lundi 4 avril 2016

D'Annonciation en Annonciation !

Annonciation - La foi de Marie !

Après la fête de Pâques, soyons heureux d'honorer Marie "comblée de grâces", elle qui fut appelée à prendre une place unique dans l'"Economie divine", dans la réalisation du plan de Dieu à l'égard de tous les hommes, de toute l'humanité !

Oui, il nous est bon de découvrir, d'approfondir aujourd'hui, cet évènement capital de l'annonce faite à Marie, l'annonce du Messie, Fils de Dieu, "Fils du Très-Haut", de l'approfondir dans le contexte de la résurrection. Oui, il est bon aujourd'hui de découvrir une "nouvelle annonce" contenue dans la première annonce : Le fils de Marie, le Fils de Dieu en sa vie glorieuse désormais, veut se rendre présent non plus à un seul peuple - le peuple juif -, mais à toute l'humanité revivifiée, régénérée par le mystère pascal. Et Marie ne peut être étrangère à cette nouvelle action divine.

Oui, il nous est bon d'entendre aujourd'hui le récit de l'Annonciation avec un cœur nouveau, avec un cœur de ressuscité avec le Christ. Ce récit conserve, dans sa simplicité et sa force bouleversante, une actualité qui le rend toujours présent en nos cœurs d'aujourd'hui, une actualité que Marie ne pouvait soupçonner, mais qui était cependant contenue en sa réponse, en sa réponse de foi, d'espérance et d'amour absolus.

Oui, contemplons Marie ! Au jour béni de l'apparition de l'ange, Dieu annonce sa volonté d'envoyer son divin Fils chez les hommes afin de réaliser cette présence  tant attendue et annoncée par les prophètes.
Et Marie comprend l'appel de Dieu à collaborer à cette volonté divine, même si elle se demande "comment cela va-t-il se faire !". Le "Oui" de la Vierge Marie - "Que tout se passe pour moi selon ta parole" -, ce "Oui" est un "Oui" à la venue du Messie annoncé, un "Oui" déjà total face à un appel divin souvent déconcertant.

Aussi, sachons d'abord mesurer, dans la société où vivait Marie - une société patriarcale - où la religion était une affaire d'homme, où régnait la loi du talion et où on lapidait le femme adultère, sachons mesurer le courage qu'il a fallu à Marie pour accepter le don de cette vie qui prenait naissance, miraculeusement, en son sein, pour lui sacrifier toute sa personne et pour l'entourer de tout son amour. C'est bien une telle femme que Dieu choisit et appelle !

La réponse de Marie est un acte de foi, de confiance en Dieu, même si elle ne sait pas exactement à quoi elle s'engage. Il en est souvent ainsi de tout engagement avec Dieu.
Ainsi, tout au long de son pèlerinage glorieux et douloureux ici-bas, Marie non seulement conservera inébranlable sa confiance, sa foi, son amour envers son Seigneur qui fait pour elle et par elle des merveilles, mais elle approfondira son engagement ; et c'est ainsi que peu à peu elle découvrira le mystère d'une alliance plus merveilleuse encore, l'Alliance de Dieu avec l'humanité entière, alliance réalisée par la Pâque de son divin Fils.
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Du vin, du "sang de la vigne" (comme l'on disait) qu'elle boira à Cana au jour du premier "signe d'alliance" réalisé par Jésus, jusqu'au sang qu'elle recueillera de son divin Fils sur la croix, Marie a su découvrir et approfondir, dans le silence de sa prière, de sa méditation - car sans cesse "elle méditait en son cœur" - la mission universelle de son Fils.

Et c'est ainsi qu'elle comprendra parfaitement ce que son Fils lui dira en désignant son apôtre Jean : "Femme, voici ton Fils !".
Et on peut imaginer qu'au matin de la résurrection eut lieu une nouvelle "Annonciation" par l'ange Gabriel qui lui demandait d'être la mère de la multitude des "frères de son Fils", d'être la mère de l'Eglise née à la fois du côté du Christ percé par la lance du centurion et également du côté de Marie transpercé par le glaive annoncé par le vieillard Siméon, d'être la mère de cette Eglise déjà lumineuse au matin de Pâques !

Comprenons bien : le récit de l'évangile d'aujourd'hui rapporte une Annonciation qui contient déjà une "seconde Annonciation" en vue d'une nouvelle Alliance entre Dieu et tous les hommes. Et il y faut, là encore, l'acquiescement de Marie qui, toujours, dit "Oui" ! Marie devient Mère du Corps tout entier de son Fils - "tête et membres", dirait St Paul. Elle devient Mère de l'Eglise !

Méditons aujourd'hui avec Marie. Car l'itinéraire de foi, d'espérance et d'amour de la Vierge Marie, depuis l'annonciation jusqu'à la résurrection de son Fils, jusqu'à son Assomption, est l'exemple qui nous est donné aujourd'hui pour réaliser la mission à laquelle nous avons été appelés au jour de notre baptême, au jour de notre profession religieuse.

Il est bon de remarquer - avec un peu d'humour, mais un humour qui recouvre une réalité - que les annonciations, dans la Bible, sont souvent "affaires de femmes" !
Je pense que Marie est bien la sœur de toutes celles, - de tous ceux aussi, certes, mais disons d'abord -  de toutes celles qui par amour ont dit "Oui" et qui ont accepté d'engager toute leur vie, pour le meilleur et pour le pire, pour accueillir et donner, respecter et accompagner la vie, la vie  humaine et spirituelle tout à la fois, ou encore la vie humaine ou la vie spirituelle. Car il est bien évident que la "maternité spirituelle" existe..., comme celle de Marie à notre égard !

Donne-nous, Seigneur, le courage afin que, sous la mouvance de ton Esprit, nous sachions distinguer ta volonté et notre devoir, et pour que notre réponse soit toujours un "Oui", à l'exemple de Marie qui a toujours suivi le conseil de son divin Fils avant même qu'il l'ait prononcé : "Que votre "oui" soit "oui" !" !
Que Marie nous aide à accomplir notre "Oui" !

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