vendredi 1 juillet 2011

Fête du "Sacré-Coeur" !

1er Juillet 2011 - Fête- Dieu et Fête du Sacré-Cœur

L’histoire est toujours riche d’enseignements. A condition de n’en pas faire une occasion de nostalgie, mais une occasion d’intégrer les événements du passé dans l’aujourd’hui pour en recevoir comme un élan vers l’avenir !

Il faut savoir d’abord que la fête du Sacré-Cœur est très liée à la fête du Saint-Sacrement. Jusqu’au début du 13ème siècle, l’usage d’adorer le Christ dans l’Eucharistie est pratiquement inexistant. C’est au début du 13ème siècle qu’une jeune fille, Julienne de Cornillon (à Liège), reçoit un grand signe dans une vision : la lune lui apparaît dans sa splendeur, présentant toutefois une petite fraction occulte de son corps sphérique.
Le Christ lui révèle finalement que la lune figure l'Église présente, mais que la fraction occulte de la lune figure l'absence d'une solennité dans l'Eglise qu'il veut désormais voir célébrer sur la terre. Sa volonté est que, “pour l'augmentation de la foi..., l'institution du Sacrement de son Corps et de son Sang soit célébrée une fois par an...“.

Mais Julienne ne sait pas comment faire ! … Et vingt ans vont s’écouler jusqu’à ce qu’elle s’ouvre de ses secrets à Jean de Lausanne, chanoine à Liège. Puis l’affaire est exposée au futur pape Urbain IV, alors archidiacre à Liège, … et à quelques autres qui sont vite convaincus de la validité de la demande. Mais le projet rencontre beaucoup d'obstacles…

Après bien des péripéties, en 1246, Robert de Torote, prince évêque de Liège, institue la “Fête-Dieu“. Mais Julienne, persécutée en quelque sorte, doit fuir ; elle meurt près de Namur le 5 avril 1258. - Après sa mort, le 11 août 1264, par la bulle “Transiturus“, le pape Urbain IV étend la “Fête du Saint-Sacrement“, à l'Église Universelle. Mais ce n’est qu'après le concile de Vienne (1311-1312 et 1317) que la fête se répand vraiment. Malgré tous les obstacles, le Seigneur est arrivé à ses fins !

LA FÊTE DU SACRE-CŒUR ! Les siècles passent ! Le 27 décembre 1673, le Seigneur confie à Marguerite Marie Alacoque, Visitandine à Paray-le-Monial : “Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes… que, ne pouvant plus contenir les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande. C'est toi que j'ai choisie - justement à cause de ta faiblesse et de ton ignorance - pour accomplir cela. Ainsi, on verra bien que tout vient de moi“.

En la “Fête-Dieu“ de 1675, Sr Marguerite-Marie dit à Jésus son désir de “lui rendre amour pour amour“. Jésus lui répond de faire ce qu’il lui a déjà demandé. Puis, lui découvrant son Cœur, il déclare : “Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes… ; et au lieu de reconnaissance, je ne reçois de la plupart qu’ingratitudes et même du mépris dans ce Sacrement (l'Eucharistie)“. Jésus lui demande : “qu'une fête spéciale soit instituée, pour honorer cet amour de son Cœur pour les hommes, le vendredi qui suit le dimanche où l'on solennise la fête du Saint Sacrement“.

Là encore, le Seigneur “veille“ ! Il envoie un prêtre, Claude La Colombière. Convaincu de l'authenticité des révélations, il met tout en œuvre pour réaliser le vœu du Seigneur. C'est ainsi que dès 1688, la “fête du Sacré-Cœur“ est célébrée pour la première fois à Paray-le-Monial. En 1858, le pape Pie IX ordonne que la fête soit célébrée dans le monde entier. Le culte du Sacré-Cœur se répand vite : plusieurs basiliques (Montmartre) et églises lui sont dédiées…, des familles se consacrent au Sacré-Cœur... Le 13 mai 1920, Benoît XV canonise Marguerite-Marie ; et, le 31 mai 1992, Jean Paul II canonise Claude La Colombière.

Des concordances étonnantes :
Ces deux institutions de fêtes sont étrangement liées. A remarquer que le cycle temporal de l'année liturgique ne contient que ces deux fêtes provenant de révélations privées (toutes deux “féminines“).
Autres points communs :
- Julienne et Marguerite Marie sont toutes deux “Vierges consacrées“…
- Toutes deux ont une profonde vénération pour le Saint Sacrement et se trouvent incapables de réaliser le souhait du Seigneur.
- Toutes deux reçoivent le support providentiel d'un homme d'Eglise qui se charge de faire avancer le projet.

Dans les deux cas, Jésus demande explicitement une nouvelle fête pour la réparation aux manquements au sacrement de l'Eucharistie !
Aujourd'hui, le Seigneur est-il satisfait ?...
Et comme ces deux fêtes manifestent l’Amour de Dieu :
L’Amour est-il aimé ?

Vous me permettrez d’ajouter, ici, que Dom Guéranger, premier Abbé de Solesmes, avait une dévotion particulière au Sacré-Cœur de Jésus. Ce fut pour lui l’effet d’une grâce reçue en la chapelle de la Visitation, au Mans (aujourd’hui “centre de l’étoile“). Une grâce qui fut une conversion. Car pour lui comme pour beaucoup de son temps, toute dévotion envers le Christ devait s’adresser à toute la personne du Christ. Une dévotion à une partie du Corps du Christ paraissait encore si ridicule qu’on appelait ceux qui s’y adonnait d’un mot barbare et moqueur : “Les Cordicoles“ (ceux qui avait le culte du cœur), comme on appelait ceux qui allaient embrasser le pied d’une statue de St Pierre : les “pédolâtres“ (les adorateurs du pied). C’est dire que la dévotion au Sacré-Cœur n’était pas encore très évidente.

Ce fut donc la grâce de Dom Guéranger que de reconnaître fortement l’exaltation de l’Amour du Christ en cette dévotion plus ou moins nouvelle. En recevant cette grâce, Dom Guéranger émit deux vœux :
- la construction d’une chapelle dédiée au Sacré-Cœur si la fondation de Solesmes se maintenait après trois ans.
- Et la célébration du “Salut du Saint-Sacrement“, le premier Vendredi de chaque mois.

Aussi, je terminerai par une citation du pape Benoît XVI : “Dans le langage biblique, le "cœur" indique le centre de la personne, le siège de ses sentiments et de ses intentions. Dans le cœur du Rédempteur, nous adorons l'amour de Dieu pour l'humanité, sa volonté de salut universel, son infinie miséricorde. Rendre un culte au Sacré-Cœur du Christ signifie donc adorer ce Cœur qui, après nous avoir aimés jusqu'au bout, fut transpercé par une lance et duquel jaillirent, du haut de la Croix, sang et eau, source intarissable de vie nouvelle“.




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