dimanche 29 mai 2016

"FETE-DIEU !"

Saint-Sacrement 16/C    

“Fête-Dieu”, “fête du Corps du Christ” ou encore “fête du Saint Sacrement”. La liturgie garde plusieurs façons de parler de la fête d’aujourd’hui qui se célèbre dans l'Eglise depuis le 13ème siècle.

Les lectures de ce jour sont là pour nous la faire mieux comprendre !

L'Eucharistie est une fête pour tous les hommes !
Dieu invite tous les hommes à faire mémoire. Déjà dans l'Ancien Testament, le pain et le vin sont offerts par le prêtre Melchisédech. Nous ne savons rien de lui, sinon, comme le dit la lettre aux Hébreux, qu'il annonce le prêtre parfait que sera le Christ.
Avec ce "prêtre païen", le pain et le vin sont déjà là comme signes de ce qui est offert à Dieu. Au moment où nous célébrons la Fête-Dieu, l'Eglise nous fait souvenir de tous ceux qui croient au Dieu Très Haut. Elle élargit ainsi notre cœur aux hommes de bonne volonté qui, - par le symbole d’une nourriture vitale : pain et vin – dirigent leur pensée et leur vie vers Dieu !
Cette fête nous ouvre aux dimensions du monde. On ne peut fêter Dieu sans penser à tous les hommes qui s’ouvrent à Dieu dans l’essentiel de leur vie…, à la façon de Melchisédech !

L'Eucharities est la Fête du Corps du Christ
L'audace de Paul (2ème lecture) provoque notre foi. Nous voilà placés d'emblée dans la lignée des apôtres, témoins du repas du Seigneur à la veille de sa mort et de sa résurrection. L'Apôtre nous rappelle que chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons à la coupe, nous proclamons la mort et la résurrection du Seigneur dans la certitude de sa venue permanente, jusqu'à son retour en sa gloire divine.
St Paul nous rappelle, là, le sérieux de la foi dans nos célébrations eucharistiques. Il s'agit du Christ qui vient en nous, pour faire de nous le lieu sa demeure, en l'attente de notre plénière incorporation en sa vie glorieuse de Ressuscité !

C’est le Christ, Fils de Dieu qui se déplace en nous ! Il y a déjà du divin en notre charnel, de l’éternel dans notre temporel : c’est comme une prolongation du mystère de l’Incarnation en nous ! Dieu n’attend pas notre mort, notre éternité pour nous communiquer sa vie : “Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme - si vous ne recevez pas la présence vivante du Christ ressuscité, lui qui a livré son Corps et son Sang par amour pour les hommes -, vous n’aurez pas la vie en vous !”.
Dès maintenant, le Christ nous alimente divinement en vue de notre éternité. Sans la communion, nous risquons de faire de l’anorexie spirituelle, d’être des sous-alimentés spirituellement.

Ce mystère de présence de Dieu dans l'intimité de notre quotidien, doit nous faire davantage prendre conscience de l'amour que Dieu "a répandu en nos cœurs par son Esprit" (Rm. 5.15). Devenus fils de Dieu par le baptême, par l'eucharistie nous devenons “Corps du Christ”.
Et ce que chacun vit personnellement, l'Eglise le vit comme “Corps du Christ” tout entier. "Vous êtes le Corps du Christ, dit encore St Paul aux Corinthiens, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part"... "Puisqu'il y a un seul pain, tous nous ne formons qu'un seul Corps". Le peuple de Dieu devient le “Corps du Christ” par l'Eucharistie.
Et la mission de l'Eglise est de proclamer cette réalité, de donner le Christ au monde. Cette mission commence en chacun de nous dès maintenant ; notre communion nous le rappelle.

Aussi, l'Eucharisties est la Fête du don reçu et donné
Ainsi, le Christ ayant été le premier à faire de sa vie un don reçu et donné, il nous appartient maintenant de faire de notre vie, à son exemple, un don reçu et donné, d’être attentif aux personnes, aux circonstances : l'évangile nous le rappelle.
Il est tard, ces gens ont écouté longuement. Ils en ont perdu le boire et le manger ! Les apôtres sont impuissants pour faire face. Pourtant, Jésus leur dit : "Donnez-leur vous-mêmes à manger". Ceci devrait nous dérouter, comme l'ont été les apôtres.
Mais comme nous connaissons les faits par l’Evangile, nous risquons moins de passer à côté de cette parole. Laissons résonner en nous cette demande du Christ : "Donnez-leur vous-mêmes à manger". Nous avons sûrement quelque chose à donner, quelque chose que nous avons reçu. Sinon, notre foi n'est plus chrétienne. C'est une "foi" égoïstement personnelle.

N'est-ce pas là tout le mystère de l'eucharistie ? Nous venons à la messe, nous recevons le Corps du Christ ; sa présence nous transforme et nos manières humaines deviennent peu à peu celles de vrais enfants de Dieu. Puissions-nous devenir de plus en plus, grâce à cette force du mystère de l’Eucharistie, puissions-nous devenir, peut être sans éclat mais en vérité, des "donneurs du Christ qui vit en nous". Quand St Paul nous dit d'être des "intendants des mystères du Christ" (I Cor. 4/1), il ne dit pas autre chose. Si chacun de nous vit cela, alors l'Eglise pourra être elle-même un véritable don pour le monde. Quelle responsabilité !

Voilà ce que nous célébrons avec toute l'Eglise.    
 - Nous nous rappelons que nos ancêtres dans la foi regardaient le pain et le vin comme des offrandes dignes de Dieu, des offrandes de leur vie.
- Ces signes ont été repris par Jésus comme l'offrande de toute sa vie.
- Et nous, invités à recevoir le pain et le vin, Corps et Sang du Christ, nous entrons dans cette lignée de témoins pour donner la Vie de Dieu au monde !

Oui
- Le Pain et le vin, c'est notre vie offerte à Dieu !
- Le Pain et le vin, c'est la vie du Christ en nous !
- Le Pain et le vin, c'est la Vie de Dieu reçue pour la donner, l'engendrer en nos frères, les hommes.

Avec l'Eucharistie, c'est affirmer le divin dans l'humain !

Puissions-nous entrer dans ce mystère de vie où recevoir et donner sont une seule et même grâce : vie reçue, vie donnée, tel est le chemin du Royaume jusqu'à ce que le Christ revienne.

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