lundi 24 juin 2013

Jean Baptiste !

24 Juin 2013 -        Nativité de Jean-Baptiste.    

Vous connaissez l'histoire de la naissance de Jean-Baptiste. Dieu promet à Zacharie, son père, comme autrefois à Abraham (il y a un parallèle à faire !), le plus merveilleux cadeau, celui d'un enfant.
Mais le vieillard reste sceptique ; il s'oppose à cette annonce : Il est trop vieux ; il n'a plus de force… Aussi, réclame-t-il un signe.
Et il n'obtient que le signe de son doute : il est réduit au silence ; il ne peut plus parler puisqu'il n'a pas cru ! Oui, le manque de foi rend sourd à la Parole de Dieu ; et alors les lèvres de l’incrédule sont paralysées. En coupant la communication avec Dieu, il réduit Dieu au silence : Il ne peut plus en témoigner !

Mais malgré notre surdité, Dieu, lui, agit toujours. Voici qu’un père radieux tient dans ses mains le "Don de Dieu" - c'est la signification du nom de Jean -. Et ce père reconnaît enfin ce "Don de Dieu. Du coup, l'Esprit-Saint ouvre ses lèvres. Il peut parler de Dieu ! Il bénit Dieu ! Il témoigne ! 
Oui, l’homme, réconcilié avec Dieu, peut à nouveau communiquer. Il peut communiquer Dieu aux autres hommes grâce à un “Don de Dieu“, reconnu comme tel.

Et cette réconciliation de Zacharie avec Dieu ne peut être vécue finalement que dans une profonde communion entre le père et son enfant. Zacharie revit la même aventure qu'Abraham, celle d'une véritable paternité.
[et ce que je dis là de la paternité, je le dis aussi de la maternité !].
Tous deux, Abraham et Zacharie ont connu la plus grande épreuve d’une vie, celle de la stérilité, de la solitude. Cependant, l'un et l'autre, comme tout homme, ont été visités par la grâce de Dieu : Je te donnerai un enfant : Isaac, "Dieu a ri", Jean-Baptiste, "Don de Dieu".

Ainsi, réconciliés avec Dieu grâce à l'extraordinaire miracle de la paternité (paternité charnelle ou spirituelle), Abraham et Zacharie tiennent leur petit garçon dans leurs bras et s'écrient : “Je suis vraiment père. Gloire à Dieu ! De par Dieu, je suis père ! Et je rends grâce à Dieu en marquant cet enfant du signe de l'Alliance avec Dieu, en le marquant d’un signe de communion avec Dieu…, du signe de la circoncision…, du signe du baptême !“.
Tant il est vrai que toute paternité vient de Dieu, que toute communion avec son enfant (charnel ou spirituel) ne peut donc être véritablement vécue que dans la communion avec Dieu-Père. C’est le même geste que poseront Marie et Joseph au jour de la présentation de Jésus au temple ! Le signe d’une Alliance avec Dieu, grâce à leur enfant, Jésus !

Mais cette communion du Père avec son enfant, vécue dans la communion avec Dieu-Père, ne peut se réaliser sans une communion parfaite du père avec son épouse, mère de l’enfant !
Certes, Elisabeth était toute donnée à son époux ; ils étaient unis ! Mais ils ne pouvaient plus profondément communiquer, Zacharie étant devenu muet. Tant il est vrai que la communion entre époux se détériore quand l’un ou l’autre ou tous les deux s’enferment plus ou moins dans la sphère close de leurs égoïsmes réciproques, de leur “moi“ humain. Ne communiquant plus avec Dieu, on n’arrive plus à communiquer véritablement même entre personnes qui s’aiment !
Il faut alors, d’une manière ou d’une autre, une grâce divine. Il faut qu’arrive un “don de Dieu“ - et reconnu comme tel -, de sorte que tous puissent s’exclamer : “C’est un don de Dieu !“. C’est en reconnaissant le “don de Dieu“ en bien des circonstances qu’on communie davantage les uns avec les autres et que tous peuvent, en famille si je puis dire, s'unir grâce au “don de Dieu“ !

Et si on continuait la vie de Jean-Baptiste, on le verrait poursuivre sa mission de réconciliation, de communication des hommes avec Dieu et, de ce fait, des hommes entre eux ! C'est donc d'abord la famille ; et puis, ensuite, les voisins qui sont stupéfaits et qui commencent à annoncer la "Bonne Nouvelle" du “Don de Dieu“, dans la montagne de Judée. On racontait ces merveilles, on s'interrogeait sur l'avenir de cet enfant. La langue, ici, retrouve sa fonction : ce ne sont ni commérages, ni médisances ou calomnies, mais proclamation de "Dieu avec nous". Oui, la communion avec Dieu engendre la communion entre les hommes !

Et ce fut toute la mission de Jean-Baptiste par son baptême de conversion dans le Jourdain. Communiant avec Dieu, il met les hommes en communion et avec Dieu et les uns avec les autres !
Certes, il y aura l’échec apparent avec Hérode. Et Jean-Baptiste sera décapité. Mais sa passion en cachera une autre, sa mort annoncera le martyre suprême de Jésus-Sauveur.   Et, en un juste retour, la résurrection de Jésus et son entrée dans la gloire annoncent celle de Jean. Oui, en Jésus, tous les hommes peuvent être réconciliés avec Dieu. Et, en cette réconciliation, tous les hommes peuvent véritablement communiquer entre eux.


Voilà ce qu'annonçait Jean-Baptiste depuis sa naissance jusqu'à son martyre en étant le précurseur de Jésus. Puissions-nous continuer son œuvre de réconciliation, de communion, de communication. Et ainsi, nous aussi, nous proclamerons les merveilles de Dieu en Jésus-Christ, les "dons de Dieu" pour chacun d’entre nous !

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