vendredi 4 juin 2010

4 Juin – Ste Clotilde

Un peu d’histoire ne nuit nullement à l’instruction de notre foi ! On y voit toujours la bienveillance de la miséricorde divine et de sa Providence au milieu des vicissitudes du temps souvent provoquées par les hommes eux-mêmes !

Ste Clotilde est surtout connue par le rôle qu’elle a joué certainement dans la conversion de Clovis et des Francs, nos ancêtres. Elle brille au premier rang d’une pléiade de reines chrétiennes et de femmes saintes qui amenèrent leurs époux et leurs peuples au Christ. N’oublions pas le rôle important des “Saintes femmes“ dans la proclamation de la résurrection du Christ ! Ce fut les premières missionnaires… Grande est souvent l’influence de la foi des femmes sur les générations futures (Je n’en dirai pas plus, Messieurs ! ! !...)

Clotilde était burgonde ; cette tribu occupait les riches vallées du Rhône et de la Saône. Ce fut peut-être sa richesse qui la perdit (comme souvent !). Toujours est-il que le royaume burgonde fut éphémère. Comme tous les peuples (dits) “barbares “établis en Gaule, il était contaminé par l’hérésie arienne ; toutefois, il s’y rencontrait bien des catholiques fervents dont Carétène, époux de Chilpéric, mère de Clotilde.

Chilpéric mourut assez vite, laissant ses deux filles encore jeunes, incapables aux regards des traditions d’alors de lui succéder. Son royaume fut partagé entre ses deux frères. C’est ainsi que Clotilde se retrouva avec sa mère et sa sœur, Sédeleube, à Genève chez son oncle chez qui elles continuèrent leur vie de prières et de bonne œuvres. D’ailleurs la sœur de Clotilde fonda un monastère où elle se retira elle-même.

La beauté de Clotilde, dit-on, l’avait fait remarquer par les ambassadeurs du jeune roi des Francs, Clovis qui la demanda en mariage. Les noces se célébrèrent avec grande solennité. Mais ce que nous en rapporte Grégoire de Tours et d’autres chroniqueurs semble tenir de la légende. Ce qui est certain, c’est l’influence que Clotilde exerça sur son époux, où le respect se mêle à la tendresse, chose assez rare à cette époque. Ainsi Clotilde gagna peu à peu le cœur de Clovis à la cause du Christ. Le jeune roi des Francs, intelligent, semble avoir compris assez tôt la position privilégiée de l’Eglise romaine ; et cela ne fut sans doute pas sans influence sur sa détermination d’épouser une princesse catholique avec ses convictions religieuses. Ainsi en va souvent le cœur de l’homme, toujours un peu “calculateur“ ! Néanmoins, retenons que sa conversion fut surtout l’œuvre de la grâce et de son instrument, Clotilde. Cependant la conversion finale ne se fit qu’à la faveur d’une victoire que les Français ont retenue : Tolbiac (496 ?) .

Jusqu’alors, Clovis n’avait guerroyé qu’avec les diverses tribus barbares établies en Gaule. Mais de nouvelles et importantes forces attendaient, au-delà du Rhin, l’occasion de se jeter sur ces terres riches et ensoleillées qu’occupaient maintenant leurs frères de race (l’immigration n’est pas événement récent, ni sa motivation !). Donc vers 496, des hordes qui ont reçu le nom générique d’Alamans, se jettent sur l’Alsace où ils rencontrent Clovis. Le choc fut rude et les Francs menaçaient de se débander, quand leur roi invoqua le “Dieu de Clotilde“… Et Dieu donna la victoire ! Dans sa Providence avait-il choisi en cet instant, parmi toutes les peuplades barbares contaminées par l’hérésie arienne, celle des Francs, pour en faire son “instrument d’élection“ et le champion de son Eglise catholique ?

Le triomphe du Christ était aussi celui de Clotilde ; et, avec l’aide de l’évêque de Reims, St Rémi, elle “catéchisa“ son mari qui fut baptisé à Noël 696 à Reims. La tradition rapporte que devant la magnificence de la cérémonie, le roi demanda à l’évêque : “Est-ce là le royaume du ciel dont tu m’as parlé ?“. Et l’évêque de répondre : “Non, mais le commencement du chemin qui y conduit !“. Et au seuil du baptistère, il invita le fier Sicambre à courber la tête pour adorer ce qu’il avait brûlé et brûler ce qu’il avait adoré.

La grande œuvre de Clotilde fut donc d’amener son époux, et par lui, son royaume, à la foi au Christ. Après l’évènement, elle semble disparaître ; et l’histoire ne la nomme plus guère. Sa vénération envers Ste Geneviève la poussa à faire reposer son corps sur la hauteur qui devait prendre le nom de la Patronne de Paris.

Certaines mauvaises conduites, à la fois politiques et personnelles, de ses enfants et petits enfants la meurtrirent certainement dans son affection maternelle. Elle quitta Paris et se réfugia à Tours, auprès du tombeau de St Martin. Elle mourut en cette ville en 545 en confessant la Sainte Trinité (face à l’hérésie arienne). Moins de trente ans après sa mort, celui que l’on a appelé le “Père de l’Histoire de France“ (Grégoire de Tours) devenait évêque ; il écrivit d’elle : “Fidèle à son service, elle ne se laissa pas séduire par la puissance royale de ses fils, ni par les richesses, ni par l’ambition du siècle, mais elle arriva à la grâce par l’humilité !“.

Son corps fut déposé dans la crypte de l’église parisienne où reposaient son cher Clovis et Ste Geneviève. Et il est vrai que la bergère de Nanterre ne tarda pas à supplanter, dans la vénération populaire, ses hôtes royaux. Cependant Clotilde ne fut pas entièrement éclipsée et la dévotion du peuple l’associa à la sainte bergère.

Mais la dépouille de Ste Clotilde n’est pas parvenue jusqu’à nous. Dans la tourmente révolutionnaire (en 1793), les tombes royales et saintes furent profanées et les cendres de Ste Geneviève furent jetées au vent. Un chanoine voulut éviter la profanation aux restes de Ste Clotilde et les réduisit lui-même en cendres. Celles-ci furent plus tard remises à l’église Saint-Leu.

Que Ste Clotilde nous aide à grandir dans la beauté, la tendresse, l’union à Dieu, grâce à une foi indéfectible et une réelle humilité !

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