Lundi
de Pâques 2013 (Actes
2.14sv)
Le
Christ est ressuscité ! Oui, vraiment, il est ressuscité !
Cette proclamation qui était naguère une
salutation matinale en la période de Pâques va résonner et se développer tout
au long des sept semaines qui commencent et que couronnera la fête de la
Pentecôte ! Et les huit premiers jours - l'octave de Pâques - sont consacrés avant tout au fait de la
résurrection du Christ et au souvenir du baptême - souvent célébré d'ailleurs
durant la veillée pascale -, ce baptême qui nous plonge dans la mort et la
résurrection du Seigneur : "ensevelis avec le Christ lors du baptême, nous dit St Paul (Col. 2.12), vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la
force de Dieu qui l'a ressuscité des morts !".
La lecture d'aujourd'hui le
souligne également : Dès le jour de la Pentecôte, le Réssuscité devient le
centre de la prédication apostolique. C'est le "kérygme", a-t-on
dit, c'est-à-dire la simple proclamation de l'évènement du matin de Pâques
avant même de vouloir en approfondir tous les aspects.
Le Christ est ressuscité ! Non seulement c'est l'objet
fondamental de la foi chrétienne, mais c'est la conviction que le Christ, le
Vivant par excellence, vient aujourd'hui nous vivifier de sa Vie ! Par
notre baptême qui nous identifie au Christ toujours vivant, le monde qui passe
et le monde qui vient, le monde terrestre et le monde céleste coïncident
paradoxalement dans l'Eglise et en chaque baptisé. - Le Christ de notre baptême,
"lui qui nous a aussi marqués d'un
sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit", dit St Paul (II Co. 1.22), nous annonce, nous garantit
la possession parfaite et définitive de sa vie en la gloire de la Trinité
Sainte !
A condition, évidemment, d'une
fidélité constante, persévérante de notre part. Le sacrement n'agit pas de façon magique.
Il exige une conversion totale et permanente, point de départ d'une vie
nouvelle, d'une vie déjà "transfigurée" par la présence en nous du
Christ ressuscité. Et comme le psalmiste que Pierre identifie à David, nous
pouvons, nous aussi, proclamer avec joie : "Désormais
je vois sans cesse le Seigneur devant moi, en moi ! Il est à ma droite,
c'est-à-dire, il est ma force. Désormais je suis inébranlable. Et le Seigneur
ne peut laisser son serviteur aller sur les chemins qui mènent au séjour des
morts. Non ! Le Seigneur m'a fait connaître les chemins de la vie. Il me
remplit de joie par sa présence !".
Après le discours de Pierre,
on lui demande : "Que faut-il
faire ?". Et la réponse de l'apôtre est d'une logique implacable :
"Convertissez-vous ! Que chacun de
vous reçoive le baptême au nom de Jésus pour le pardon de ses péchés ; et vous
recevrez le don du Saint-Esprit" (Ac 2.28). Car le Christ est
ressuscité... Il veut ressusciter en chacun de nous ! Notre foi ne sera jamais
un ensemble de formules dogmatiques, de pratiques, d'observances si utiles
fussent-elles. Notre foi, c'est le Vie du Christ en nous : "Je vis, disait St Paul, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui
vit en moi !" (Gal 2.20).
Et cette proclamation de la
résurrection, ce kérygme apostolique, cette expérience personnelle du Christ
ressuscité sont, doivent être attestés par les Ecritures. C'est l'un des
critères de notre foi. "Le Christ
est ressuscité conformément aux Ecritures !", chantons-nous le
dimanche ! St Pierre cite David. Et St Paul insistera : "Selon les Ecritures, Jésus est ressuscité ! Il est ressuscité le
troisième jour selon les Ecritures !" (I Co. 15.3).
Je fais souvent un songe qui
est finalement une prière pour tous ceux vers qui je vois le Christ
s'approcher. Ceux-ci sont facilement - commer nous-mêmes parfois - découragés
par les épreuves de la vie, les difficiles questions à résourdre... Alors je
vois le Christ les rejoindre comme il a rejoint naguère les deux disciples sur
la route d'Emmaüs. Avec grande et respectueuse affection, il les prend par
les épaules pour les aider à continuer le chemin de la vie. "Et il leur dit : "Ne fallait-il
pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ?" Et,
commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans
toutes les Ecritures ce qui le concernait". Et un jour ou l'autre, ces
disciples - ces disciples que nous sommes tous - parviennent à cette évidence :
"Notre cœur n'était-il pas tout
brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous
expliquait les Ecritures ?" Et alors ils repartent dans la vie,
allant et proclamant : "C'est bien
vrai ! le Seigneur est ressuscité !" (Cf. Lc 24.26sv).
Ne négligeons pas de lire et
relire la Parole de Dieu ! Nous avons tous des problèmes - plus ou moins
graves, j'en conviens - ; tous, nous nous posons des questions... Essayons toujours
de les résoudre en interrogeant notre mémoire. Et notre mémoire à nous,
chrétiens, nous aide, doit nous aider à "expliquer
dans toutes les Ecritures" ce qui concerne le Christ, et, de ce
fait, ce qui nous concerne.
Il ne faut surtout pas chercher à trouver des
solutions de vie à coups d'idéologies toute faites, sinon fausses, du moins
inadaptées, souvent stériles et absconses !
St Paul l'affirme à son
disciple préféré, Timothée. Sa grand-mère, Loïs, et sa mère, Eunice, lui
avaient transmis la foi en lisant les Ecritures (Cf. II Tim 1.5). St Paul lui écrit : "C'est depuis ton plus jeune âge que
tu connais les saintes Lettres. Elles sont à même de te procurer la sagesse qui
conduit au salut par la foi dans le Christ Jésus.Toute Ecriture est inspirée de
Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice : ainsi
l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne" (II Tim 3.14sv).
Tout au long de notre
existence plus ou moins chaoteuse et lorsque l'on rencontre des personnes en
difficultés de vie, il faut sans cesse avoir
à la mémoire la Parole de Dieu. Il faut que notre mémoire personnelle
soit considérablement enrichie de cette "mémoire d'éternité"
irremplaçable qu'est la Bible !
La Bible n'est pas un traité
de morale, ne nous donne pas automatiquement des règles de conduite. Elle nous
met en face d'hommes et de femmes faits de chair et de sang qui se sont trouvés
devant des situations semblables aux nôtres. Et alors, nous sommes appelés à
faire notre chemin à partir de cette expérience multiforme que nous transmet la
Bible.
Comme pour Timothée, nous
sommres appelés à déchiffrer l'existence avec tout ce que l'on a assimilé dès
la plus tendre enfance en dépasant plus facilement les divers blocages que nous
avons pu ressentir ou qui sont ressentis autour de nous, en raison de
rationalités souvent très orgueilleuses.
Et c'est ainsi, affirme encore
St Paul à son cher Timothée que l'on évite des parlottes inutiles et que l'on
ne s'attarde pas à des doctrines plus propres à soulever de vains problèmes
qu'a servir le Dieu qui s'est révélé jusqu'en son Fils, le "Verbe fait
chair" !
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