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Juillet - St Jacques
St Jacques était
le frère de Jean, tous deux fils de Zébédée, patron pêcheur sur le lac de
Kinnereth.
Jésus (selon Marc) avait d’abord appelé Pierre et son frère André,
pécheurs, originaires de Bethsaïde. Ils travaillaient
sans doute avec un voisin, un certain Zébédée, père de Jacques
et Jean. Marc précise après l’appel du premier apôtre et de son frère : “Avançant un peu, il vit Jacques et
son frère Jean qui étaient dans leur barque“, eux aussi ! (Mc 1.19).
De simples
pécheurs ! De très simples gens ! C’est dans l’humilité d’une vie
humaine toute simple que va naître la grande Eglise Universelle. C’est souvent
la méthode de Dieu ! Il prend des personnes les plus simples dans un coin caché
pour les répercuter à travers le monde entier : ce sont de simples
pêcheurs qui deviennent pêcheurs d’hommes ! Des promotions étranges,
paradoxales qu’on trouve à travers toute la Bible, à travers toute l’histoire
de l’Eglise ; des “pâques“, en quelque sorte, qui font passer du concret,
du singulier le plus banal à l’universel le plus merveilleux, qui font passer de
l’homme à Dieu !
Et Marc d'ajouter :
“Laissant dans la leur père
Zébédée avec ses ouvriers, ils partent à sa suite !“ (1.20). Oh ! Certes ! Un peu d’ambition humaine
avait dû se mêler et se mêlera au zèle pour le Royaume de Dieu. Cependant, ils
laissèrent tout !
Jacques
appartient au petit groupe des intimes du Seigneur avec Pierre et Jean :
il fut témoin de la résurrection de la fille de Jaïre, de la Transfiguration du
Seigneur. Jésus les avait encore choisis pour veiller avec lui au jardin de
l’agonie… Mais ils s’endormirent ! C’est souvent notre cas !
Cependant,
Jacques eut-il l’honneur d’être “le
premier des apôtres à offrir sa vie pour l’Evangile“, comme le disent
les oraisons de sa fête. C’est sans doute la raison du choix de la lecture
d’aujourd’hui. St Paul a fait l’expérience qu’à chaque moment de sa vie
d’apôtre, offerte, il meurt et il ressuscite : toujours pressé mais non écrasé, terrassé mais non anéanti, pourchassé
mais non abandonné, livré à la mort mais pour que la vie du Christ se manifeste.
Et il sait, Paul, qu’à l’exemple de St Jacques, il tombera en terre comme un
grain de blé, mais pour une fécondité extraordinaire, impensable…
Nous savons que
nous-mêmes, nous sommes des "poteries sans valeur", des “vases
d’argile“ très fragiles. Mais dans ces “vases“, dans les “poteries“ que nous
sommes, il y a un trésor. Et quand les cruches cassent, ce trésor qui est
lumière de résurrection assure la victoire immensément et éternellement plus
importante que celle qu’avait remportée Gédéon sur Madian et à laquelle pensait
certainement St Paul en faisant allusions à ces "cruches" que l'on
casse pour libérer la lumière qu'elles contiennent... !
Oui, nous sommes des
vases d’argiles qui contiennent un trésor : le Christ !
Oui, dirait St
Jacques lui-même - premier apôtre martyr -, depuis notre baptême, nous portons
un trésor dans des "poteries" sans valeur ; et on voit bien
ainsi que la puissance extraordinaire que nous avons ne vient pas de nous, mais
de Dieu ! Ce n’est pas là une spiritualité réservée aux saints. C’est la
spiritualité la plus élémentaire : celle du baptême, celle du martyre,
autrement dit celle du mystère pascal. Et si notre homme extérieur part en
ruine, notre homme intérieur se renouvelle sans cesse à l’image du Créateur !
Autrement dit, nous sommes appelés à mourir jeunes pour entrer comme des tout
petits dans le Royaume de Dieu.
Je suis invité à
fêter prochainement, à Solesmes, les 50 ans de mariage de paroissiens, des
amis. Tous les deux ont traversé beaucoup d'épreuves diverses. Mais tous les
deux ont gardé un tempérament de jeunes, lui avec un éternel sourire d'enfant,
elle avec ses spontanéités toutes juvéniles. Et, je conclurai mon
"mot" d'ouverture à la cérémonie, en invitant les jeunes générations
à suivre leur exemple, en leur disant ce fameux mot de St “Quaerite ergo, o juvenes,
Christum ut juvenes maneatis !“ – “Cherchez donc le Christ, jeunes gens,
pour rester jeunes !“.
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