lundi 28 juin 2010

28 Juin – St Irénée, évêque de Lyon

Le 2 Juin, nous fêtions les martyrs de Lyon, exécutés en 177, dont la jeune Blandine, si admirable de courage, et le vieillard Pothin, premier évêque de Lyon, premier missionnaire en notre pays - il venait de Phrygie -. C’est pourquoi l’évêque de Lyon porte, encore actuellement, le titre de “Primat des Gaules“, en souvenir de ce premier évêque à qui nous devons notre évangélisation.

Irénée lui succéda. Lui aussi était né en Asie Mineure, peut-être à Smyrne. En tous les cas, dès sa jeunesse, il avait connu Polycarpe, évêque de cette ville, qui, lui-même, avait été le disciple de St Jean. Aussi, son esprit, formé à l’admiration des “témoins du Verbe de Vie“, avait reçu, à un haut degré, le culte de la tradition apostolique. Cet attachement à la tradition apostolique est toujours le garant d’une véritable pensée chrétienne, théologique… ! Aujourd’hui encore !

Or, quand Irénée arrive à Lyon, des courants hétéroclites, hétérodoxes parcourent déjà les diverses communautés chrétiennes.

Tel le “Montanisme“ : mouvement charismatique qui supprime toute hiérarchie - même apostolique - donnant beaucoup d’importance aux femmes et qui, surtout, annonçait un “Nouvel Age“, celui de l’Esprit Saint dont un certain Montan était l’organe - bien sûr ! -. Rien de nouveau sous le soleil !

Il y avait également beaucoup de courants “gnostiques“ (mot qui vient de “gnose“ qui, en grec, veut dire : connaissance). Ils prétendaient offrir à une certaine élite seulement - évidemment - des connaissances supérieures sur Dieu et surtout sur l’Incarnation, conçue comme un système complexe de la “descente“ de Dieu parmi les hommes. D’après ces courants, cette “descente de Dieu“ s’était opérée grâce à des émanations d’êtres intermédiaires (les “éons“) dont les accouplements étranges faisaient revivre les anciennes théogonies mythologiques. Encore là, rien de nouveau sous le soleil !

Irénée combattit tous ces mouvements hérétiques, principalement dans son ouvrage bien connu : “Adversus haereses“.
  • Il réfute dans une langue grecque qu’il qualifie d’imparfaite afin de mieux se faire comprendre des Celtes : “dans notre action auprès d’eux, dit-il, nous usons souvent de la langue barbare“. Autrement dit, Irénée sait s’adapter ! Il sait déjà pratiquer l’inculturation, comme on dit aujourd’hui !
  • Pour convaincre ses lecteurs, auditeurs, Irénée ne manie aucunement les invectives (comme d’autres le faisaient à cette époque), ni même l’ironie - ce qui lui aurait été facile -. Il cherche toujours à convaincre avec respect. Il conçoit sa prédication comme une mission de paix, comme l’indique le nom qu’il porte et dont il a conscience : Irénée dérive du mot grec qui veut dire : “Paix“ ! Il sera toujours un agent de liaison, d’union, de paix. “De toute notre âme, écrit-il, nous leur tendons la main et nous ne nous lassons pas de la faire !“. Bel exemple de dialogue !
  • Sa pensée est toujours très simple, claire tout en restant profonde : “Le Verbe de Dieu, écrit-il, poussé par l’immense amour qu’il nous portait, s’est fait ce que nous sommes afin de nous faire ce qu’il est lui-même !“. C’est concis, clair et facile à retenir. Bel exemple du savoir de transmettre.
  • Il se réfère toujours à la doctrine des apôtres. C’est l’un de ses arguments principaux. Il ne cache pas son attachement à l’Eglise de Rome, parce que fondée par les “colonnes de l’Eglise“, Pierre et Paul. Bel exemple encore d’un attachement à l’Eglise du Christ ! Il précisait d’ailleurs que “la vraie théologie chrétienne nait de l’écoute et de la réflexion sur la Parole de Dieu suivant l’enseignement de la foi de l’Eglise“. Autrement dit : Ecritures et Tradition“, comme on dit aujourd’hui.
  • Ecrivain, missionnaire, prédicateur…, il tenait avant tout à sauvegarder la charité, la tolérance. Il conseille même au pape (Victor) de ne point excommunier facilement ceux qui s’écartent de la Doctrine, car, disait-il, “il n’y a pas de Dieu sans bonté !“. Beau rappel de la miséricorde de Dieu !

Est-il mort martyr ? Historiquement, on ne peut l’affirmer avec précision. Cependant, l’Eglise, suivant les indications du martyrologe hiéronymien (4ème siècle), de St Jérôme et de St Grégoire de Tours, le pense et l’affirme.

Enfin, on peut remarquer que St Irénée est cité bien des fois dans les textes du Concile Vatican II, surtout à propos de Marie, la Mère de Jésus. Il écrivait clairement :
  • “Comme vraie mère, Marie garantit que Dieu a tout assumé de nous jusqu’à devenir "Fils de l’homme" ; donc nous sommes entièrement assumés et entièrement sauvés.
  • Comme Vierge divinement féconde, Marie garantit que c’est Dieu qui est né d’elle, et qu’ensuite il sauve vraiment : avec sa puissance divine“.
    (Adv. haer. V, 19,1)

Prions St Irénée, théologien, missionnaire, pasteur…pour notre Eglise du Mans, pour l’Eglise Universelle !

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