dimanche 13 janvier 2013

Baptême !


Baptême de Notre Seigneur 13/C

“Moi, je vous baptise dans l’eau. Il viendra celui qui vous baptisera dans l’Esprit et le feu !“. -  Ainsi parlait Jean-Baptiste !

L'eau et le feu, deux éléments indispensables à la vie de l'homme, même si, parfois, ils sont destructeurs de vie ! Inondations et incendies, ce sont cataclysmes redoutés qui laissent derrière eux ruines et cendres.

Mais nous voyons aussi en eux, avec les hommes de tous les temps, de grands symboles :
- l'eau lave de la poussière et des taches ;
- le feu libère de la gangue et fait le métal rutilant.
- L'un et l'autre effacent les impuretés et donnent aux choses l'éclat de la nouveauté.

C’est en ce sens que Jean-Baptiste parlait aux foules sur les rives du Jourdain. Il les baptisait. C'était le baptême de l'eau qui purifie, baptême de conversion, de rénovation.

Mais il ajoutait : un autre viendra ! Lui baptisera dans l'Esprit et le feu.
Le baptême par le feu sera la purification suprême. Il inaugurera un monde, un peuple nouveau. Car le feu, tout en consumant, fait surgir un être léger et fascinant : la flamme. Et la flamme est vie, chaleur, lumière. C’est un symbole que la liturgie emploie non seulement à Pâques, bien sûr, mais en bien des circonstances, un symbole qui oriente vers une réalité profonde.
“Qui me suit, disait Jésus, ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la Vie !“ (Jn 8.12). Oui, Jésus “est lumière qui illumine tout homme venant en ce monde !“ (1.49). Lui, “Lumière de Vie“ (8.12), il donne une eau vive qui devient en celui qui la reçoit “source qui jaillit en Vie éternelle !“ (4.14) - Et au matin de Pâques, il peut proclamer en toute vérité : “Je suis la Résurrection et la Vie“ (11.25), “Lumière de Vie !“ (4.14).

On peut dire, pour reprendre le symbole, qu’au feu de son baptême, Jésus, dans la lumière du matin de Pâques, fera surgir des flammes qui crèvent les ténèbres de la nuit. Elles vacillent, baissent et se redressent. Elles sont vivantes. Elles s'alimentent au feu du désir d'Amour. Amour envers Dieu. Amour envers les autres ! Oui, le baptême peut être ce qui met ce feu dans un homme.

Mais il y a deux sortes de feu, deux sortes de flamme !

Il y a la flamme haute et claire, brillante, visible pour tous !
Et certains chrétiens sont ainsi de par leur baptême pris au sérieux. Ce sont des fils de Dieu qui rayonnent et que tous voient de loin : Pierre, Paul, François d'Assise, Charles de Foucauld, Mère Térésa ... et  une multitude d’autres dont beaucoup portent les prénoms !
Sachons découvrir, admirer ces hautes flammes dans les saints de notre histoire, en certains de nos contemporains : flammes de leur baptême qui se sont élevées, hautes, claires, lumineuses pour éclairer notre Eglise et le monde entier…
Et tant mieux si ces hautes flammes que Dieu allume de par l’univers nous brûlent quelque peu. C’est qu’elles nous purifient en même temps, tant la sainteté dérange toujours…

Mais, à côté des ces flammes, hautes, brillantes, il y a aussi la braise, c’est-à-dire le feu sous la cendre, ce tison et même cette mèche que Jésus ne voulait pas éteindre : “Voici mon serviteur, avait prophétisé Isaïe… Il n’étendra pas la mèche qui fume encore…”. On ne voit pas grand chose à l'extérieur, mais si on met la main sur la croûte grise de la cendre, on se brûle.
Ainsi en est-il de certains chrétiens, de beaucoup qui peuvent passer inaperçus si des circonstances exceptionnelles ne les révèlent ; et pourtant, eux aussi gardent en eux le feu précieux de l'Esprit Saint qui est Amour.

Sommes-nous, du fait de notre baptême souvent reçu en notre enfance, de ces braises plus ou moins visibles, mais qui réchauffent tous ceux qui s’en approchent, qui réchauffent de l’Amour de Dieu et qui, soudainement, selon les circonstances et le souffle, le souffle de l’Esprit de Dieu, font jaillir une flamme plus ou moins éphémère mais dont la lumière est prophétique.

Pour prendre un exemple significatif, je songe au pape Jean XXIII dont on disait qu'il serait un “pape de transition“ et qui cachait, dans sa bonhomie souriante, cette braise qui a ravivé la flamme dans l'Eglise et qui était humble charité, et aussi vraie foi et totale disponibilité à l'appel de Dieu et des hommes.

Ainsi peut-il en être pour nous. Il est bon de nous interroger ! Notre baptême ne nous donne pas toujours le rayonnement de la haute flamme, mais il nous engage à conserver précieusement au moins un peu de braise, et une braise qui dure ;.., qui dure encore et toujours. Rien n'est plus contagieux que le feu, il est comme l'amour vrai qui ne peut jamais dire : «Assez !».

Oui, puissent tous ceux, parmi nous, qui prennent conscience de ce que leur baptême a déposé en eux, se rejoindre dans le feu de Dieu-Amour et Père de tous. Puisse la grâce de notre baptême durer en nous comme le feu qui couve, et nous conduire, chacun et tous, à redire à travers toute notre vie : “Amen, Seigneur, nous voici !“. Et nous savons alors que le Seigneur répondra : “Vous êtes mes enfants bien-aimés. Vous et moi nous sommes un !“.

Oui, que cette fête du baptême de Notre Seigneur ravive en nous le dynamisme de notre propre baptême :
- un baptême du feu de l’Amour de Dieu,
- un baptême du désir ardent de Dieu.
- Il commence un jour et ne finit jamais !
- Les baptisés ne cessent de devenir des flammes
flammes d’espérance, celles des lampes qui attendent le Seigneur !
flammes déjà qui danseront à jamais la fête du Royaume de Dieu, quand le Seigneur viendra.

Le peuple des baptisés est un peuple de flammes qui éparpillent la lumière divine dans le monde. Rassemblées parfois - en des moments de pèlerinages, à Lourdes, à Rome…, ou en certaines cérémonies particulières -, elles font un océan de lumière qui fait apparaître le Christ dans sa lumière du matin de Pâques : “Je suis lumière… ! Vous êtes lumière… Allez, baptisez !… Répandez ce feu de l’Amour divin !“.

Si le chrétien regardait souvent la flamme du cierge de son baptême qui s'est allumée à celle du cierge pascal !
Si les chrétiens étaient des flammes qui réchauffent l'humanité du bonheur de vivre en Dieu !

Si nous regardions les yeux de ceux qui regardent la flamme allumée par le Christ au matin de Pâques. Souvent, ils s'allument de désir, et jettent des éclats !

En avons-nous suffisamment conscience ?

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