Pâques
7 - Mardi (Jean 17.1 sv)
Il est à noter que les mots “gloire“, “glorifier“ sont employés six fois dans notre évangile
d’aujourd’hui !
Vous vous souvenez certainement du sens du mot “gloire“ dans la
Bible. En hébreu, le mot “kabod“ signifie : “être lourd“, “ce qui donne de
l’importance, de la magnificence“. Ainsi, la gloire de l’olivier, c’est son huile !
Or, Dieu, personne ne l’a jamais vu !
Il “habite une lumière inaccessible“ (I Tim. 6.16) que l’œil ne peut
soutenir ! Cependant son Etre de lumière impénétrable - sa
transcendance, dirions-nous - rayonne !
Si la lumière du soleil que l’œil ne peut
soutenir dévoile tout ce qui existe sur terre, les rayons divins, eux, créent
ce qu’ils illuminent en même temps : “Les
cieux racontent la gloire de Dieu“. La gloire de Dieu, c’est sa
manifestation : “Tout don vient d’en
haut, du Père des lumières !“, dira St Jacques (Jac. 1.17). Et il reste vrai
que la création est le premier livre de la connaissance de Dieu : “depuis la création, les perfections
invisibles de Dieu sont visibles dans ses œuvres. Aussi sont-ils inexcusables
ceux qui ne lui rendent ni gloire ni actions de grâce“ (Rm 1.19 sv).
Bien plus, Dieu s’est fait homme en Jésus
Christ : “Il a habité parmi
nous ; nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de
grâce et de vérité, il tient du Père“. (Jn 1.14). Fils de Dieu, il est “le resplendissement de sa gloire, l’effigie
de sa substance“ (Heb
1.3).
Aussi, le premier signe que posa Jésus fut
celui de Cana : “tel fut le premier
signe ; il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui !“
(Jn
2) (1).
Et le dernier signe qu’annonçait le miracle
de l’eau changé en vin (2) fut le
signe de son sang répandu pour la multitude (avec sa résurrection) : “L’heure est venue où le Fils de l’homme va
être glorifié“ (Jn
12.23),
où la splendeur de sa puissance divine sera la plus manifeste aux yeux de la
foi. Car ce n’est qu’avec les yeux de la foi que cette gloire divine est
reconnue : “si tu crois, disait
Jésus à Marthe, tu verras la gloire de
Dieu !“ (Jn
11.40).
C’est avec cette foi que nous pouvons lire
l’évangile d’aujourd’hui, en compagnie de Jean, le contemplatif !
- “Père,
donne-moi la gloire que j’avais au commencement du monde !“.
En Dieu, tous les rayons lumineux du “Père des lumières“ se focalise en son
Fils, Verbe de lumière (Cf.
Jn 1.9).
La gloire de Dieu-Père rayonne sur son Fils (Cf. II Co. 4.6). Il est “le Seigneur de gloire“ (I Co. 2.8), cette gloire
qu’Isaïe avait déjà eu le privilège de contempler, précisera St Jean (cf. Jn 12.41).
- Et en Dieu, le Fils est entièrement “tourné vers le Père“ (Jn 1.1). (3). La gloire du Fils rejaillit sur
Dieu Père : “Tout ce qui est à moi
est à toi… !“. “Père, priait
Jésus, glorifie ton Fils afin que le Fils
te glorifie !“
- Et l’échange de cette gloire entre le
Père et le Fils est comme leur respiration commune, un souffle commun :
leur Esprit. L’Esprit est la gloire et du Père et du Fils. Et la résurrection
de Jésus est leur gloire commune : “Dieu
le Père l’a ressuscité d’entre les morts“ (Gal 1.1) avec son Esprit (Rm 8.11).
Voilà la vie “glorieuse“ au sein même de la
Trinité
que Jean contemple !
Bien plus, désormais, la gloire du Christ
ressuscité, gloire qu’il tient du Père avec le Saint-Esprit, se reflète en ses
disciples, les transforme à son image et ressemblance “de gloire en gloire“ (II Co. 3.18).
Avec le Christ, les chrétiens se savent
déjà “citoyens des cieux“ (Cf. Col. 3.1) ; ils doivent
“briller comme des foyers de lumière“
(Ph
2.15sv).
Ici-bas, leur vie est un cheminement vers
la “gloire éternelle dans le Christ“ (I Pet 5.10), à laquelle Dieu
les a appelés (I
Thess 2.12).
La souffrance même sera transfigurée (I Pet 4.14). “La tribulation du moment nous prépare, bien
au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire“ (II Co 4.17).
Car le Christ nous a aimés ; il s’est
livré lui-même pour l’Eglise qui est son Corps ; “il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante de gloire,
sans tâche ni ride, mais sainte et immaculée“ (Eph. 5.25.27).
Alors on peut dire : chrétiens, nous
sommes destinés à participer à cette “gloire
éternelle dans le Christ“ (I Pet 5.10), lorsqu’à la fin des temps, “le Fils de l’homme viendra dans la gloire
de son Père avec ses anges“ (Mc 8.38).
La gloire du Christ ressuscité nous
enserrera dans ces liens d’amour que
s’échangent éternellement le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous connaîtrons
que Dieu est UN et comment il est UN. Là, nous serons connus et nous connaîtrons.
Là, nous nous connaîtrons et nous nous reconnaîtrons dans la gloire de l’amour
du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Tel sera notre partage à la fin, sans fin,
quand le Christ apparaîtra nous donnant “la
couronne de gloire qui ne se flétrit pas“ ( I Pet 5.4).
(1)A
rapprocher de Ex. 14.31 : Les Hébreux virent le prodige (traversée de la
mer rouge, signe fondateur de l’identité du peuple) ; Ils crurent en Dieu
et en Moïse son serviteur.
(2)
A remarquer qu’en hébreu, vin se dit : “sang de la grappe“ !
(3)
“pros théon“, en grec. “pros“ qui marque une orientation active, incessante. A
remarquer que c’est la même expression que l’évangéliste emploiera dans la
réponse de Jésus à Marie de Magadala : “Je monte vers mon Dieu (“pros ton theon“)
qui est votre Dieu“ (Jn 20.17).
En raison de soins médicaux auxquels je dois me soumettre, je ne
pourrai assure lé suivi de ce “blog“, durant un mois environ.
Je le regrette fort.
Mais que mes lecteurs soient assurés de ma prière silencieuse et très
fraternelle, durant ces semaines prochaines !
En ce temps pascal, je vous redis : “Le Christ est
ressuscité ! Et il nous envoie son Esprit !“
Et l’Esprit fait la “Communion“ !
Bien fraternellement et respectueusement en Notre-Seigneur et
Notre-Dame ! fr. M.G.
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