mercredi 26 juin 2013

Miséricorde divine et humilité !

T.O. 12  Mercredi  2013 -    

J'ai déjà commenté naguère, me semble-t-il, la lecture d'aujourd'hui. Aussi, je me bornerai à une remarque générale sur la "geste" d'Abraham, sur celles des patriarches en général. Et ce sera aussi comme un préambule à la lecture de demain qui nous rapporte une affaire un peu scabreuse, peu honorable pour Abraham.
Il y a beaucoup d'histoires, dans la Bible, qui ne sont pas très morales, peu correctes..., au point que lorsque j’étais collégien, la Bible, dans son intégralité, n’était pas à la disposition des élèves, tant elle recèle pas mal d’histoires peu recommandables, scabreuses !

Pourtant, je trouve qu'il faut savoir ne pas escamoter ces épisodes curieux moralement parlant. Ils illustrent l’un des thèmes les plus fondamentaux qui se développe tout au long de la Bible jusque dans le Nouveau Testament et encore dans l’histoire de l’Eglise ! Et comme je souhaiterais que ce thème soit bien connu et reconnu par tout chrétien - et même et surtout par tout religieux - et également par tout homme d’où qu’il vienne et quel qu’il soit, à l’exemple d’Agar - nous le verrons demain -  une servante - une esclave - égyptienne, de surcroît !

Ce thème est celui-ci : Dieu prend toujours l’homme, prend chacun d’entre nous, “tel qu’il est et là où il en est.
Si Dieu attendait que l’homme soit parfait pour faire alliance avec lui, et bien l’éternité ne lui suffirait pas pour attendre !
Si le père de l'enfant prodigue avait attendu que son fils ait une contrition parfaite pour l'accueillir, je crois qu'il attendrait encore... ; il ne l'aurait jamais reçu !
Elle est importante cette remarque pour notre vie et celles de nos frères. Car Dieu, lui, prend toujours l’homme fait “de chair et de sang“, “tel qu’il est et là où il en est“ avec ses qualités et aussi avec ses défauts qui, souvent, ne sont pas minces !

Penser le contraire est d’ailleurs une hérésie : le pélagianisme, du nom de son propagateur : Pélage (4-5ème siècle), cet austère moine breton (à la tête un peu dure sans doute ; en fait c’était sans doute un Irlandais !).
Pour faire court, on peut dire qu'il soutenait que l’homme peut par sa seule volonté, par ses forces humaines, mener une vie vertueuse et mériter ainsi le ciel. Nul besoin de la grâce de Dieu réduite aux dons naturels accordés par le Créateur (le libre arbitre, la raison, la conscience…).
Remarquons au passage que cette hérésie n’est pas tout à fait éteinte : certains ne sont pas loin de penser - inconsciemment, certes - qu’ils sont en “alliance“ avec Dieu du seul fait de leurs observances vertueuses ou - pire encore - du fait de leurs louables intentions humaines libérées, à leurs yeux, de toute loi trop servile !

Et bien Non ! Il nous faut toujours le secours, la grâce de Dieu. Et c’est la raison pour laquelle le Fils de Dieu s’est fait homme pour que de sa pauvreté, nous devenions riches, comme dit St Paul.

Oui, Dieu prend l’homme “tel qu’il est et là où il en est“ - et ce n’est pas toujours joli - pour le rendre saint, le faire “marcher“ (“marche devant ton Dieu !“) vers lui, le “Trois fois Saint“ !

Ainsi, la Bible nous parle toujours d'un "Dieu lent à la colère et plein de miséricorde !". La première démarche spirituelle et chrétienne, c'est de nous confier à la miséricorde divine. St Benoît ne dit pas autre chose. C'est le fondement d'une vie humble qui veut tout recevoir de Dieu et non d'elle même. "Qu'as-tu que tu n'aies reçu ?", demandait encore St Paul.

Demandons ce fondement de l'humilité. Et sachons que toute suffisance - tout orgueil - est un rempart à la venue de Dieu. C'est une "tour de Babel" ! Seuls, les pauvres de cœur ont, dès ici-bas, un accès auprès de Dieu !

C'est ce que souligne, à sa façon, l'épisode d'aujourd'hui : une humble ouverture à Dieu permet de faire alliance avec Dieu qui seul peut avoir l'initiative... et non pas nous-mêmes, voyons !...

Et la lecture de demain soulignera encore ce leitmotiv biblique : Dieu prend toujours l’homme, prend chacun d’entre nous, “tel qu’il est et là où il en est.


Il n'y a donc aucun motif de désespérance... ou même d'acédie, cette sorte de dépression spirituelle tant combattue par nos ancêtres

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