vendredi 23 janvier 2015

Vocation - Mission !

2e Dim. Ordin. 15/B   -  

Homélie de M. Ph. Lenoble, diacre,
en visite au Prieuré "La Paix Notre Dame" !

Je m'excuse d'avoir tardé à vous transmettre ce texte : une mauvaise bronchite en est uniquement la cause ! fr M.G.

Au-delà de Noël et en attente de la grande montée vers Pâques, nous ouvrons le Temps dit "Ordinaire", série de dimanches où l'Eglise propose la vie adulte de Jésus que nous retrouvons au seuil d'une mission ultime de trois ans.
Depuis l'âge tout aussi symbolique de douze ans où il avait pris son indépendance par rapport à Marie et Joseph, mieux que de lire la Torah à l'ambon de la synagogue comme tout juif de son âge, Jésus écoute, pose des questions.
Puis selon les Ecritures, c'est un long silence durant une période de dix-huit ans où l'on ne peut qu'imaginer Jésus, au-delà de l'âge déterminant de l'adolescence, continuant de croitre en sagesse, en taille et en grâce auprès de Dieu et des hommes.

Voilà qu'aujourd'hui Jean-Baptiste, dernier prophète et premier témoin du Christ pose son regard sur Jésus qui, réciproquement, se donnait à voir en allant et venant, un jour puis un autre jour. Alors, Jean-Baptiste le prophète par excellence de l'Alliance, présente Jésus : "Voici l'Agneau de Dieu".
Par ces mots, Jean le désigne comme le Sauveur promis au monde. Il voit en lui le véritable Agneau pascal annoncé à la sortie d'Egypte : ton sang libèrera du péché et de la mort ; ta chair sera la nourriture pour la route vers la Terre Promise.

A la suite de cette parole de Jean le Baptiste posant son regard sur Jésus, les vocations semblent naître spontanément. Respectivement. André puis Simon son frère. Jésus, posera, lui aussi, le regard sur Simon lorsqu'il lui dira : tu t'appelleras Kephas, Pierre.
Donner un nom, poser un regard ... est l'essentiel !
A qui est attentif, à qui écoute, Jésus fait une invitation : "Venez et vous verrez !". Il faut partir, aller à l'essentiel, nous éloigner de tout mal... "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde !".
Telle sera l'invitation du célébrant aux membres de la communauté, de l'assemblée juste avant de partager le corps du Christ !

"Voici l'Agneau de Dieu !". Ce titre donné par Jean-Baptiste est bien, en la circonstance, l'élément déclencheur de l'appel à suivre Jésus pour une nouvelle vie. Dans l'évangile de Jean, proclamé chaque année, l'appel se transmet en cascade..., véritable cascade d'amour, l'amour de l'Agneau qui a tout donné... Et ce, par des hommes qui ont trouvé successivement Jésus. Le verbe "trouver" dans le sens le plus fort du mot est très présent dans la Bible. Chercher Jésus est donc nécessaire ; le reconnaître, le rejoindre, le trouver est préférable...
Ainsi André vient par Jean-Baptiste ;
Simon par André ;
par la suite, Philippe du même village qu'André et Simon dira à Nathanaël (Barthélémy ) qu'il a trouvé Jésus...

Chacun parle de ce qu'il a trouvé ... Dieu ! ... de ce qu'il vit : la foi.
Puis surgit cette question de Jésus : "Que cherchez-vous ?". -  Question qui ne sera pas sans rappeler celle posée au matin de Pâques !   Ou encore à la synagogue, quand Marie dit à Jésus : "Ton père et moi nous te cherchions !".

Mes sœurs, vous le savez mieux que quiconque : une véritable vocation oblige sans cesse à chercher Jésus sinon, on ne fait que se chercher soi-même ! Ce n'est pas la même chose.

Dans ce passage d'Evangile, Jean emploie plusieurs fois un de ses mots favoris : "demeurer" (40 fois dans son Evangile). Dans son sens fort, ce mot évoque l'intimité du Fils avec son Père au cœur même de la Trinité d'amour. Il exprime aussi l'intimité à laquelle sont introduits les croyants ; intimité que le geste de la communion eucharistique signifie, symbolise efficacement. j'ai en tête l'antienne de communion "Qui Manducat carnem meam" (Jn 6, 56) - "Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui".
Demeurez avec moi !
En ces temps difficiles, il est une manière de rester, de demeurer plus fréquemment près de Jésus, dans ce que l'on appelle l'adoration : la prière est une des forces, une des portes qui ouvre à la vocation.

Dans un monde qui s'accélère, où l'on voudrait réaliser nos désirs instantanément, même si l'appel est spontané, la vocation nécessite un mûrissement, un approfondissement, un discernement avec le Maître.
St Paul nous dit que suivre Jésus engage tout l'être : corps et âme !

Aujourd'hui, comme à chacune des Eucharisties, accueillons l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, sorte de leitmotiv du don eucharistique que Dieu nous fait ; et, comme la liturgie le demande, nous avons à y répondre : Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ! Percevons-nous bien qu'en cet "Agneau de Dieu", Jésus est la victime offerte librement par amour pour tous les hommes, pour chacun d'entre nous et, comme l'écrit magnifiquement Jean dans le livre de l'Apocalypse : il est l'Agneau qui conduit à la source de vie, au bonheur et essuie chaque larme de nos yeux (Ap 7,14-17).

Qu'à l'exemple de Samuel, nous gardions l'oreille attentive, une jeunesse certaine et que nous grandissions jour après jour dans la foi. Faisons confiance au Seigneur car "le Seigneur est avec nous" ; et comme le conclut Jean, il ne nous laissera aucun fait, geste et parole de mission sans effet ! N'est-ce pas merveilleux de savoir cela?
Puissions-nous l'écouter chaque jour et être toujours prêt à faire et à chanter sa volonté : "Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté", tout particulièrement en cette Semaine de l'unité des chrétiens. Faisons nôtre cette affirmation de Paul : "Celui qui s'unit au Seigneur ne fait avec lui qu'un seul esprit" (1 Co 6, 17). N'hésitons pas à parler d'unité au monde en ce temps déchiré par la haine.

Puissions-nous par l'intercession d'André, de Simon-Pierre autant que Samuel et Jean-Baptiste nous recentrer sur Jésus. En ce dimanche, au moment de la présentation de l'"Agneau de Dieu" par le prêtre célébrant, soyons particulièrement attentif, car il s'agit de l'"Agneau de Dieu", celui qui ne cesse d'enlever le péché du monde.
A l'échelle de notre vie, si modeste soit-elle, recherchons-le... cet "Agneau de Dieu"... suivons-le... et demeurons en la présence définitive de Dieu, établi au milieu de nous !

13 Janvier 2015

Aucun commentaire: