30 Novembre -
Il faut le souligner : Nous fêtons aujourd’hui
le premier des appelés par Jésus, André !
Avec Jean, il était un des disciples de Jean-Baptiste qui désigna Jésus qui passait
près de lui comme l’“Agneau de Dieu“ (Jn 1.36sv). André et Jean suivirent Jésus
aussitôt ! Et celui-ci, se retournant, leur demanda : “Que
cherchez-vous ?“.
Cette interrogation du début de l’évangile de Jean,
est, pour ma part, fort émouvante : elle forme une inclusion avec la fin
du récit de Jean où Jésus ressuscité demande à Marie de Magdala : “Qui cherches-tu ?“ (Jn 20.15).
“Que
cherchez-vous ?“ – “Qui cherches-tu ?“.
- Aux deux disciples, Jésus leur dit : “« Venez et vous verrez ! ».
Ils allèrent donc ; ils virent où il demeurait ; et ils demeurèrent
avec lui…“.
Et à Marie de Magdala, Jésus précise qu’il monte
vers son Père et vers notre Père, vers son Dieu et vers notre Dieu !
- André, après avoir demeuré avec Jésus, alla “trouver son frère Pierre et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie ! »“.
Marie de Magdala, elle, va trouver les disciples de
Jésus pour leur dire : “J’ai vu le
Seigneur. Voici ce qu’il m’a dit !“.
C’est tout le thème de toute rencontre -
baptismale, religieuse… - avec le Seigneur : le chercher – demeurer
avec lui – puis l’annoncer, le proclamer… !
Ainsi, André va proclamer à son frère Simon : “Nous avons trouvé le Messie !“. “Eurèkamen !“ : “Nous avons
trouvé !“ - Chose amusante : c’est le même verbe employé par
Archimède qui sort de sa baignoire, ayant trouvé le principe hydrostatique. “Eurèka !“ – “J’ai trouvé !“. “Eurèka !“ : c’est l’enthousiasme. “Eurèka !“ : Le Messie ! Puisse notre foi dire toujours : “Eurèka !“
Et tout naturellement, “André amena Simon à Jésus !“ qui lui dit : “« Tu es Simon, le fils de Jean ;
tu seras appelé Kephas », ce qui veut dire Pierre“. Quand on change de
nom dans la Bible, c’est tout un programme de vie. Aussi est-il bon de
remarquer ici que Simon-Pierre va devenir le “chef des apôtres“, lui qui,
pourtant, avait été amené à rencontrer Jésus par l’intermédiaire de son frère
André !...
Il en est souvent ainsi dans la genèse de bien des
vocations. On pense à l’un… et c’est l’autre qui est appelé. C’est le libre
choix de Dieu qui parfois étonne notre jugement rationnel bousculé par un
aspect apparent d’injustice…, d’un manque de discernement !
Ce n’est pas Esaü qui est choisi pour devenir
“Israël“. C’est Jacob qui deviendra “Israël“, Jacob, ce “Tordu“ - c’est la
signification de son nom -, qui, après avoir volé de droit d’aînesse de son
frère, a accompli pas mal de coups tordus ! Les pensées de Dieu ne sont
pas nos pensées !
Regardez encore le groupe des apôtres :
Jacques et Jean surnommés “fils du
tonnerre“ ; ce ne devait pas être tous les jours facile avec ces
fougueux… Simon, “le zélote“, un politique, celui-là, à coup sûr ; avec
lui, valait mieux éviter certaines conversations ! Judas, “Iscariote“, pas
très recommandable, finalement, celui-là ! Nous aurions fait, sans doute,
d’autres choix ! Plus sûrs, évidemment !
Je crois que c’est Marie qui, “méditant en son cœur“, dit St Luc, a trouvé le principe des choix
de Dieu qui, chante-t-elle, “disperse les
orgueilleux et élève les humbles, renvoie les riches et comble les affamés“,
etc…
Ceci dit sans pour autant, bien sûr, affirmer
qu’André était un homme orgueilleux ou riche, mais pour souligner que les choix
de Dieu peuvent étonner parfois !
Puis, Jésus rencontre Philippe qui, lui aussi,
était de Bethsaïde, ville grecque. André et Philippe parlaient grec. Vous
connaissez la petite scène où des Grecs qui, voulant faire la connaissance de
Jésus, s’adressent à André et Philippe.
Voyez : parler plusieurs langues, c’est quand même utile pour
l’évangélisation !
Et ce sera ensuite Philippe qui parlera de Jésus à
Nathanaël. C’est la puissance de la prédication, de la transmission de la foi.
Car tous disent, à n’en point douter : “Eurèkamen !“
–“Nous avons trouvé le Messie !“ - “Eurèka !“. Jésus est vraiment
pour eux, si je puis dire, la “trouvaille“ essentielle de leur vie !
Aussi, très rapidement, près du lac de Génésareth,
Jésus appelle André et Pierre et leur dit : “Venez à ma suite ; je vous ferai pécheurs d’hommes !“.
Les premiers apôtres !
Nous le savons : l’homme est sauvé par la foi
en Jésus… “Si tu crois…“, disait
souvent Notre Seigneur. Mais, pour croire, il faut avoir reçu la “Bonne
Nouvelle“. Et pour recevoir la “Bonne Nouvelle“, il faut que le Christ ait
envoyé un messager ! C’est ce que souligne St Paul, dans la lecture, à sa
manière. Il s’exclame : “Comme il
est beau de voir courir les messagers de la Bonne Nouvelle !“.
Dans son culte, l’Eglise romaine a toujours fait
une place de choix à celui qu’elle présente en ces termes : “André, serviteur du Christ, digne apôtre de
Dieu, frère de Pierre et son compagnon dans le martyre“. (Ant. Mgt). En effet, si l’on en croit certains
récits, les deux frères auraient subi le même mode de supplice. André aurait
été crucifié à Patras (Grèce) en présence
du peuple, comme Pierre le fut à Rome dans le cirque de Néron.
L’Eglise de Constantinople a choisi pour patron
l’Apôtre André en qui elle salue “le premier
appelé“. Aussi les deux “Eglises-sœurs“ (Constantinople
et Rome) ont-elles voulu faire de l’icône du “Baiser de Pierre et André“ l’image de leur marche vers l’unité. C’est
cet icône que le Patriarche Athénagoras 1er remit au pape Paul VI
lorsqu’ils échangèrent le baiser de la réconciliation sur le Mont des Oliviers,
le jour de l’Epiphanie 1964.
Aussi prions à cette intention, en union avec nos
frères orthodoxes, prions avec la simple et belle oraison du jour : “Permets, Seigneur, que l’Apôtre St André,
après avoir évangélisé et guidé ton Eglise, ne cesse d’intercéder pour
nous !“.
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