Mercredi
des Cendres
En ce mercredi des Cendres, nous sommes
comme "poussés" au désert
- Comme les Hébreux pour parvenir en
"Terre promise",
- Comme le Christ lui-même avant sa vie
apostolique venu nous conduire vers la vie divine…
Selon les textes bibliques, ce n’est pas
nous qui allons au désert, mais c’est Dieu qui nous y conduit ; comme
Jésus y fut conduit, fut poussé au désert par l’Esprit pour la
retraite de 40 jours qu’il fit après son baptême dans le Jourdain.
Nous sommes conduits et poussés au désert
pour nous retrouver sous le regard de Dieu, mieux qu’au milieu des distractions
(les "divertissements", disait Pascal) du monde en lequel nous sommes
plongés.
Il est bon de nous retrouver nous-mêmes en
toute loyauté. Dieu ne nous pousse pas
au désert en violant en nous une liberté qu’il a lui-même créée et dont il est
plus jaloux que nous. Il nous invite au désert
- pour retrouver au contraire une liberté
bien souvent entravée par nos convoitises, nos "accaparements" si
divers,
- pour retrouver cette limpidité du regard
qui vient de la pureté du cœur qui n’est plus "éclaté" dans la
diversité, mais unifié dans le principal.
Principalement chez le prophète Osée, Dieu
se présente comme un époux jaloux, éperdument amoureux ; et qui ne se
résigne pas à ce que nous perdions le bonheur que Lui seul peut nous donner.
"C'est pourquoi, dit Dieu
je vais la séduire (cette épouse qu'est le peuple Israël), je la
conduirai au désert et je parlerai à son cœur". (Os 2.1)
Il y a un
jeu de mots intraduisibles : "midbar" – "dibarti" ! "midbar", au désert, "dibarti",
je parlerai
Ce jeu de
mots souligne que c’est dans le désert qu’on est le mieux pour écouter la voix
de Dieu qui veut parler cœur à cœur à chacun d'entre nous - riche ou pauvre ,
clerc ou simple fidèle -. La parole divine ne résonne pas toujours dans les
éclairs et le tonnerre comme au temps de Moïse, sur le mont Sinaï. Mais plus
souvent, comme au temps d’Elie, dans un souffle doux et léger, dans - faudrait-il traduire - " dans l'éclatement
d'un silence, dans une poussière de silence".
On peut
se souvenir encore d'un texte de Jérémie (20.7-9) : "Tu
m'as séduit, Seigneur Dieu, et je me suis laissé séduire; tu m'as
maîtrisé, tu as été le plus fort. …
Je me
disais : Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom; mais
c'était en mon
cœur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m'épuisais à le contenir,
mais je n'ai pas pu".
L’amour
que Dieu a pour nous sait parfois employer la manière forte. Ce verbe "séduire"
est employé aussi quand Dieu s’en prend à un prophète qui renâcle devant la
mission dont il a été chargé.
Aujourd’hui
laissons-nous conduire au désert. Qu’elle que soit la méthode employée par Dieu,
c’est celle qui nous convient le mieux, car c’est lui qui nous connaît et nous
aime le plus. Il sait comment s’y prendre envers chacun sans nous tenter
au-dessus de nos forces.
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