lundi 14 janvier 2013


T.O. 1 Lundi 13  -  l'épitre aux Romains

Avec la lettre aux Romains, nous sommes, avec Paul, durant l'hiver ou le printemps de l'an 56 ou 57 (au plus tard 58). Pour l'apôtre, son écrit se situe 21 ou 22 ans après sa conversion sur le chemin de Damas, 26 ou 27 ans après la résurrection du Christ !

Après moult réflexions émises tout au long des circonstances de ses voyages apostoliques, de son annonce de l'évangile, l'apôtre offre certainement dans cette lettre une véritable synthèse où il aborde les points les plus fondamentaux du dogme chrétien. Il présente cette synthèse non  pas tellement comme le résultat de réflexions personnelles, mais comme des "lettres de créance" auprès de cette Communauté de Rome qu'il ne connaît pas.

Aussi, il aborde simplement les problèmes qui préoccupaient sa pensée.
Il se trouve à un moment capital de sa "carrière" apostolique :
- Il estime avoir achevé sa tâche en Orient : "Depuis Jérusalem, dit-il, en rayonnant jusqu'à l'Illyrie, j'ai pleinement assuré l'annonce de l'Evangile du Christ" (15.20).
- Et il se dispose à inaugurer en Occident un nouveau champ d'apostolat : "J'ai un vif désir, dit-il, d'aller chez vous quand j'irai en Espagne" (15.23-24).

Auparavant, il lui reste une mission à remplir : aller à Jérusalem y porter le fruit des différentes collectes (15.25-26). Bien plus qu'une aumône, c'est, dit-il une obligation de justice (15.27) dont l'accomplissement doit affirmer et proclamer publiquement l'unité entre les chrétiens d'origine païenne avec ceux d'origine juive.

L'Unité, une préoccupation permanente de Paul ! Car un danger sérieux menaçait cette unité dans l'Eglise. Les crises des Communautés de Galatie et de celle de Corinthe venaient de le souligner. Bien plus, Paul n'est pas sûr de l'accueil que va lui réserver Jérusalem. Les Actes des Apôtres nous montrent que ses craintes n'étaient pas sans fondement ! (Ac. 21.20-26).

C'est pourquoi, en une émouvante supplication, il implore les chrétiens de Rome de lutter avec lui dans les prières qu'il adresse à Dieu  "non seulement afin qu'il échappe aux incrédules de Judée" (aux embûches des Juifs), mais aussi afin que "le secours apporté par lui à Jérusalem soit agréé des Saints" (15.30-31).

St Paul laisse donc apparaître ses préoccupation du moment, principalement le problème central de l'Evangile et de la Loi qu'il vient de traiter pour les Galates sur le point de "passer à un autre Evangile". (Gal 1.6). En sa lettre aux Romains, la polémique n'a plus sa raison d'être. Mais si le ton change, les questions abordées demeurent :
- justification et salut indépendamment de la Loi,
- Œuvre rédemptrice du Christ qui nous est communiquée par la foi en sa personne,
- Liberté chrétienne et vie dans l'Esprit,
- Unité du dessein salvifique de Dieu depuis Adam jusqu'à la parousie (rapports entre l'A.T. et le N.T.).


Après une salutation de circonstance et une affirmation de son union dans le Christ avec la Communauté de Rome qu'il ne connaît pas mais qu'il désire aller visiter, Paul termine son introduction par cette phrase lourde de signification :
"Je n'ai pas honte de l'Evangile!
Il est puissance de Dieu pour le salut...
(entendons par "salut" : délivrance du péché, du mal et acquisition de la vie même de Dieu).
Il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif d'abord, puis du Grec".

Origène écrira que pour posséder l'intégrité de cette vie divine, il faut passer de la foi (ex fide) du peuple ancien, à la foi (in fidem) du peuple nouveau. Il faut, pour posséder véritablement le Nouveau Testament, posséder l'Ancien Testament (contre l'hérésie de Marçion). Il faut affirmer que le Christ récapitule en lui-même toute l'histoire du salut (l'"économie" divine) depuis Adam jusqu'à l'introduction de tout homme qui croit dans la Vie divine (décrite par l'Apocalypse).

Il est bon de remarquer aussi que comme pour St Jean, l'Evangile que Paul proclame n'est pas un système, une théorie, un ensemble de dogmes, mais toute une pédagogie de Dieu vis-à-vis de l'homme qu'il appelle au salut, pédagogie qui comprend des vérités  à croire, une morale à pratiquer. La foi n'est pas simple adhésion intellectuelle, mais l'entrée spontané de l'homme dans le dessein salvifique de Dieu, le don total qu'il fait de lui-même au Dieu Sauveur !

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