Annonciation (fête transférée)
L'ange
dit à Marie : "Tu concevras et enfanteras ; et celui qui va naître sera
appelé Fils de Dieu !".
Marie ne comprend pas tout et tout de suite ce
qui lui est dit, ce qui lui arrive : "Comment
cela se fera-t-il ?", se permet-elle de demander. Mais elle en sait
suffisamment pour deviner que le Seigneur lui demande d'être tout entière
disponible, corps et âme, à Celui qui lui est annoncé, à Celui qui vient !
Et
elle dit "oui", librement. Et grâce à ce "oui" spirituel conjugué
avec le "oui" de Dieu, le "Verbe", la "Parole" se
détache de la bouche du Créateur ; elle se fait chair ; elle habite désormais
parmi nous ! "Au commencement était
le Verbe, écrira St Jean ; et le
Verbe était tourné vers Dieu (pros ton Théon)...
Et le Verbe fut chair et il a habité
parmi nous" (Jean 1.1sv).
Le
corps de Marie va connaître les transformations biologiques que vivent toutes
les mères. Mais il en est de même, également, pour sa relation à un Dieu qui
n'est plus lointain, mais devenu si proche : "Tu n'as pas besoin d'aller aux cieux, ni au-delà des mers pour
rencontrer la "Parole" de Dieu, annonçait déjà le Deutéronome (Cf. 30.11-14) ; Cette "Parole" est dans ta bouche ; elle est dans ton cœur
!". - Oui, le "Verbe" de Dieu, la "Parole" de Dieu
est maintenant physiquement en Marie !
Et
désormais, quand elle s'adresse à de "Fils de David", à ce "Fils
de Dieu" qu'elle porte en elle, elle peut lui dire : "Mon enfant !". Et Dieu lui-même (comme il le fera au
jour du baptême de Jésus, au jour de la Transfiguration) dit avec elle, en elle
et comme elle : "Tu es mon fils
bien-aimé !". - Oui, Marie est la Femme qui a pu dire "nous" avec Dieu, et, avec
lui, s'adresser au Fils de Dieu, en disant : "Mon enfant !". !
Oui,
la conception de Jésus, Fils de Dieu, que nous célébrons aujourd'hui en cette
fête de l'Annonciation, c'est vraiment le coup de foudre le plus formidable qui
retentit dans le ciel de l'histoire. - Et en cette circonstance, ce n'est pas
le bruit qui importe ! Au contraire ! C'est la "Parole" divine qui se
révèle, et qui se révèle le plus souvent dans le silence, dans "l'éclatement ténu d'un silence"
sera-t-il dit à propos d'Elie qui rencontre Dieu à l'Horeb.. Oui, Dieu entre en
Marie, il entre dans nos vies à pas feutrés pour nous redire toujours cette même
confidence, comme à Adam, comme à Moïse, comme à Isaïe, à Elie et tant d'autres
: "tu es mon Fils bien-aimé ! Je te
donne toute ma tendresse".
Mais
ce n'est qu'en Jésus que le sens total du message est révélé : au baptême et à
la Transfiguration, la même parole retentit : "Tu es mon Fils bien-aimé !". Alors, si nous écoutons la
voix de Jésus, qui relaie celle du Père, alors il nous déclare : "Vous êtes tous mes frères !".
Mais
il faudra le dernier souffle de Jésus sur la croix ; il faudra le souffle de la
Pentecôte pour comprendre : "Grâce à
l'Esprit, le Fils unique devient frère aîné d'une multitude de frères. Le Fils
devient Frère universel !".
Quel
nouveau bouleversement ! Aussi, il n'est pas étonnant que Marie soit toujours
là ! A la Pentecôte comme à l'Annonciation, comme à Cana, comme au pied de la
croix, toujours avec son Fils, donc toujours avec nous, nous qui par elle,
pouvons redire, en Jésus, notre "Oui" de fils de Dieu
Aussi
personnellement, je peux sans cesse répéter cette prière de ma profession et
que je vous transmets aujourd'hui : "Qu"à
ta Parole, Seigneur Dieu, l'Esprit-Saint ouvre nos oreilles et nos cœurs ; et
qu'il nous conduise jusqu'à Toi par cette voie (Marie)
ornée de ses splendeurs (ses splendeurs de Fils de Dieu) par laquelle ton Fils Unique descendit
jusqu'à nous !".
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