Pâques 2013
Avec tous mes vœux de Sainte fête de Pâques
pour tous et chacun !
Après cette nuit sainte où l'Eglise nous a invités à revivre
l'histoire du Salut, avec Abraham, Moïse... les prophètes,
en cette solennité de Pâques en
union avec les apôtres, les martyrs,...
et tous nos ancêtres qui nous ont légué la foi en Jésus toujours vivant!,
il nous est
bon de méditer sur les deux grands sacrements chrétiens : le Baptême et
l'Eucharistie,
issus tous les deux du mystère pascal,
issus tous les
deux de la mort et de la résurrection du Christ,
ces sacrements que rappelle toute la liturgie pascale.
St Jean avait
bien compris cela lui qui note que du côté du Christ jaillirent l’eau et le
sang : l’eau purificatrice du baptême et le sang du sacrifice que réactualise toute Eucharistie.
Le Baptême et
l'Eucharistie !
L'un et l'autre nous associent au mystère pascal
de la mort et de résurrection du Christ pour avoir part à sa Vie.
L'un et
l'autre ont un caractère communautaire.
L'un et
l'autre sont des sacrements, c'est‑à‑dire des signes qui réalisent en
nous l’action de Dieu.
1. Le Baptême et l'Eucharistie nous associent
déjà, par la mort
et la résurrection du Christ, à sa Vie divine.
- Oui, le
baptême est une initiation à la mort et à la résurrection du Christ : il marque
le passage (Pâques) du péché - qui est une mort à Dieu, source de
toute vie - à la vie divine, et cela par conformité au Christ mort pour nos
péchés mais toujours vivant et qui donne Vie, qui veut vivre en nous !
- Et
l'Eucharistie est un mémorial (une ré-actualisation) de la mort et
de la résurrection : nous acceptons dans la foi notre condition mortelle pour
toujours ressusciter, à travers nos croix quotidiennes, à la travers la mort
elle-même, grâce au pain d'immortalité, Pain de Vie, viatique pour l'éternité !
St Jean
surtout a bien compris ce lien entre
le baptême qui donne déjà
Vie avec Dieu
et
l’Eucharistie, Pain de Vie, pour les pèlerins que nous sommes.
Aussi met-il
intentionnellement dans la bouche de Jésus les mêmes formules pour parler
de ces deux sacrements qui sont nécessaires
pour entrer
dans le Royaume de Dieu (par le baptême)
et pour
participer à la Vie divine (par
l’Eucharistie) :
* Il note que disait à Nicodème : "En vérité, je te le dis, personne à
moins de naître de l'Eau et de l'Esprit ne peut entrer dans le Royaume
de Dieu", en la Vie de Dieu (3/5).
* Et à la
foule de Carpharnaüm : "En vérité,
je vous le dis ; si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, c’est-à-dire
si vous ne faites pas corps avec le Christ qui se rend présent par
l’Eucharistie, vous n'aurez pas la Vie en
vous" (6/53).
Sachons
renouveler en nous cette force divine de résurrection qui nous a été donnée au baptême.
Vivons de notre baptême !
Et que l'Eucharistie soit toujours pour nous une
nourriture de vie éternelle, qui nous donne force pour avancer vers l'union à
Dieu en même temps que vers l’union avec tous nos frères pour former un seul
Corps : le Christ !
2. Car le Baptême et l'Eucharistie ont ce
caractère communautaire.
Même si leur
réception est individuelle, l'un et l'autre nous incorporent à l'Eglise, Corps
du Christ : “L’Eglise, disait Bossuet, c’est
Jésus Christ continué, communiqué et répandu à travers le temps et l’espace".
C’est surtout
St Paul qui souligne cet aspect fondamental qui fut trop oublié dans les siècles
récents et qui demeure encore malheureusement
trop oublié.
* "Nous avons tous été baptisés en un
seul Esprit pour ne former qu'un seul corps" (I Co. 12/13).
* "Puisqu'il n'y a qu'un seul pain,
nous ne formons tous qu'un seul corps, car nous avons tous part à ce
pain unique" (10/17).
Si le baptême
fait revivre au catéchumène, une fois pour toutes, l'histoire du salut, dont le
mystère pascal est le point culminant et qui rassemble tous les croyants,
l'Eucharistie
l'intègre davantage, chaque fois qu'il communie, à cette communauté des
croyants.
Si
l'Eucharistie transforme le pain consacré en Corps du Christ auquel nous nous
unissons de plus en plus,
le baptême
transforme le corps du baptisé en membre du Christ.
Le pape S.
Léon écrivait : "Celui qui est
accueilli par le Christ et qui accueille le Christ n'est plus après le bain
baptismal ce qu'il était avant ; car le baptisé devient le corps du
Crucifié" du Christ glorifié. (Sermon XII sur la
Passion).
3. Enfin le
Baptême et l'Eucharistie sont des sacrements, c'est‑à‑dire des signes qui
réalisent l’action de Dieu.
La théologie
sacramentaire, comme toute vraie théologie, doit être humble, audacieuse par
sa foi plus que par les spéculations de sa raison. Devant tout signe de Dieu -
sacrements ou miracles - notre raison défaille ou se révolte.
"Comment un homme peut‑il renaître quand il
est vieux?", demande ingénument Nicodème à Jésus lors de la première
leçon de catéchisme sur le baptême.
"Comment
cet homme peut‑il nous donner sa chair à manger ?", demandent les
Juifs à Jésus lors du premier sermon sur l'Eucharistie.
Il s'agit bien
pourtant de signes
qui réalisent
l'union de l'homme à Dieu par le Christ mort et réssuscité,
qui nous
unissent à lui par la baptême,
qui nous
assimilent à lui par l'Eucharistie,
en attendant
l'union glorieuse du ciel.
Par Lui, avec
Lui, en Lui. Et avec tous nos frères !
Que ces
sacrements sont beaux et grands ! Certes, ils nous dépassent, comme Dieu lui-même nous dépasse ! Et ils seront toujours
un appel à faire mourir en nous ce qui n'est pas divinisable ; et ce
consentement à la mort de ce qui en nous n'est pas divinisable sera toujours
une épreuve pour la raison qui se refuse au renoncement.
Mais, "il n'est rien de plus conforme à la
raison que ce désaveu de la raison" (Pascal).
Une fois admis
ces signes de l’action de Dieu en nous, ces signes du baptême et de
l'Eucharistie,
une fois
accomplie dans la confiance la démarche que chacun d'eux comporte,
il n'est plus
que d'être fidèle à l’engagement qu’ils imposent : s’efforcer de vivre de la Vie du Christ et du Christ glorifié,
toujours vivant !
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