samedi 7 mars 2020

Pédagogie divine


1ère semaine de Carême  -  Samedi

La lecture tirée de la fin du Deutéronome, souligne que l’élection du peuple élu n’est pas d’abord un privilège national mais un appel de Dieu, la fidélité à un contrat, une alliance.

Il y a lieu de remarquer le ton du Deutéronome. Chaque membre du peuple est interpellé personnellement à la 2ème personne du singulier. "Le Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ces commandements". 
 Et cette interpellation au singulier se fait dans une urgence que souligne la répétition du mot aujourd’hui. Aujourd’hui le Seigneur, ton Dieu, te commande… ; Aujourd’hui tu as obtenu cette déclaration…. ;  Aujourd’hui,  toi-même a répondu à la déclaration de Dieu par un engagement personnel….

Ce qui est premier dans l’élection, c’est la fidélité à cette alliance. Ceci dit, on constate que cette fidélité ne conditionne pas cette élection, cette alliance. Le peuple pourra multiplier ses infidélités, Dieu, lui, n’en restera pas moins fidèle à l’Alliance.

Certes, l’Alliance se présente tout d’abord comme une sorte de contrat: "Si tu observes ma loi, je ferai de toi un peuple privilégié"..   Maos peu à peu, l’Alliance prend l’allure d’une fidélité de Dieu, imprescriptible. La nouvelle Alliance, dont parlent les prophètes n’est pas une autre Alliance ; Et cette Alliance renouvelée dans le Christ fait dire à St Paul que les dons de Dieu sont sans repentance. Le peuple garde et gardera, quoi qu'il arrive, la marque de l’élection…

L’Evangile nous montre que le peuple de la nouvelle Alliance est lui aussi consacré à Dieu. Mais la consécration ne s’exprime plus par l’observance minutieuse de prescriptions multiples : elle s’épanouit dans la perfection de l’amour, d’un amour qui doit aller jusqu’à culminer dans l’amour des ennemis.

La nouvelle Alliance ne se substitue pas à l’ancienne en la supprimant, en la remplaçant. Elle est un épanouissement, un progrès. Le Seigneur lui-même a dit qu’il n’était pas venu abolir mais accomplir.

L’Eglise, dès le début de son histoire, a du lutter contre des hérésiarques, des gens comme Marcion qui, au 2ème siècle, prétendaient séparer le Nouveau Testament de l’Ancien, en opposant l’un à l’autre, alors qu’ils sont les étapes d’une pédagogie divine.
Si nous sommes chrétiens, il nous reste à devenir ce que nous sommes.
La loi ancienne garde une valeur de pédagogie et nous avons tous besoin de règlements et d’observances pour entretenir l’élan de la charité quand il se ralentit.

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