vendredi 18 juin 2010

T.O. 11 Vendredi - Vers la “Nouvelle Alliance“ ! - (II Rois 11.1sv ; Mth 6.19sv)

Vous connaissez le contexte à la fois politique et religieux du Royaume du Nord, aux 9ème- 8ème siècles avant la prise de Samarie (722). Période de grandes instabilités politiques dues, en grande part, à une instabilité de la fidélité au Dieu de l’Alliance (C’est toujours d’actualité !). C’est l’époque d’Elie, puis d’Elisée qui réagissent contre l’invasion des cultes étrangers introduits surtout par la reine Jézabel. C’est dans ce même contexte qu’il faut écouter notre lecture de ce jour : l’éviction de l’impie Athalie (fille de Jézabel) que nous, Français, nous connaissons par Racine. Même si, précédemment, le roi Jéhu, par toutes sortes d’intrigues et de meurtres (moyens peu “orthodoxes“ !), avait combattu, le culte de Baal, restaient des partisans de ce culte regroupés autour d’Athalie qui, finalement, périt lamentablement. (Cf. notre lecture). Alors le peuple revit !

On peut, encore une fois, retenir de cet épisode ce qu’on a eu l’occasion de souligner : Si le peuple garde l’identité qu’il a trouvée dans le désert, s’il conserve l’Alliance avec Dieu, il n’a aucune raison de craindre. La fidélité au Dieu de l’Alliance est le secret de sa réussite ! S’il est infidèle, la terre elle-même, cette terre promise et donnée par Dieu, devient une terre qui “vomit“ ses habitants ! C’est le chaos ! Car l’Alliance avec Dieu se présente d’abord comme une sorte de contrat : “Si vous accomplissez la Loi, alors, dit Dieu, j’accomplirai les promesses de l’Alliance !“. Sinon le Seigneur est irrité et il permet les conséquences des infidélités qu’il pardonne toujours pourtant. Et ce sera l’invasion des rois assyriens, et, plus tard, babyloniens.

A ce sujet, on peut faire une réflexion importante : certes, Dieu est miséricordieux ! Il pardonne toujours. Il pardonne nos fautes. Mais il ne peut pas supprimer - sauf miracle ! - les conséquences de nos actes mauvais. Si un enfant, par désobéissance, utilise un couteau dont l’usage lui est interdit et se blesse, sa maman peut pardonner sa désobéissance ; mais elle ne peut ôter la conséquence de sa désobéissance : la blessure ! Elle ne peut s’employer qu’à la soigner…, ce qui peut prendre du temps ! - Pour nous, quand la blessure est purement spirituelle, elle peut être soignée par un accroissement de charité, de pénitence… etc. (C’est le sens des indulgences, pas toujours comprises !). Quand la blessure comporte un aspect visible (un vol, par exemple), il faut s’employer à guérir la blessure par une “réparation“ (rendre l’objet volé…, compenser), ce qui peut prendre du temps… Soyons attentifs à cette évidence : nos actes (même pardonnés et par Dieu - c’est évident - et parfois par les hommes) nous “suivent“ toujours…, et parfois très lourdement. C’est logique.

Cependant, la logique divine est encore celle-ci démontrée en Jésus Christ : du mal (conséquence de nos fautes), Dieu peut en faire du bien ! Et même un bien suprême ! Certes, le peuple de Dieu, le peuple de l’Alliance, sera déporté, en Assyrie, à Babylone…, conséquence de ses infidélités diverses. Alors il “crie“ vers Dieu. Et Dieu promet une délivrance, lui annonce surtout une “Nouvelle Alliance“, une alliance “perpétuelle“ (annoncée par les prophètes, tels Isaïe, Jérémie, Ezéchiel)

Car Dieu, lui, malgré notre déchéance, reste fidèle ! “Si nous sommes infidèles, lui, dit St Paul, demeure fidèle !“ (2 Tim 2.13), une fidélité divine déjà expérimentée, justement, tout au long de l’histoire. On est sûr de la fidélité de Dieu ! Pourquoi ? Pourquoi Dieu reste-t-il fidèle, alors que nous sommes souvent infidèles ? “Parce qu’il ne peut se renier lui-même“, ajoutera St Paul ! Il ne peut que respecter, dit la Bible, son grand Nom qui risque d’être profané parmi les nations qui vont se moquer de lui s’il ne réalise pas, malgré tout, les promesses qu’il a faites. - Mais à travers ce motif, on devine que Dieu reste fidèle surtout parce que lui est Amour ! Il reste fidèle par un amour purement gratuit, un amour qu’il veut renouveler, de telle sorte qu’après les infidélités et les repentirs, il y ait des épousailles encore plus belles que les fiançailles originelles (Cf. le prophète Osée), un amour qui va présider à une “Nouvelle Alliance“ qui ne sera rien moins qu’une nouvelle création.

Nous le savons, désormais : cette “Nouvelle Alliance“ sera établie par le Christ qui, lors de son baptême, descend dans le Jourdain (Yarden = descendre), dans ce fleuve qui descend jusqu’à la mer morte, symbole du péché du monde. En “descendant“, il prend sur lui toutes nos infidélités et remonte vers le temple qu’il restaure en son propre Corps ressuscité et glorifié. “Lui, de condition divine, s’est dépouillé, devenant semblable aux hommes… C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout Nom“ (Cf. Phil. 2.6 sv).

En lui, nous sommes déjà “re-créés“. Il est le Grand Prêtre (“Pontifex“, celui qui fait le “pont“ entre Dieu et les hommes), étant désormais le garant d’une nouvelle Alliance (Cf. Heb. 7.22 ; 8.7sv) scellée par son sang (Heb. 8.15 sv), instaurée par pur Amour divin, précisera St Jean (Cf. I Jean).

Cette “Nouvelle Alliance“ réalisée une fois pour toutes (Cf. Heb 9.25) est ré-actualisée par chaque Eucharistie. Ayons foi en ce mystère d’Amour - “Il est grand le mystère de la foi ! -“. Malgré nos infidélités, Jésus nous redit aujourd’hui : “Celui qui croit en moi, même s’il meurt (par son péché), vivra !“ (Jn 11.25).

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