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Mai -
J’aime bien cette grande figure évangélique :
Jésus passe… et lance brièvement son invitation : “Suis-moi“ ! C'est tout ce
que l'on a de la vocation de Philippe (Cf. Jn
1.43).
- Il faut sans cesse s’efforcer d’être sur la
trajectoire de Jésus qui passe…
- Il faut sans cesse pouvoir répondre à Jésus qui
dit : “Suis-moi !“.
C’est à chaque instant, n’est-ce pas ?
Et puis, j’aime bien St Philippe parce que comme
André avait révélé Jésus à son frère Simon-Pierre, Philippe va immédiatement le
désigner à son ami Nathanaël à qui Dieu “a donné“ (sens du mot Nathanaël) d’“être sans détour“ (Jn 1.47), par opposition sans doute à son
ancêtre Jacob (dont le nom signifie “le
Tordu“ - c’est vrai qu’il en joué des tours tordus, celui-là ! -,
mais que Dieu appellera “Israël“ !). Aussi avec Philippe et son ami
Nathanaël, puissions-nous être sans détour ! Pour savoir répondre à l'appel du Seigneur : "Suis-moi !".
C’est que Philippe savait où trouver
Nathanaël : sous un figuier, lieu idéal (à cause de la fraîcheur de cet arbre)
pour méditer la Torah, la Parole de Dieu. Philippe devait être de ceux-là
aussi ! Certainement, avec son ami !
Voilà comment on peut être “un vrai Israélite“, un
“chrétien“ : méditer la parole de Dieu, la ruminer ! “Heureux ceux qui murmurent la parole de
Dieu !“. - C’est ainsi que Jésus pourrait nous dire, à nous aussi
comme à Nathanaël, comme il avait déjà été dit à Jacob-Israël (une fois qu’il eût cessé de “jouer des tours“) :
“Vous verrez le ciel ouvert et les anges
de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme !“.
A St Philippe apôtre, on pourrait associer le
diacre Philippe dont nous parlent les Actes des apôtres. L'Eglise n'en fait pas
mémoire (je crois que sa fête est le 6 Juin). C'est dommage. Car c'est un grand
Saint, lui aussi. Comme à son apôtre, le Seigneur lui avait donné le charisme
de comprendre et d’expliquer les Ecritures ! Et principalement au gré des
rencontres sur les routes. Car, d'après St Luc, il avait le charisme de se
déplacer facilement ! Il devrait être le patron de tous les auto-stoppeurs
ou routards ! On le trouve en Samarie, puis sur la route de Gaza, et
soudainement à Azot avant de se rendre à Césarée chez lui où Paul séjourna. A
cette occasion, St Luc nous apprend qu’il avait quatre filles
prophétesses !!! Je me dis que ça ne devait être drôle tous les
jours ; alors ce Philippe se distrayait en prenant souvent la route !
Tout en expliquant les Ecritures ! Puisse
le Seigneur nous donner cette même faculté !
Car, quand on lit la Parole de Dieu, quand on
s’approche du “Verbe de Dieu“, on demande finalement la seule chose
essentielle, comme St Philippe, apôtre :
“Seigneur, montre-nous le Père !“
– Et on connaît la réponse de Jésus ! - “Qui me voit…“. Ecouter la Parole de Jésus pour voir ! “Tu désires voir, écoute d’abord“,
recommandait St Bernard.
Pour autant, il ne faut pas
oublier ST Jacques dit "Le Mineur" ! Il est appelé "Le Mineur"; soit en raison de son jeune âge,
soit en raison de son appel à l'apostolat après celui du fils de Zébédée,
Jacques dit "Le Majeur".
Jacques "Le Mineur"
est probablement - car ce fut longtemps discuté - ce Jacques, fils d'Alphée,
nommé dans la liste des premiers appelés, les apôtres (Cf. Lc 6.14 & //). Cet Alphée était de la parenté de Jésus.
Aussi, Paul plus tard dira qu'en se rendant pour la première fois à Jérusalem,
il fit "la connaissance de Céphas,
sans voir aucun autre apôtre si ce n'est Jacques, le frère (càd le parent) du Seigneur"
(Gal 1.19).
St Paul nous apprend qu'il fut
favorisé d'une apparition particulière du Christ ressuscité (I Co. 15.7). Et selon Clément d'Alexandrie,
Notre Seigneur lui aurait donné le don de "science"... (?). En tous
les cas, il devint vite "le" référent, responsable, évêque de la
jeune Communauté de Jérusalem. Aussi, selon les Actes des apôtres, jouissait-il
d'une grande autorité.
- C'est à Jacques que Pierre
lui-même, après sa sortie miraculeuse de prison, veut annoncer ce fait en
premier.
- C'est à Jacques que Paul peut
s'adresser lors de sa première venue à Jérusalem après sa conversion, comme je l'ai dit.
- Et quatorze ans plus tard,
quand Paul et Barnabé arrivent à Jérusalem pour poser la question de l'entrée
des païens dans l'Eglise, ce sont Jacques, Céphas et Jean, considérés comme les
colonnes de l'Eglise, qui leur donnent la main en signe de communion (Cf. Gal 2.9).
- Et au Concile de Jérusalem,
après moult échanges, c'est encore Jacques qui conclut et impose ce que l'on
pourrait appeler "les décrets du Concile" ! (A. 15)
- Et Paul, lors de son dernier
séjour à Jérusalem, avant son emprisonnement à Césarée et son départ pour Rome,
se rend chez Jacques "où tous les anciens se
réunirent. Et il se mit à exposer par le détail
ce que Dieu avait fait chez les païens par son ministère" (Ac. 21.18-19).
St Jérôme, dans un style parfois hyperbolique, nous parle
de la grande sainteté de St Jacques qui faisait l'admiration de tous.
Totalement consacré à Dieu, il vivait comme un ascète. "Ses prostrations à terre dans la prière, dit-il, étant si fréquentes que la peau de ses
genoux s'était endurcie comme celle des chameaux !".
Son zèle apostolique était tel que les nombreuses
conversions émurent les autorités juives. Il fut arrêté, accusé de violer sans
cesse la Loi, et condamné à être lapidé. Jeté du haut du temple, on finit par
le faire mourir à coups de pierre. C'était en 62 en la fête de Pâques vers
la mi-avril. La légende dit qu'il fut enterré près du temple ou sur le mont des
oliviers !
Des textes liturgiques du 6ème siècle attestent
la présence des reliques de St Philippe et de St Jacques à Rome, en l'église
dite "des Douze apôtres". Et l'on convint finalement d'honorer les deux
apôtres en même temps au 1er Mai, date qui fut reculée au 3 Mai lors de la
création de la fête de St Josph, artisan, en 1955, par Pie XII.
Peut-être faut-il surtout retenir pour aujourd'hui cette
grande question de Philippe : "Seigneur,
montre-nous le Père !", et la réponse du Seigneur : "Qui me voit, voit le Père !".
"Dieu, nul ne l'a jamais vu"
(Jn
1.18). Mais, par
grâce, Dieu nous donne un visage humain à contempler pour le connaître, le
visage de Jésus, visage d'un transfiguré, visage d'un crucifié, visage d'un
ressuscité... Mais n'oublions pas encore que nous pouvons voir Dieu dans le
visage de nos frères créés "à
l'image et ressemblance de Dieu". Aussi, le Christ nous dit : "Aimez-vous les uns les autres".
C'est bien dans l'amour que nous verrons le Père, le Fils et l'Esprit-Saint,
que nous verrons Dieu-Amour !
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