mardi 26 décembre 2017

Comme l'âne...

Noël 2017

Aux enfants :
Vous les enfants, les plus jeunes, au nom de tous, vous avez porté Jésus à la crèche ! Et Jésus, vous savez qui il est : c'est Dieu lui-même qui s'est fait homme pour parler aux hommes ! Jésus : Dieu et homme tout à la fois !
Alors je vais vous raconter une histoire ! Une histoire - un conte -, ce n'est pas toujours vrai, même si cette histoire comporte des réalités. Mais, elle veut surtout transmettre un grand message à retenir, à méditer !

Cela se passe en la cathédrale d'Autun (près de Dijon)… En cette cathédrale, il y a beaucoup de colonnes et donc de chapiteaux avec des sculptures. En ces sculptures, il y a des personnages (hommes, femmes), des scènes de l'Evangile.  - Mais il y a aussi beaucoup d'animaux qui sont représentés. Il y en a même que je ne connais pas (hyppogriffe, tricéphale). Peu importe ! Il y en a 76 !

Alors, au matin de Noël, ils descendent tous de leurs piliers. Il y a surtout l'âne, un animal très intelligent. Ceux qui pensent qu'il est bête, ce sont eux des ânes ! On lui faisait toujours confiance. On ne l'attachait jamais. Car s'il partait, faisait une fugue, on savait bien qu'il reviendrait fidèlement.
Aussi, on (Isaïe) a écrit : "L'âne connaît la mangeoire de son maître ; et le bœuf connaît son propriétaire". C'est pourquoi ces deux animaux sont représentés dans les crèches. Parce que, eux, toujours fidèles, savent reconnaître Jésus qui s'est manifesté à nous en naissant parmi nous.
Et on a écrit encore au nom de Dieu : "Mon peuple, lui, ne me connaît pas, ne me comprend pas !". Autrement dit, les grandes personnes ne me reconnaissent pas ! Mais les animaux, comme l'âne et le bœuf, savent me reconnaître.

Il y a donc surtout l'âne. Il savait, lui, qui était Jésus si bien que lorsque Marie et Joseph ont voulu fuir la colère d'un cruel roi (Hérode) qui voulait tuer Jésus, il les a aidés : il a porté sur lui Marie avec l'enfant Jésus ; et avec Joseph, ils sont partis loin du roi Hérode, en Egypte, le pays voisin. Mais très vite, ils sont revenus, car le méchant Roi est mort rapidement.

Alors, après la messe de minuit, l'âne a convoqué tous les animaux à la crèche. Ils sont tous venus. Et l'âne leur a fait un beau discours : "Mes frères, a-t-il dit, les hommes vont bientôt revenir, vous allez remonter sur vos piliers, car les hommes, qui ne comprennent rien, ne comprendraient pas de vous voir ici, à la crèche. Ils se croient tellement importants, et pourtant, ils ne sont pas capables de s'entendre ! Que chacun d'entre vous, par sa tenue, soit une prédication pour ces pauvres hommes

Voici ce que j'essaie de leur dire lorsqu'ils me  regardent :
Messieurs, je suis le seul être au monde qui soit heureux de son sort et qui ne cherche pas une autre place ; je voudrais que ce soit  tout  le  temps  la  "Fuite  en  Egypte", au moment où j'ai eu la chance - la grâce, la joie - de porter Jésus qui est Dieu et homme comme nous!
Je vous en  prie, Messieurs, de temps en  temps, faites comme  moi, vous  serez  heureux. De temps en temps, allez sur la route d'Egypte, c'est-à-dire mettez-vous du côté de celui qui est mis à la porte ; de temps en temps, faites l'âne et portez  Dieu. Ainsi  soit-il».

Et tous les animaux bon répondirent : "Deo Gratias". Merci !
Et tous, très joyeux, se firent un grand salut et remontèrent, chacun sur son  pilier, l'âne le dernier, avec le sourire.

Aux Adultes
Porter Jésus ! Porter Dieu !
Un évêque de notre temps a écrit ses réflexions, ses certitudes en même temps que ses interrogations. Il a intitulé son livre : "J'avance comme un âne".
Un âne qui parle ! C'est une vieille habitude dans la Bible ! Pensez à l'ânesse de Balaam qui fit comprendre à un prophète têtu ce que Dieu attendait de lui. Il y a aussi l'âne de la Crèche, l'âne de la fuite en Egypte, l'âne de l'entrée à Jérusalem au milieu de la foule qui chantait : "Hosanna" ! Un vrai triomphe pour un âne ! Peut-être était-ce le même âne, resté fidèle ?

Ce soir, en cette fête de la Nativité de Jésus, par manière de souhaits, de vœux, je vous transmets la belle "prière de l'âne". Une prière d'âne : "Essayez de faire comme moi ; essayez de porter Jésus, Dieu !".

Mais, au fait, quelle est notre prière, quand nous, nous voyons les enfants naître et mourir dans des conditions difficiles ?  Souvent, nous ne pouvons rien faire. Comme l'âne, écouter seulement, regarder ! 

Prière silencieuse, simple présence réciproque, interrogation et espérance.  Humble prière!…  L'âne ne sait pas bien prier, lui non plus !  Il est fait pour le mouvement, comme beaucoup d'entre nous. Alors,  il explique : "Faites comme moi. De temps en temps, allez sur la route d'Egypte. Mettez-vous du côté de celui qui est mis à la porte !" -

Oui, parfois, il faut faire l'âne et porter Dieu !  Partager les fardeaux, et, pour cela, prendre la route, prendre des risques pour son frère, l'enfant, la femme, le handicapé, tous ceux qui à une heure de la vie nous demandent d'être portés, et qui nous porteront peut-être un jour.

Après tout, puissions-nous, parfois, "avancer comme un âne",  l'âne de Balaam, l'âne de Bethléem, l'âne de la fuite en Egypte, …  Car je sais où il va, cet animal que l'on dit têtu ! 
Il nous donne rendez-vous à Jérusalem, pour Pâques ! Il nous donne rendez-vous près de Dieu qui est venu nous transmettre son amour. Et surtout lorsqu'il est mort sur la croix, il a voulu nous dire que lui seul, lui, Dieu, a "les issues de la mort" ! De toute mort ! Car Dieu qui est vie veut toujours donner la vie !

Joyeux fête de la Nativité de Jésus à tous !

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