cesse les chariots des commerçants, des pèlerins, les caravanes des
voyageurs divers, le défilé des légions romaines, l'arrivée des grands
personnages ou le passage des bandits de grands chemins..., comme aujourd'hui
en bien des régions !
Ainsi la géographie du lieu de son enfance
le prédisposait à des rencontres très diverses et facilitera certainement ses
incursions en pays totalement païens (Décapole, Césarée de Philippe, Syro-Phénicie). Et il ne devait
pas être totalement étranger aux langues qui se pratiquaient internationalement
en ces régions, notamment le latin et le Grec (D'ailleurs, il devait connaître plus
ou moins, la tradition des Septante !).
Et St Matthieu - ce bon scribe qui,
toujours, "tire de son trésor du
neuf et de l'ancien" - voit en Jésus la Lumière de toutes ces nations
- du nord comme du sud, de l'est comme de l'ouest - dont bien des représentants
traversaient cette plaine d'Izréël. C'était l'objet d'une prophétie d'Isaïe
qu'avait reprise le vieillard Syméon.
Ainsi note l'évangéliste, des foules de
bien des régions - Galilée, Décapole, Judée, Transjordanie... - suivent Jésus dès
le début de sa mission.
Et pourquoi ces foules suivent-elles Jésus
? Ces foules, celles d'hier, celles d'aujourd'hui et celles de demain ? St Jean
nous le dit dans la première lecture : "Tout
inspiré qui proclame que Jésus est venu parmi nous dans la chair
("Verbe fait chair", dira-t-il
par ailleurs),
celui-là appartient à Dieu !".
Le Christ est en lui !
"Vous
n'êtes pas du monde", ne cesseront de répéter autant St Jean que St Paul
parce que "l'Esprit du Christ est en
vous !". Et parce que l'Esprit du Christ est en vous, celui qui
appartient à Dieu (
= qui reconnait la venue de Dieu en la chair) vous écoute,... écoute l'Eglise !
Malgré notre tendance et parfois la fatigue
qui nous entraînent à nous endormir, restons suffisamment "éveillés"
pour proclamer, par toute notre vie, la venue du Fils de Dieu dans la
chair, sa venue en nous-mêmes par son Esprit qu'il nous donne et qui nous
permet de mieux proclamer :
"LE CHRIST EST VIVANT ! IL EST EN MOI !
IL EST EN VOUS ! Sachons le reconnaître et annoncer sa
"manifestation" permanente !
(1) le lendemain du 6 janvier ou du dimanche
réservé à cette fête, comme en France
(2) plaine très fertile,
"Yzréël" voulant dire "Dieu sème !".
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