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T.O. Mardi 12/B - (Apoc 14.14-19.)
Dans
toute la Bible, la vie est présentée comme un combat entre le “Bien“ et le
“Mal“. C’est même un drame, notre drame ! Il a commencé aux premiers jours
de la Création, se déroule tout au long des exils et des calvaires des hommes.
Il s’achèvera dans la gloire divine. C’est ce que St Jean décrit tout au long
de son apocalypse, et principalement au cours de plusieurs visions…
Celle
que rappelle notre lecture d’aujourd’hui
présente un “Fils d’Homme“, comme au
début du livre [“Je vis comme un Fils
d'homme revêtu d'une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or“
(1.13)].
Cette
expression “Fils d’Homme“ rappelle le contexte du livre de Daniel : Les
empires de la terre se sont détournés de Dieu ; ce sont comme des “Bêtes“
qui montent de la mer. Ces “Bêtes“ sont dépossédées de leur puissance, les unes
après les autres lorsqu’elles comparaissent devant le tribunal de Dieu
représenté sous les traits d’un vieillard ! C’est alors qu’apparaît sur les nuées du ciel “comme un Fils d’Homme“. Il s’oppose aux
“Bêtes“ comme le Divin s’oppose au Mal, au satanique. Et il entraîne avec lui
le “peuple des Saints du Très-Haut“
vers la victoire, vers la gloire finale, la gloire de Dieu.
C'est en ce sens que Jésus s’attribuera ce titre de “Fils d’Homme“ ; il se
révèlera ainsi comme le Messie annoncé qui vient de Dieu (des “nuées du ciel“) pour faire monter
tous les hommes vers la gloire divine !
Ce
“Fils d’Homme“, dans la vision décrite
par le texte d’aujourd’hui porte une faucille. Car il juge, selon l’expression
de Notre-Seigneur lui-même dans la parabole de l’ivraie, que “lorsque le blé est mûr, on y met la
faucille, car c’est le temps de la moisson !“ (Mth 4.29). “La moisson, précisera Jésus par
ailleurs, c’est la fin du monde ; et
les moissonneurs, ce sont les anges !“ (Mth 4.29).
Aussi,
dans l’apocalypse de St Jean, les anges sont très actifs ! Le premier
invite le “Fils de l’Homme“ à moissonner !
Le
deuxième ange invite à vendanger : “Vendange
les grappes de la vigne de la terre, parce que les raisins sont mûrs !“.
Il faut noter que, dans la Bible, la vigne est souvent le symbole du “Peuple de Dieu“. Et Jésus se désignera lui-même comme la vigne avec le peuple “qu’il s’est acquis par son propre sang“ (Ac.20.29). “Je suis la vraie vigne, dira-t-il ; et mon Père est le vigneron“ (Jn 15.1).
Il faut noter que, dans la Bible, la vigne est souvent le symbole du “Peuple de Dieu“. Et Jésus se désignera lui-même comme la vigne avec le peuple “qu’il s’est acquis par son propre sang“ (Ac.20.29). “Je suis la vraie vigne, dira-t-il ; et mon Père est le vigneron“ (Jn 15.1).
Et
la vendange est jetée “dans la grande
cuve de la colère de Dieu“.
Notre
lecture s’arrête sur cette précision. Mais il faudrait poursuivre, me
semble-t-il, avec le début du verset suivant (qui termine le chapitre 14ème) : “On foula la cuve hors de la cité ; et
de la cuve sortit du sang… !“
L’image
rappelle un très beau passage du livre d’Isaïe : “Pourquoi ce rouge à ton manteau, pourquoi es-tu vêtu comme celui qui
foule au pressoir ? - À la cuve j'ai
foulé solitaire ; et des gens de
mon peuple, pas un n'était
avec moi…Je regarde : personne pour m'aider
! Personne pour me
soutenir ! Alors… J'ai écrasé les peuples dans ma colère, je les ai
brisés dans ma fureur, et j'ai fait ruisseler à terre leur sang“. (Is 63.1sv).
Ce
même texte sera utilisé par St Jean un peu plus loin (19.13,15) dans la vision du
cavalier blanc dont le manteau est trempé de sang. Il “foule la cuve où bouillonne le vin de la colère de Dieu“ ; il
la foule “hors de la cité“, précision
qui rappelle, bien sûr, la croix du Christ, plantée sur le Golgotha, hors des
murs de Jérusalem !
Restons,
pour aujourd’hui, sur cette image :
-
Le sang répandu, c’est le sang du Christ qui étant Dieu s’est fait “Fils de
l’Homme“, fils d’homme comme nous, homme parmi les hommes (qui souvent se détournent de Dieu) !
-
Le sang répandu, c’est le sang des martyrs, ces fils d’hommes si unis au “Fils
de l’Homme“ qu’ils en partagent le sort !
-
Mais ce sang du Christ et celui des martyrs dont s’enivrent les ennemis de
Dieu, les persécuteurs de l’Eglise, sera leur perte.
-
Et le Christ, ce “Fils de l’Homme“ et le peuple “qu’il s’est acquis par son propre sang“ (Ac.20.29), entreront en la
gloire divine, comme autrefois Moïse et le peuple qui le suivait sont entrés en
Terre promise. Tous chantaient le “cantique de Moïse“.
Et
nous, nous sommes invités à chanter le cantique de l’Agneau, dit St Jean :
“Grandes et
merveilleuses sont tes œuvres, Seigneur … ,ô Roi des nations. Seul, tu es saint
; et toutes les nations viendront se prosterner devant toi…“.
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