Présentation du Seigneur 20/C
Il y a dans nos vies des périodes joyeuses, marquées
par des fêtes et des réjouissances,
mais aussi des périodes dures où il faut se battre, et même
des périodes de souffrances et d'échecs.
Le déroulement de l'année chrétienne est marqué de même par des périodes joyeuses, en
particulier Noël et les quarante jours qui suivent. Aujourd'hui, cette fête du
2 février termine le cycle de Noël.
Bientôt, à la fin du mois,, ce sera le début du carême :
nouvelle période, période austère qui nous mènera jusqu'à Pâques.
Ce 2 février est ainsi à la charnière entre la joie et
l'austérité.
La joie ?
C'est la Chandeleur -, nous fêtons la lumière, nous
rappelant la parole du vieillard Syméon à propos de Jésus, "Lumière qui éclairera les nations païennes".
Mais on sent déjà poindre l'austérité dans la suite du texte
; Syméon dit à Marie : "Vois, ton
Fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup... Il sera un
signe de division. Et toi-même, ton cœur sera comme transpercé par une
épée."
Le combat
C'est donc bien une période d'austérité qui approche. Car il
ne faut pas oublier que, si l'Évangile est une "Bonne Nouvelle", un appel à la joie, joie de savoir
que Dieu nous aime,
qu'il nous a donné son Fils
et qu'il est toujours avec nous, la vie chrétienne est en
même temps une lutte qui requiert de nous des efforts et nous fait passer par
l'épreuve et le sacrifice
Nous vivons en effet dans un
monde dur où s'affrontent sans cesse le bien et le mal, la lumière et
les ténèbres, la vérité et le mensonge, la tolérance et la violence...
Et, ce qui brouille tout, c'est
que tout cela n'est jamais parfaitement tranché : en chaque catégorie de gens,
en chaque individu, en chacun de nous, tout cela se mélange, au point parfois
qu'on ne voit plus guère ce qui est bien et mal.
Aussi n'avons-nous pas à juger les personnes, ni à les
classer. Dieu seul est capable de juger, lui qui dévoile les pensées des cœurs
et les intentions les plus secrètes
Mais, en même temps, pas le
droit de rester neutres, indifférents, devant le péché et tout ce qu'il
entraîne :
le péché qui vient tout casser,
tout salir et tout diviser ;
le nous n'avons péché qui abîme
partout l'œuvre de Dieu ;
le péché qui abîme nos vies
d'hommes ou de femmes et toutes nos relations humaines, en famille, au travail,
dans la société, dans le monde entier.
Car le
péché,
c'est l'égoïsme et le "chacun-pour-soi",
c'est l'esprit d'orgueil, de vengeance et de domination,
c'est la bonne conscience, l'indifférence qui, comme une
brume, recouvrent tout,
c'est l'injustice sous toutes ses formes,
c'est l'irresponsabilité, le laisser-aller, l'absence de
conscience professionnelle, la paresse et la sensualité...
Satan
On demande parfois : Le démon, Satan, est-ce qu'il existe
pour de bon ? - Si Satan, c'est le
diable avec des cornes et des membres crochus et fourchus, tel que certains
artistes se sont plu à le caricaturer, alors non, il n'existe pas.
Mais si Satan, c'est la personnification du mal, alors oui,
il existe ! Car chacun de nous peut se dire : Satan, il réside en mon orgueil,
mon égoïsme, ma paresse et ma sensualité.
Satan, c'est d'abord en moi-même que je dois repérer
sa présence, une présence réellement personnelle.
Et c'est lui qui fait surgir dans le monde la violence et
les guerres de toutes sortes, la haine, le mensonge et les injustices qui sont
à l'origine de tant de misères et de souffrances.
Aussi, vivre en chrétien, c'est s'engager dans le combat
contre Satan, c'est-à-dire contre toutes les formes de mal. Et quand on a
commencé, on s'aperçoit que c'est dur, qu'on n'en vient pas à bout du premier
coup ; on fait l'expérience de l'épreuve et de la souffrance. Quand on
s'attaque au péché, le péché se rebiffe contre vous, c'est inévitable.
A la suite de Jésus
Le Christ y est passé le premier. Les paroles du vieillard Syméon l'avaient annoncé.
Notez qu'avant même cet épisode que nous célébrons
aujourd'hui, la fête de l'Epiphanie l'avait déjà laissé entrevoir : la fuite
de la sainte Famille en Égypte et le massacre des saints Innocents par Hérode
préfiguraient le rejet de Jésus par son peuple. - Et même, dès Noël, St Jean
nous avait dit :
"Le
Verbe était la vraie lumière qui éclaire tous les hommes... Il était dans le
monde, mais le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez les siens, mais les
siens ne l'ont pas reçu."
Toute la vie de Jésus fut donc un
combat contre le péché et toutes les formes
de mal. Aussi était-il inévitable qu'il passât par l'épreuve et la souffrance.
Il le dira plus tard aux disciples d'Emmaüs: "Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa
gloire ?"
Et pour nous, il en est de même. C'est un aspect de la vie
chrétienne que l'Église nous rappellera prochainement tout au long du carême.
Jésus nous a prévenus : "Celui qui
veut être mon disciple, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte sa croix, et
qu'il me suive… Si j'ai été persécuté, vous le serez, vous aussi..."
Aimer !
Il reste vrai que l'essentiel de la vie chrétienne, c'est
aimer. Mais aimer, qu'est-ce que
c'est ?
Un enfant peut répondre : "Aimer, c'est être bien gentil avec les autres". Pour les
enfants, peut-être. Mais nous ne restons pas des enfants toute notre vie.
Pour un adulte, aimer, c'est payer de sa personne pour faire
reculer le péché qui fait tant de mal aux autres et à nous-mêmes.
Aimer, c'est suivre le Christ qui nous
a aimés jusqu'à l'extrême, quitte à
passer avec lui par le chemin de la croix, de l'épreuve et de la contradiction,
car nous savons que c'est le seul chemin qui mène à la résurrection et à la
Vie.
C'est celui que la Vierge Marie a pris, à la suite de son
Fils, ainsi que l'annonçait le vieillard Syméon : "Et toi-même, ton cœur sera comme transpercé par une épée."
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