En la préparation de la fête de La Nativité du Christ,
on m'a demandé quelques réflexions... que je livre à tous, bien volontiers.
Avent 2017 - Vers Noël ! (1)
1. Un mot qui recouvre une réalité!
Noël !
Premier volet du dyptique qui exprime le fondement de notre
foi:
- Dieu
s'est fait homme en Jésus Christ (Cle Nicée)
- Le
Christ est mort et ressuscité ! (kérygme)
→ : Le Christ
est vrai Dieu et vrai homme (notre
"Credo"). Nous n'aurons, ici-bas, jamais fini
d'investir cette réalité en plénitude !
Pas de Rédemption sans
incarnnation.
Pas d'incarnation sans
rédemption.
C'est l'objet des premiers conciles oecuméniques. Et il est toujours bon d'y revenir
1.
Le Concile de Nicée (325). Réfutation
de la prétention arienne (Arius)
: Le Fils de Dieu aurait seulement été le sommet
de la création de Dieu, Il ne serait pas vraiment Dieu!
2. Le Concile de
Constantinople (381)
reprend Nicée ; de plus, il définit la consubstantialité de l’Esprit Saint avec
le Père et le Fils ; compose le symbole de Nicée-Constantinople (l'un des
"credo" de notre messe dominicale).
3.
Le Concile d’Éphèse (431) : Dans le
Christ, les deux natures - divine et humaine - sont distinctes, chacune
ayant ses propres caractéristiques, quoique unies en une seule personne,
Jésus-Christ.
Cette
explicitation était nécessaire face à l'hérésie nestorienne (Nestorius
disqualifiait la nature humaine du Christ !).
Aussi,
le concile proclame Marie, "Mère de Dieu" (Mère de la
personne du Christ! Et non seulement de sa nature humaine).
Le
Nestorianisme existe aujourd’hui en Arménie, en Iraq (sous le nom de "chaldéen".
4.
Le Concile de Chalcédoine (451) Contre Eutychès (monophysisme) qui affirme une seule nature en la
personne du Christ, la nature humaine du Christ étant absorbée par sa nature
divine.
Le
Christ est une "personne" (divine), mais il possède deux natures unies entre elles, "sans confusion ni changement, sans
division ni séparation". Les propriétés de chacune de ces natures
restent sauves, mais appartiennent à une seule "personne" ou
"hypostase".
Le
Concile affirme ainsi que le Christ est véritablement à la fois Dieu et
homme, et par là-même Sauveur des hommes ; Dieu, tout en devenant homme, ne
cesse pourtant pas un instant d'être Dieu.
N.B. : Les concepts de "nature"
et "personne" seront bénéfiques pour la philosophique occidentale. - Le
"Credo" de Chalcédoine crée une énorme division qui dure jusqu’à
aujourd'hui ! Les chrétiens coptes d’Égypte, d’Éthiopie, ceux de Syrie et
d’Arménie n’ont pas accepté "Chalcédoine" (Ils confessent une seule
nature dans le Christ : monophysisme)
Noël !
Mot mystérieux et curieux !
C'est plus
clair dans les langues de pays chrétiens :
- en Anglais,
on dit : "Merry Christmas" (joyeuse messe de Christ) ;
- en Allemand ;
"La nuit sacrée" ;
- en Espagnol :
"Joyeuse Nativité" ;
- en Italien : "Bonne
fête de la Nativité" ; etc.
Aucune ambiguïté verbale chez nos voisins
; on fête la "Naissance du Sauveur
Jésus-Christ", ce qui n’est pas évident avec le mot "Noël", surtout si on y ajoute le culte du "père
Noël" avec ses lumières et ses boules.
Noël !
Le mot "Noël", en français, a
des origines énigmatiques.
Plusieurs hypothèses :
- Il viendrait de l’expression latine "dies natalis" (jour de naissance). Avec le sous-entendu : "du
Christ". Au fil du temps, ce "natalis"
serait devenu "Nael". (Mot apparu en 1120). Il serait alors composé du "NA" ("natalis") et du mot hébreu "EL" (Dieu !)
- Le mot "Noël" serait composé,
selon certains, en suivant St Luc (2.11) : "Natus
est vobis Emmanuël" - "Il est né pour vous l'Emmanuël"..
Ainsi, le "N" de
"Noël" proviendrait de "Natus" ; le "V" de
"vobis" ; "E" et "L" de la fin du mot
"Emmanuel". (NVEL prononcé
NAEL). Le mot
"Nael" signifierait : "Il est né pour vous l'Emmanuel".
Un peu compliqué, quand même, et également
un peu intellectuel ... !
- L’évolution du
mot "Nael" continuera. En 1175, on écrit pour la première fois le mot
"Noël".
Ainsi donc, le mot "Noël" aurait
comme signification : "Jour
de la naissance de Christ, qui est Dieu avec nous" ! ("Emmanuël").
"Ouf ! Quand même !", diront les
chrétiens. La signification de la fête est sauvegardée !
Noël !
Cependant, cependant... ! Il peut se
joindre à ce mot "Noël" un sens caché bien moins chrétien :
Ceux (surtout en nos temps modernes avec la
venue du "Père Noël") ...
Ceux qui ont introduit l'idée du "Père
Noël" ont probablement voulu
établir une signification plus païenne. Pour eux, Noël viendrait de de "Noio" ("nouveau") et "Hel" ("soleil), ce qui donne le mot "Noioel" qui deviendra
"Noël". (???)
(Solstice d'hier)
Le mot "Noël" reste donc un mot
confus et consensuel bien français qui soulignerait l'amalgame si facilement
pratiqué chez nous entre le paganisme et
la foi chrétienne.
Il y a, de fait, une telle proximité (voulue) entre
- le Christ, "lumière du monde", comme dit St Jean (8.12-59), et
- le culte païen de l’astre solaire (qui va rayonner après le solstice
d'hiver).
Certes, cet astre va éclairer de plus en
plus, mais le jour et pas la nuit, tandis que le Christ est "Lumière"
ineffable, constante et éternelle !
"Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout
homme ; il venait dans le monde" (Jn
1.9)
"Or voici le message que nous avons entendu de lui et
que nous vous annonçons : Dieu est Lumière ; en lui point de ténèbres". 'I Jn 1:5-
(à suivre)
S.
Augustin nous aide à préparer la fête de la Nativité du Seigneur !
"L'homme, avant de croire au Christ
n'est pas en route, il erre.
Il cherche sa patrie mais il ne la
connaît pas.
Que veut dire : il cherche sa patrie ?
Il recherche le repos, il cherche le
bonheur.
Demande à un homme s'il veut être
heureux, il te répondra affirmativement sans hésiter. Le bonheur est le but de
toutes nos existences.
Mais où est la route, où trouver le
bonheur, voilà ce que les hommes ignorent. Ils errent. Errer est déjà une
recherche.
Mais c'est le Christ qui
nous remet sur la bonne route : en devenant ses fidèles par la foi, nous ne
sommes pas encore parvenus à la patrie, mais nous marchons déjà sur la route
qui y mène.
Et le Christ nous a appris que l'amour
de Dieu et l'amour du prochain sont comme les pas que nous devons faire sur
cette route."
(Sermon sur un psaume)
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