lundi 21 juin 2010

21 Juin - St Louis de Gonzague

Il est bon, de temps à autre, de parcourir la vie des Saints, c’est-à-dire de ceux qui se sont sanctifiés dans le Christ, dans son mystère pascal que nous célébrons dans l’Eucharistie, même si, parfois, ils ne peuvent être des modèles de vie à suivre totalement, tant leurs particularités, leur originalité, leurs ascèses… ne paraissent pas compatibles avec notre genre de vie… “Admirandus, non imitandus“, comme on dit en latin. Ils sont admirables, mais pas toujours imitables ! Dom Delatte, un abbé de Solesmes, disait que la sainteté de certains est comme « prismatisée », c’est-à-dire qu’elle reflète fortement une couleur particulière de l’arc-en-ciel de la sainteté divine, tel St Vincent de Paul, Mère Térésa, ces amoureux fous du Christ dans les pauvres. La plupart, disait-il, affichent une sainteté « blanche », ne révélant aucune particularité de sainteté. Comme disait Péguy à propos de mon saint patron - excusez-moi ! - : on ne sait pas très bien ce qu’a fait St Marcel. Mais ce fut un saint et même un grand saint ; et cela suffit !

Quoi qu’il en soit, tous les saints - particuliers ou non - nous indiquent en tous les cas le but de notre pèlerinage ici-bas : participer à la Vie même de Dieu qui est Amour ! La liturgie nous présente donc aujourd’hui St Louis de Gonzague. Et, du coup, bien des aspects de sa sainteté seraient “à admirer et à imiter“. Toute sa vie fut une ascension progressive vers Dieu, ce à quoi tout baptisé doit tendre.

Il a vécu au 16ème siècle, issu de pieux parents, descendants eux-mêmes de familles illustres qui avaient donné à l’Eglise nombre d’évêques, de cardinaux et même de papes.

Il naquit près de Mantoue (nord de l’Italie) en 1568 dans des conditions si difficiles qu’il fut baptisé aussitôt né. Très tôt, il manifesta une très grande piété. Facilement il s’éclipsait de son entourage ; et on le retrouvait en quelque coin, à genoux, les mains jointes. Puisse-t-il nous transmettre ce goût de la prière à l’exemple du Christ qui s’éloignait souvent pour prier son Père dans la solitude. Comment celui qui ne prie jamais peut-il témoigner de Dieu ?

Cependant, son père le destinait à la carrière militaire ; il y prit goût quelque peu… au point qu’il s’en repentit fortement par la suite, avec une honte extrême.

Puis, il fut envoyé à Florence alors si prospère dans les arts, les études… et le commerce, sous le règne des Médicis. C’est à ce moment, encore jeune, qu’il entreprit une lutte acharnée contre les défauts qu’il s’était découvert, principalement ses accès de colère dus à son impatience naturelle. Puisse-t-il nous aider à lutter nous-mêmes contre certaines de nos défaillances !

C’est encore à ce moment-là qu’il découvrit la place privilégiée de la Vierge Marie pour laquelle il eut une très grande dévotion. Puisse-t-il nous aider à redécouvrir le rôle si important de Marie, Mère de Jésus, Mère de l’Eglise, pour notre propre sanctification.

Il lit beaucoup, s’adonne complètement, malgré les mortifications qu’il s’impose, aux études (il lit Plutarque, Sénèque…) sans oublier la prière, la méditation de l’Evangile. Cependant, sans guide spirituel (St Charles Borromée), il aurait facilement sombrer dans un faux mysticisme ; mais sa prière continuelle était : “Dirige-moi, mon Dieu !“.

Après les oppositions de son père qu’il respectait, mais qu’il sut convaincre, il entra, à Rome, en la compagnie de Jésus.

Il fut envoyé en mission, comme prédicateur, missionnaire (Milan surtout)…, il revint à Rome, où, malade pour avoir soigné ses frères atteints de la peste, affaibli par ses privations diverses, il meurt, à l’âge seulement de vingt-trois ans, le 20 Juin 1591.

Retenons seulement, comme florilège, ces deux réflexions qui marquent son amour et envers Dieu et envers le prochain :
  • “O Dieu, je voudrais vous avoir aimé avec toute la ferveur que mérite votre souveraine majesté. Je suis fâché que les chrétiens soient si ingrats envers vous !“.
  • “Qui ne pèche pas dans ses paroles est un homme parfait !“.

J'aime bien aussi la réponse qu’il fit à la question qu’on lui posa, alors qu'il était encore enfant et qu'il jouait : "si vous deviez mourir dans une heure que feriez vous ?" Il répondit : "je continuerais à jouer !". Bel exemple de confiance.

Aucun commentaire: