5ème dimanche de Pâques 12 -
Voici
une page d'évangile capitale : c'est le cœur même de notre foi.
- Depuis quelques semaines surtout, nous allons proclamant de dimanche en dimanche
ce slogan pascal : “Le Christ est ressuscité !“ - “Oui, vraiment il est
ressuscité !“ - "Seigneur, tu
es vivant !".
- Et Dimanche dernier, nous avons contemplé Jésus
comme notre berger, le bon pasteur qui nous conduit vers le Père.
Mais
aujourd'hui c'est encore plus profond :
- Jésus n'est pas quelqu'un d'extérieur à
nous en qui nous croyons !
- Jésus n'est pas seulement notre guide,
notre compagnon, notre ami, notre frère !
- Jésus est
en nous. Jésus vivant est en nous, Jésus est notre vie !
Il est vivant et Il nous fait vivre de sa vie divine.
Il est la vigne et nous sommes les sarments. De même qu'en ce printemps, la
sève monte du tronc pour irriguer les branches qui se couvrent de feuilles, de
fleurs et bientôt de fruits, de même, depuis le jour de Pâques, la vie de Jésus
ressuscité se communique à nous par les sacrements.
Il
nous faut en prendre de plus en plus conscience : Etre chrétien, ce n'est pas
seulement affirmer l'existence de Jésus, fils de Dieu, Sauveur, mort et
ressuscité. Etre chrétien, c'est vivre, dès cette terre, de la vie même de
Dieu
communiquée par le baptême,
alimentée par l'eucharistie,
renforcée par la confirmation,
et retrouvée, s'il le faut, par le sacrement du
pardon.
"Je vis, disait St Paul, mais ce n'est plus moi qui vis, c'est le
Christ qui vit en moi".
Un
chrétien est quelqu'un qui reçoit en permanence de Jésus ressuscité cette sève
de vie divine que l'on appelle la grâce
(parce que c'est cela qui nous rend “saints“, “à l'image de Dieu“).
Au
jour de notre baptême, nous qui sommes par nature comme des arbres sauvages,
nous avons été branchés, greffés sur Jésus Christ ; c'est sa vie divine, sa vie
surnaturelle qui passe désormais en nous, et ainsi nous pouvons porter du
fruit.
Jésus l'affirme sans ambages : "Sans moi, vous ne pouvez rien
faire". Rien dans l'ordre surnaturel, rien dans l'ordre de la sainteté
: il suffit de relire les béatitudes et le sermon de la montagne.
Sans la grâce de Jésus, qui peut
garder le cœur droit, tendre la joue gauche, donner à ceux qui sont dans le
besoin, regarder sans envie ce qui ne nous appartient pas, pardonner jusqu'à
soixante dix sept fois sept fois ? Etc…
Mais c'est aussi St Paul qui
disait : "Je puis tout en Celui
qui me rend fort".
Ce
que Jésus veut, c'est notre divinisation, que nous devenions les temples du
Saint-Esprit, recevant de Dieu même les énergies divines qui nous permettent de
vivre notre existence d'hommes et de femmes comme des fils et des filles de
Dieu, portant toutes sortes de fruits (ces fruits que St Paul énumérait à ces
Gaulois émigrés au nord de la Turquie actuelle, que l'on appelait les Galates)
: charité - joie - paix - patience - serviabilité - bonté - douceur et maîtrise
de soi. Tels sont les fruits de l'Esprit-Saint.
Aussi,
St Augustin, avec réalisme, proclamait :
« Si donc tu veux savoir
que tu as reçu l'Esprit, la vie de Dieu, interroge ton cœur ! Si tu y
trouves : charité - joie - paix - patience - serviabilité - bonté - douceur…,
sois en paix ! Ces vertus ne peuvent s'y trouver sans qu'y soit aussi
l'Esprit de vie. Car l'Apôtre a raison de crier : "La vie de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l'Esprit Saint
qui nous a été donné".
Et
si ton cœur te condamne, c'est-à-dire, s'il t'accuse intérieurement de n'avoir
pas les fruits de l'Esprit, dis-toi encore que “Dieu est plus grand que ton cœur, et il connaît tout“, comme
l'affirme St Jean. Et si tu peux cacher aux hommes le fond de ton cœur,
cache-le à Dieu aussi, si tu le peux. Cependant, comment le lui cacherais-tu,
lui à qui un célèbre pécheur, plein de crainte et de repentir disait : "Où aller loin de ton Esprit ? Où aller
loin de ta face?". Il cherchait
à fuir pour échapper à l'Esprit de Dieu qui scrute reins et cœurs ; et il ne
savait où fuir…
Fuis donc plutôt vers lui,
toujours, en te confessant à lui, non en te cachant de lui. Tu ne peux en effet
te cacher de lui ; mais tu peux lui confesser tes fautes ! Dis-lui : "Tu es mon refuge" ; alors tu
te nourriras de son amour qui seul conduit à la vie ».
Voilà
pourquoi Jésus insiste : "Je suis la
vigne, et vous les sarments : sans moi, vous ne pouvez rien faire".
Mais
prenons conscience encore que l'inverse aussi est vrai : la vigne a besoin des branches pour porter du fruit.
En un sens, Dieu a “besoin des hommes“,
comme on l’a dit. Et c’est vrai d’une certaine manière : il a besoin de nous pour que sa vigne produise
des fruits quotidiens d'amour, de justice et de paix. Une vie d'homme, de femme,
livrés à la grâce de Dieu, doit produire des fruits merveilleux de sainteté qui
sauvent le monde : voyez St Benoît, un St Vincent de Paul, une mère Térésa, et
tant d'autres… …
Il
faut pendre conscience de notre vocation à être des sarments de la vigne qui
portent de beaux fruits.
Nous
sommes dans le mois de mai, mois consacré à Notre Dame ! Comment ne pas évoquer
Marie, la toute sainte ?
Une femme, une femme de notre
terre, a vécu cela en plénitude : Marie, "pleine de grâce" - Marie,
toute donnée à Dieu, toute habitée de son Esprit, Marie qui a donné, par
l'Esprit Saint, ce fruit merveilleux : Jésus. - "Et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni".
Marie
toute sainte et toute aimée de Dieu, de nous, pauvres pécheurs : donnez-nous
toujours Jésus pour que nous ayons la vie de Dieu ! Et que nous soyons en
paix ! C’est, ce sera “La Paix Notre-Dame !“
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