Avent 1 Mardi 12-13 -
L’arbre est le
signe tangible de la force de vie que le Créateur a répandue sur la terre.
- A chaque
printemps, "dès que sa ramure
devient flexible et que ses feuilles poussent, vous comprenez que l'été est proche". (Mth
24.32)
- Coupé, “l'arbre conserve un espoir ; il peut
renaître“ (Jb
14.7sv).
- Dans le désert
aride, il marque les lieux où l’eau permet la vie (Cf. Is.41.19)
- Il nourrit hommes
et animaux : “Son feuillage est beau, abondant son fruit ; en lui chacun trouve sa nourriture, il
donne l'ombre aux bêtes des champs, dans ses branches nichent les oiseaux du ciel et toute chair se nourrit
de lui“ (Dan. 4.9).
Ainsi, au commencement était l’“Arbre de Vie“
dont le fruit devait communiquer la vie, l’immortalité (Cf. Gen 2.9 – 3.22).
Mais au
commencement était aussi l’arbre au fruit défendu (Cf. Gen 2.16sv), ce fruit qui n’est
que la fausse et orgueilleuse connaissance du bien et du mal que l’homme
présomptueux veut s’attribuer lui-même !
De fait, séduit par
l’apparence trompeuse de ce fruit, l’homme en mangea. Dès lors, à celui qui en
mangea, le chemin de l’“Arbre de la Vie“ fut obstrué, impraticable (Cf. Gen 3.22sv).
Cependant,
dans sa bonté, Dieu veut toujours en restituer l’accès. Il veut abattre
l’arbre au fruit venimeux : “Je contemplai..., dit le prophète Daniel. Voici : un saint
descend du ciel. À pleine voix, il
crie : Abattez l'arbre,
brisez ses branches, arrachez son feuillage, jetez son fruit, que les bêtes
fuient son abri et les oiseaux ses branches !“ (Dan
4.10-14 – Cf. Ez. 31.10-18).
Mais
en même temps, Dieu jette une toute petite semence destinée à devenir un
grand arbre où tous les oiseaux du ciel viendront se nicher, selon la parabole
de Notre Seigneur lui-même (Cf. Mth 13.31sv).
Cette
semence devient une souche d’où sortira un rameau : “un rejeton sortira de ses racines“. C’est la souche de Jessé, le
père de David…
Cet
arbre de la Vie par excellence, les artistes se sont plu à le représenter sur
les murs de nos églises, sur les vitraux, les retables. C’est l’arbre
généalogique du Christ qui porte Jessé, David et qui se termine par le plus
beau des rameaux avec Marie, Joseph portant, offrant Jésus. A partir de là, on
peut rêver et se le représenter, cet arbre, couvrant l’univers comme notre
Eglise !
On
reconnaît l’arbre à ses fruits et l’on ne cueille pas “des figues sur des chardons“, disait Jésus (Mth 7.16). Et Jean Baptiste
précisera : “tout arbre qui ne porte
pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Déjà la hache se trouve à la
racine“ (Mth
3.10).
Aussi,
l’arbre que nous présente Isaïe ne porte que de bons fruits : sagesse,
discernement, conseil, force, justice, droiture, amour des plus pauvres… Ce sont déjà comme les dons de l’Esprit que
St Paul aime énumérer (Gal
5.22).
Ce
même Esprit, nous dit l’Evangile, repose sur Jésus qui nous donne accès à la
véritable sagesse destinée non aux orgueilleux, mais aux “tout-petits“. C’est
cette sagesse qui donne accès à la vraie connaissance, celle dont voulaient
s’emparer orgueilleusement Adam et Eve, celle que les hommes veulent souvent
acquérir par eux-mêmes en élevant des “tours
de Babel“. Seul, Jésus peut nous transmettre cette sagesse et cette
connaissance : “Tout m’a été
confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le
Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à
qui le Fils veut le révéler !“
Mais
sachons-le : Jésus nous transmet cette sagesse et cette connaissance en
s’emparant de l’arbre au fruit défendu. Il s’en empare comme d’un gibet
pour condamnés à mort. Il s’en empare, car le pendu que le gibet supporte
souille la terre, étant malédiction de Dieu : “son cadavre ne pourra être laissé la nuit sur l'arbre, dit le
Deutéronome ; tu l'enterreras le jour
même, car un pendu est une malédiction de Dieu, et tu ne rendras pas impur le
sol que Dieu te donne en héritage“ (Dt. 21.22).
-
Jésus s’est emparé de l’arbre au fruit défendu, en prenant sur lui la
malédiction divine : “Christ, dit
St Paul, a payé pour nous libérer de la
malédiction de la loi, en devenant lui-même malédiction pour nous, puisqu'il
est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois. Cela pour que la bénédiction
d'Abraham parvienne aux païens … et qu'ainsi nous recevions, par la foi,
l'Esprit, objet de la promesse !“ (Gal 3.14).
-
Il a “porté nos fautes dans son corps sur
le bois de la Croix afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice
; lui dont les meurtrissures vous ont guéris“ (I Pet. 2.24).
-
Il a cloué sur le bois de la croix la sentence de mort portée contre
nous : “il a annulé le document
accusateur que les commandements retournaient contre nous, il l'a fait
disparaître, il l'a cloué à la croix“ (Col 2.14).
-
Du même coup, l’“arbre de la croix“ est devenu l’“arbre de la vie“. “Car il est béni, le bois par lequel advient
la justice“ (Sg
14.7).
-
Le chemin est désormais ouvert pour le paradis retrouvé où nous mangerons du
fruit de l’“Arbre de la Vie“. Ainsi St Jean prophétise :
“Au milieu de la
place, il y a des arbres de Vie qui fructifient… ; leurs feuilles peuvent
guérir les païens. De malédiction, il n'y en aura plus…“ - “Heureux ceux qui
lavent leurs robes ; ils pourront disposer de l'arbre de Vie, et pénétrer dans
la Cité…“ (Apoc 22.2 ; Apoc 2.14).
“Crux fidelis,
inter omnes arbor una nobilis : nulla silva talem profert…“
“O Croix de notre
foi, arbre noble et unique entre tous ; nulle forêt n’offre ton pareil…“ Chantons “le noble triomphe dont la croix est le
trophée...“ (Hymne
liturgique du Vendredi Saint)
Avec
Jésus, les promesses deviennent réalités. La justice, l’amour des pauvres, la
paix, le pardon, la force et la fidélité, nous pouvons toujours les retrouver aux
moments importants de la vie.
Se
préparer à Noël en ce temps de l’Avent, c’est ouvrir nos yeux, nos oreilles
vers le Christ qui veut nous révéler “son Père et notre Père“, lui qui est
rempli de cet Amour qui seul, par son Fils devenu homme, peut nous donner,
redonner la Vie !
Saint
et bon temps de l’Avent !
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