lundi 17 juin 2013

Apôtre du Christ !

T.O. 11 Lundi             (II Co. 6.1-10)

Paul, après s’être expliqué sur son comportement qui, selon lui, a pu entraîner quelques malentendus ou incompréhensions chez les Corinthiens, a très vite élevé le débat sur sa mission, sur la mission de tout apôtre, de tout missionnaire, de tout disciple du Christ :

- Pour écarter les déviances qui peuvent s’infiltrer dans la proclamation de l’Evangile, il faut toujours s’en remettre au Christ qui, seul, ouvre l’esprit à l’intelligence des Ecritures (“la lettre tue, disait-il, mais l’esprit vivifie), en envoyant son Esprit.

- Avec le Christ se réalise comme un dévoilement de l’Alliance avec Dieu. Celle-ci était encore “voilée“ avec Moïse (allégorie du “voile“). Avec le Christ, elle est transparente alors même que le missionnaire (tout baptisé) vit parfois difficilement le contraste
entre la condition de son existence humaine vouée à la mort
et sa condition de fils de Dieu (baptême) qui lui donne accès déjà à la Vie éternelle avec Dieu.
Mais ce contraste manifeste finalement la puissance victorieuse du Christ contre les forces de mort qu’il rencontre ici-bas et contre la mort elle-même.

- Ce dévoilement de l’Alliance avec Dieu, opéré par le Christ, expose chacun à être à nu, à découvert non pas tellement devant les hommes, mais devant le Christ qui connaît les replis de chaque conscience. Et c’est dans cette pensée (uniquement) que Paul a agi, même si son comportement n’a pas toujours été compris.

- Mais l’amour du Christ manifesté dans le mystère pascal de mort et de vie le submerge, “l’étreint“ à tel point qu’il ne peut connaître le Christ à la manière humaine, “selon la chair“ (comme certains l’affirment). Avec le Christ, il est déjà “créature nouvelle“ ; le monde et les manières du monde (les “apparences“), c’est déjà du passé, même s’il faut encore en tenir compte pour mieux communiquer le message du Christ ou pour se défendre face à ses adversaires.

On pourrait résumer sa pensée : En recevant l’Esprit qui donne l’intelligence des Ecritures et nous dévoile le mystère d’Alliance avec Dieu opéré par la victoire du Christ sur la mort, Paul vit déjà, en toute transparence, de la Vie du Ressuscité, l’amour du Christ le submergeant.

Arrivé à ce moment de réflexion, conscient d’être l’instrument de l’œuvre du Christ en chacun, Paul exhorte ses lecteurs (c’est notre lecture) avec enthousiasme et presque passion : le temps se fait court, dit-il. C’est le moment favorable. C’est le jour du salut. De tout son être, Paul ne cesse de tendre vers le Christ en sa gloire, tant il désire ce jour éternel, le Jour de Dieu ! Ce sera après cette vie d’ici-bas… c’est-à-dire après demain…, demain…, Non ! C’est déjà aujourd’hui… ! 
C'est le "Jour unique" (Yom erad), selon l'expression du début de la Genèse et celle du dernier des prophète, Zacharie, à la fin de son livre !

Il l’affirme d’autant plus - et là, il se répète – que s’il fallait fournir des lettres de créance auprès des Corinthiens, elles ne consisteraient pas en des attestations de grands personnages (comme certains le font), elles ne feraient que décrire la puissance de Dieu qui se déploie dans sa faiblesse :
- Malgré les épreuves (afflictions, contraintes, détresses, prison… etc…), il ne cesse de recevoir vertus et grâces (pureté d’action, science de Dieu, patience, bonté…).
- Dieu lui donne, par sa justice, des armes défensives et offensives pour le combat de la Vie.
- Jusque dans le contraste de sa vie, il est sûr de Dieu :
° Certains le tiennent pour imposteur, mais il est reconnu véridique et devant les Corinthiens et surtout devant Dieu.
 ° Certains parlent de lui comme d’un inconnu, mais il est bien connu et devant les Corinthiens et surtout devant Dieu.
° Certains le tiennent pour mort alors qu’il est bien vivant et devant les Corinthiens et surtout devant Dieu.
° Certains le méprisent parce que pauvre alors qu’il est riche de Dieu… etc

C’est toujours le mystère de Pâques que Paul contemple en le découvrant en sa propre existence. Il affirmera un peu plus loin : Vous connaissez la générosité du Christ, qui, pour nous, de riche qu'il était, s'est fait pauvre, afin que, par sa pauvreté, nous deveniez riches ! (Cf. 8.9).


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