vendredi 28 octobre 2011

Jérusalem !

Certains s’inquiètent très amicalement à mon sujet… ; on s’étonne que “l’oiseau ne chante plus“, que le bavard ne dise plus “un mot“ !
Grand merci à ceux qui s’inquiètent ainsi de ma santé ! - Comment allez-vous, me demande-t-on ! - “Je vais bien !“… “Je vais !“, comme je dis souvent !… Toujours, je vais ! Vers la Communion en l’Eternel, je l’espère !

Mais hier, je m’en suis allé avec quelques-uns… ; et nous allâmes en pèlerinage jusqu’en “Terre Sainte“ ! Jusqu’à Jérusalem ! Ceci pour vous affirmer que si vous pensiez que je fusse allé loin, sans “mot dire“, vous m’étiez - tous et chacun - restés très proches ! En ce lieu d’universalité : JERUSALEM, le “nombril“ du monde, prophétisait Ezéchiel (38.12) !

Et il est vrai que Jérusalem est bien ce “nombril “ où se concentrent toutes les oppositions que les hommes vivent de par le monde entier : ordre et désordre ! - beauté et laideur ! - paix et guerre ! - rires et pleurs ! etc. Jérusalem est comme un capitule qui recueille heurs et malheurs du monde entier. Là, mieux qu’ailleurs, on peut dire que le Christ est toujours “en agonie jusqu’à la fin du monde“, comme disait Pascal. Là, mieux qu’ailleurs, on proclame qu’il est toujours ressuscitant… dans le cœur des hommes !

Il n'y a pas dans le monde entier de lieu plus riche de beauté signifiante. Dans la Tradition juive, on dit que la Terre Sainte est au centre du monde, que Jérusalem est au centre de la Terre Sainte, que le Temple est au centre de Jérusalem, et que la pierre de fondation est au centre de tout. Et pour nous, chrétiens, quand le Christ meurt sur la croix, c’est là, “en ce centre du centre“, que le voile du temple se déchire : l’union de l’homme à Dieu est désormais possible…
Le véritable grand Prêtre dont tous les prêtres de l'Ancienne Alliance n'étaient que la figure, "une fois pour toutes" est entré dans le véritable “Saint des Saints“ ; non plus dans un temple fait de main d'homme, mais dans la demeure de Dieu ; non plus avec le sang des boucs…, mais avec son propre sang. Il a opéré la Rédemption radicale, non plus la purification simplement de quelques descendants d'Abraham selon la chair, mais la purification radicale de l'humanité à travers le temps et l'espace. Il a purifié nos consciences des œuvres mortes pour faire de toute notre vie une liturgie à la gloire de Dieu.
"Tandis que chaque prêtre se tient chaque jour pour remplir ses fonctions et offre fréquemment les mêmes sacrifices qui sont à jamais incapables d'enlever les péchés, lui, par contre, après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique, siège pour toujours à la droite de Dieu ; et il attend désormais que ses ennemis en soient réduits à lui servir de marchepied. (Ps. 110). Par une offrande unique, en effet, il a mené pour toujours à l'accomplissement ceux qu'il sanctifie" (Heb 10/11 sv).

Certes, c’est une grande grâce que de se rendre à Jérusalem. Et cette fois-ci, j’ai eu la joie de célébrer l’Eucharistie sur le lieu du Golgotha dans un calme matinale (5 h. du matin) en priant pour vous tous. Et je me disais cependant que de se rendre à Jérusalem, ce n’est pas le plus important (Ce n'est pas une obligation pour un chrétien de venir en pèlerinage en Terre sainte, comme d'aller à la Mecque pour un musulman). Car on peut dire que les Sacrements de la Nouvelle Alliance véhiculent à travers le temps et l'espace la réalité même de ce qu'ils signifient. Quand on célèbre l'Eucharistie (ou un autre sacrement) au japon ou en un autre endroit du globe…,
"celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui".
ce qui s'est passé "une fois pour toutes", lorsque le voile s'est déchiré, est rendu présent, de présence réelle, à travers le temps et l'espace… pour tous et chacun !

Certes, la très grande et affreuse complexité politique en Israël voile ce mystère de Jérusalem, ce “centre du centre du monde“ ! Et ne me demandez pas de résoudre le problème de la continuité qu'il y a entre cette Jérusalem qui est là - avec tous ses épouvantables chaos politiques, économiques, humains… - et la Jérusalem qui descendra du ciel "parée comme une fiancée pour son époux" que nous décrit l'Apocalypse.
"Alors l'un des sept anges… me dit : Viens, je te montrerai la fiancée, l'épouse de l'agneau. Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu…“ (Apoc. 21/9 sv).
Tout ce que je peux dire : les promesses de Dieu s'accomplissent toujours. Mais elles ne s'accomplissent jamais comme on pense, jamais comme les mieux préparés à les recevoir s'y attendent. Les promesses divines s’accompliront un jour d'une façon qui dépasse tout ce que l'on peut espérer.…

C’est le mystère de Jérusalem “ce lieu que Dieu a choisi pour y faire habiter son Nom…”. (Deut. 12.11). Et c’est aussi le mystère de chacun d’entre nous : “Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est Amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui“. (I Jn 4.15-16). La “demeure de Dieu“ à Jérusalem, c’est aussi la “demeure de Dieu“ en chacun de nous !

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