Immaculée Conception 2012 –
Aujourd’hui,
nous fêtons Marie dans son Immaculée Conception. Que veut-on dire par ce
vocable ? Oh ! Simplement que Marie est la toute pure dès le premier
instant de sa vie. A aucun moment, elle n’a dit “non“ à quoi que ce soit (paroles, événements…) qui aurait pu faire obstacle au
“oui“ demandé par Dieu. Elle est, si l’on peut dire, “l’intouchée du diable“,
ce que l’Evangile affirme d’une façon plus positive : elle est “pleine de
grâce“ ! (Cf. Luc
1.26-30)
Bien sûr,
rien, en elle, n’entravait sa liberté. Elle était libre ! Elle pouvait
donc dire “non“ ! Si on lui demandait son “oui“, c’est qu’elle pouvait
dire “non“ ! Mais le “oui“ à Dieu lui apparaît si clairement positif
qu’elle le dit à tout moment de sa vie, jusqu’à la fin, mais aussi dès le
premier instant : en ce sens elle est “Immaculée Conception“ !
C’est d’une
très grande importance pour nous. Car nous savons ainsi clairement qu’il y a un
être humain, pleinement humain, totalement humain, né de notre terre, de notre
chair et de notre sang et qui est “Immaculé“ ! Marie a toujours
correspondu à Dieu, le trois fois Saint !
Ainsi, de
notre terre, de notre chair et de notre sang, il peut y avoir cette pureté,
cette transparence à Dieu qui nous remplit d’optimisme !
Ainsi, Marie
nous trace le chemin, un vrai chemin merveilleux qui n’exclut ni la souffrance,
ni la foi. Et comme nous sommes invités, tout au long de l’année, à approfondir
notre foi, regardons Marie, la Vierge fidèle, toute remplie de foi, une foi qui
inclut, bien sûr, une grande espérance et un grand amour
Siméon avait
dit à cette mère qui présentait son enfant au temple : “un glaive te transpercera l’âme !“.
Certes dès
le début de la vie publique de Notre Seigneur, son peuple, Israël, le peuple de
Dieu, se divisera à son propos. Et Marie sera déchirée par ce drame…
Mais c’est
surtout à l’heure de la passion, au pied du calvaire qu’un glaive transperce
son âme ! C’était l’“heure“ prédite par le vieillard Siméon. Marie avait
marché vers cette “heure“ annoncée sans jamais l’oublier. Sa foi était prête à
affronter l’épreuve. Elle fut terrible, cette épreuve, horriblement
douloureuse.
Un grand
Abbé bénédictin, Rupert de Deutz, un amant de la Vierge Marie, a écrit : “Elle n’avait pas eu, cette femme, la peine
d’engendrer dans la douleur comme les autres femmes lorsque son enfant lui
était né ; c’est maintenant qu’elle souffre, qu’elle est crucifiée,
qu’elle a de la tristesse comme celle qui enfante parce que son “heure“ est
venue !“.
Oui, devant
son fils crucifié, Notre Dame était dans les douleurs de l’enfantement, car,
comme dit le Concile, en cette heure suprême, elle mettait au monde, dans la
passion de son fils, notre salut à tous, devenant ainsi “notre Mère“ ! (LG n° 61).
Et en cette
heure suprême, Marie, nous dit St Jean, demeurait “debout“ !
Debout,
inébranlable dans la foi, elle participe plus que jamais au salut de
l’humanité !
Debout, inébranlable
dans son espérance, elle attend la résurrection de son Fils, principe de la
nôtre !
Debout, inébranlable
dans son amour qui lui fait tout accepter, parce que telle est la volonté de
Dieu !
Ainsi, parce
que Marie a vécu dans la foi, avec espérance et par amour, la mort de son Fils,
elle devient au même moment, effectivement, Mère des hommes, notre Mère !
La foi de
Marie fut donc essentiellement une foi chrétienne, c’est-à-dire une foi au
grand amour, au suprême amour, à l’amour divin exprimé dans le Christ Jésus qui
donnait jusqu’à sa vie pour ceux qu’il aimait, pour tous les hommes.
A l’exemple
de Marie, apprenons à vivre de cette foi qui inclut l’espérance et la charité. Cette
foi de Marie nous dit que la souffrance est féconde. La souffrance vécue avec
foi, est, pour nous d’abord, pour tous ceux qui nous sont confiés et pour
l’Eglise tout entière, toujours porteuse de lumière et de vie.
Un jour ou
l’autre, pour nous également, l’heure de l’épreuve sonne plus ou moins profonde.
Alors, devant l’épreuve d’où qu’elle vienne, pensons à la Vierge Marie et
demandons-lui de nous donner sa foi, car notre foi personnelle ne suffit pas
toujours à faire face…
Demandons à
Marie ce don suprême de la foi, ce don qui, plus que tout autre, nous permettra
de devenir semblable à elle, car ce don de la foi fera habiter en nous le Verbe
de Dieu qui s’est incarné dans son sein. Ce mystère de l’Incarnation, nous le
fêterons dans quelques jours. Mais c’est dans la mesure où nous le réalisons même mystérieusement en chaque instant de nos
vies, par la foi, l’espérance et la charité, qu’il s’accomplira parfaitement en
nous tous, au jour éternel, au Noël éternel.
Ce Noël sans
fin, Marie le vit actuellement dans son Assomption au ciel. Car, comme le dit
encore un grand moine, fils de St Bernard, Isaac de l’Etoile : “Jésus accueille au ciel cette Mère qui l’a
accueilli, lui, comme fils de la terre. Celle qui l’a reçue dans son sein se
voit aujourd’hui reçue dans son Royaume céleste. On est accueilli comme on a
accueilli. On est repoussé comme on a repoussé. Marie a accueilli d’une manière
unique ; elle est accueillie d’une manière unique !“.
Ainsi, nous
aussi, accueillons l’Enfant de la Vierge Marie, l’Enfant divin, avec une foi
totale et inébranlable, même au milieu des épreuves, à l’exemple de Notre Dame.
Et son Fils, Dieu incarné, nous accueillera nous aussi pour être toujours avec
lui !
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