15e
Dim. Ord. Vendredi 16/C
"Le
Fils de l'homme est maître du sabbat !".
Mais, savons-nous ce qu'était, ce qu'est
encore le sabbat ?
Il est vrai que le sabbat avait et a
toujours une grande valeur pour les Juifs. Une grande signification !
1. Le sabbat est d'abord un temps de regard
vers Dieu. Il veut rappeler que l'homme n'est pas que terrestre. Il vient
de Dieu et est destiné à retourner vers Dieu. Fêter le sabbat, c'est
orienter et toujours réorienter sa vie vers Dieu.
2. Le sabbat est aussi un temps de regard
vers l'homme. En obligeant à un temps de repos, il veut rappeler que
l'homme n'est pas une "bête de somme", un simple instrument de
production et surproduction. L'homme n'est pas voué à une production, mais à
une fécondité humaine et spirituelle tout à la fois. "Tout est à vous, disait St Paul ; mais vous, vous êtes au Christ et
le Christ est à Dieu !" (I Co. 3.23). Le repos du sabbat donne à
l'homme la facilité de réfléchir, de réfléchir à sa destinée, lui qui est
appelé à être "à l'image, à sa ressemblance de Dieu " !
3. Enfin, le sabbat est un temps de
célébration, d'action de grâce... ! Si l'homme est bien le
"roi" de la création - Dieu l'a établi comme tel -, il ne doit pas
oublier d'en être aussi le "prêtre", de tout faire remonter vers Dieu
dans un élan d'action de grâce où l'homme se trouve en pleine harmonie avec
ciel et terre. Il célèbre le passé avec les bienfaits divin, il célèbre le
présent avec Dieu bienfaiteur, il espère Dieu en son futur !
Evidemment, le chrétien pourra facilement
montrer que le dimanche recèle bien des valeurs déjà contenues dans
l'institution du sabbat. Puissions-nous garder ces valeurs en note "Jour
du Seigneur" :
- Jour pour Dieu, bien plus grand
que l'homme !
- Jour pour l'homme, bien plus grand
que ce qu'il peut faire, produire.
- Jour de sanctification, de
célébration de la présence de Dieu, d'un Dieu qui agira demain, comme il a déjà
agi hier, et comme il agit aujourd'hui même.
Malheureusement, cette "Loi du
sabbat" - comme celle du dimanche -, peut se scléroser, se
fossiliser, si je puis dire, peut devenir une pierre lourde et dure sur
laquelle on achoppe facilement. Cette loi - ce Dimanche, jour à la fois
terrestre et céleste - peut être comme une belle boite que l'on admire mais où
il n'y a plus rien à l'intérieur.
Aussi, Jésus, en son temps réagira
fortement en s'"amusant", si je puis dire à guérir un malade le jour
du sabbat. Car s'il est vrai que le sabbat est le signe de la bonté de Dieu qui
désire que les hommes n'oublient pas l'essentiel, comment ce signe ne
s'effacerait-il pas devant cette bonté elle-même qui veut rejoindre un homme
malade ?
Jésus s'insurgera contre toute forme
d'hypocrisie.
Il le fera avec cette phrase lapidaire que l'on trouve chez St Marc : "Le sabbat est fait pou l'homme, et non
l'homme pour le sabbat !".
Il dénoncera toutes les hypocrisies dans lesquelles
peuvent sombrer les hommes religieux - les "pratiquants" comme l'on
dit - que nous sommes parfois. Nous pouvons être fidèles à toutes les lois de
l'Eglise - observer le dimanche, aller à la messe, faire pénitence, et que
sais-je encore - ! Mais ces lois de l'Eglise ne sont que la traduction de l'unique
et double Loi de Dieu : "Tu
aimeras Dieu, tu aimeras ton prochain !".
Si - plus ou moins consciemment -, nous
pensons que les lois de l'Eglise nous dispensent de cette unique Loi de Dieu,
nous mettons la lettre plus haut que l'esprit. Et nous savons que la lettre
tue, lorsqu'elle se croit souveraine, alors que c'est l'esprit qui donne vie,
dira St Paul (2
Co. 36).
M'est revenu à l'esprit un mot de St
Vincent, Monsieur de Paul. Une de ses Religieuses lui demanda : "Si quelqu'un sonne à la porte au
moment de la prière ou de la messe, faut-il aller ouvrir ?" - Il
répondit sans hésiter : "Allez
ouvrir !". Et il ajouta : "En
allant ouvrir, vous quittez Dieu pour Dieu !".
Oui, sachons mettre de l'harmonie entre
ciel et terre, entre l'amour de Dieu et l'amour de nos frères ! Ce n'est pas
toujours facile. Le temps nous est donné pour cela. Mais le temps, Dieu peut le
prolonger comme il l'a fait pour Ezéchias (1ère lect.), afin la terre nous prépare au ciel
!
Sachons, comme disait St Paul, que "l'amour de Dieu nous presse !"
(2 Co.
5.14).
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