vendredi 14 septembre 2018

Croix glorieuse !


Croix !
Croix à la croisée de nos routes terrestres, de nos chemins d'humanité.
Croix ternies par les temps, noircies par nos mémoires ténébreuses.
Croix d'événements d'un passé que l'histoire a enfouis dans ses ombres.
Croix de douleurs que l'on s'accorde à oublier.
Croix disparues de leur socle  qui subsiste sans mémoire.
Croix que l'on entasse en nos cimetières comme pour leur offrir une dernière demeure.

Et pourtant, Croix glorieuse !
Croix qu'un rayon de lumière frappe soudainement, les retirant d'un oubli.
Croix qu'un soleil de matin inonde, enveloppe, réchauffe.
Croix de nos existences qu'un astre divin éclaire, lumineuses, éclatantes.
Croix que la Lumière divine transfigure d'une Vie insoupçonnée et insoupçonnable.

Croix ! Croix glorieuse !
Croix du Christ qui nous embrasse pour donner sens, valeur, à toutes nos croix !
Croix du Christ qui ruisselle d'Amour divin pour vivifier nos échecs, troubles et égarements.

Que Notre Dame des douleurs que nous fêterons demain nous aide à embrasser la Croix glorieuse du Christ comme elle la fait elle-même !
Marie se tenait près de la Croix !
Cette croix l'accablait, certes ! "Elle pleurait, disait Péguy, elle pleurait, elle pleurait… !".
"Elle pleurait sur le passé où elle avait été heureuse" avec son fils.
"Elle pleurait pour tout l'avenir"  de ses enfants.
"Elle pleurait", disait-il, parce que, avec son fils, "elle fondait, elle fondait de bonté, de charité !".
Elle pleurait comme une mère sait le faire !
Elle pleurait "devenant la mère de miséricorde !".

Cependant, elle restait debout ! "Stabat !"
Son âme "se tenait debout, pleine de force, d'intelligence, d'amour et toute droite, pleinement éveillée et regardante" (Claudel).
Apercevant déjà "le Règne de l''Agneau" en sont Fils crucifié, elle tressaille, elle vibre d'un éclat de résurrection !
"Que la terre tremble, que le soleil se voile, que le rideau du temple se déchire...". Marie, elle, reste debout ! "Elle sait, elle voit, elle regarde, elle témoigne, elle donne, elle accepte, elle approuve. La voici, pour de bon, « la servante du Seigneur » " ! ( Claudel).

Qu'à l'exemple de cette mère forte et pleine de miséricorde, soyons, nous aussi, « serviteurs du Seigneur » témoignant, malgré nos faiblesses, que les croix de nos existences peuvent devenir, avec le Christ, avec sa mère, semences de résurrection !

Oui, prions Marie !
Seul l'Amour a tenu Jésus en croix, prenant sur lui fautes et souffrances des hommes. Sa croix rompt la logique du mal et fait basculer dans la Vie – la Vie divine – ce qui conduisait à la mort, parce que sa croix est le signe de son Amour pour nous.
C'est le même Amour qui a poussé Marie à suivre son Fils jusqu'au calvaire. Et c'est ce même Amour qu'elle veut nous obtenir, l'Amour de l'Esprit Saint, de l'Esprit d'Amour qui a "irradié" tout son être.
Seul cet amour est vainqueur, et, seul, il peut, en pénétrant en nos cœurs, transformer nos existences aussi misérables et souffrantes soient-elles !

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