Annonciation
- La foi de Marie !
Après la fête de Pâques, soyons heureux d'honorer
Marie "comblée de grâces",
elle qui fut appelée à prendre une place unique dans l'"Economie
divine", dans la réalisation du plan de Dieu à l'égard de tous les hommes,
de toute l'humanité !
Oui, il nous est bon de découvrir,
d'approfondir aujourd'hui, cet évènement capital de l'annonce faite à Marie,
l'annonce du Messie, Fils de Dieu, "Fils
du Très-Haut", de l'approfondir dans le contexte de la
résurrection. Oui, il est bon aujourd'hui de découvrir une "nouvelle
annonce" contenue dans la première annonce : Le fils de Marie, le Fils
de Dieu en sa vie glorieuse désormais, veut se rendre présent non plus à un
seul peuple - le peuple juif -, mais à toute l'humanité revivifiée, régénérée
par le mystère pascal. Et Marie ne peut être étrangère à cette nouvelle
action divine.
Oui, il nous est bon d'entendre aujourd'hui
le récit de l'Annonciation avec un cœur nouveau, avec un cœur de ressuscité
avec le Christ. Ce récit conserve, dans sa simplicité et sa force
bouleversante, une actualité qui le rend toujours présent en nos cœurs
d'aujourd'hui, une actualité que Marie ne pouvait soupçonner, mais qui était
cependant contenue en sa réponse, en sa réponse de foi, d'espérance et d'amour
absolus.
Oui, contemplons Marie ! Au jour béni de
l'apparition de l'ange, Dieu annonce sa volonté d'envoyer son divin Fils chez
les hommes afin de réaliser cette présence tant attendue et annoncée par les prophètes.
Et Marie comprend l'appel de Dieu à
collaborer à cette volonté divine, même si elle se demande "comment cela va-t-il se faire !". Le
"Oui" de la Vierge Marie - "Que
tout se passe pour moi selon ta parole" -, ce "Oui" est un "Oui"
à la venue du Messie annoncé, un "Oui" déjà total face à un appel
divin souvent déconcertant.
Aussi, sachons d'abord mesurer, dans la
société où vivait Marie - une société patriarcale - où la religion était une
affaire d'homme, où régnait la loi du talion et où on lapidait le femme
adultère, sachons mesurer le courage qu'il a fallu à Marie pour accepter le don
de cette vie qui prenait naissance, miraculeusement, en son sein, pour lui
sacrifier toute sa personne et pour l'entourer de tout son amour. C'est bien
une telle femme que Dieu choisit et appelle !
La réponse de Marie est un acte de foi, de
confiance en Dieu, même si elle ne sait pas exactement à quoi elle s'engage. Il
en est souvent ainsi de tout engagement avec Dieu.
Ainsi, tout au long de son pèlerinage
glorieux et douloureux ici-bas, Marie non seulement conservera inébranlable sa
confiance, sa foi, son amour envers son Seigneur qui fait pour elle et par elle
des merveilles, mais elle approfondira son engagement ; et c'est ainsi
que peu à peu elle découvrira le mystère d'une alliance plus merveilleuse
encore, l'Alliance de Dieu avec l'humanité entière, alliance réalisée
par la Pâque de son divin Fils.
.
Du vin, du "sang de la vigne" (comme l'on disait) qu'elle boira à
Cana au jour du premier "signe d'alliance" réalisé par Jésus,
jusqu'au sang qu'elle recueillera de son divin Fils sur la croix, Marie a su
découvrir et approfondir, dans le silence de sa prière, de sa méditation -
car sans cesse "elle méditait en son
cœur" - la mission universelle de son Fils.
Et c'est ainsi qu'elle comprendra
parfaitement ce que son Fils lui dira en désignant son apôtre Jean : "Femme, voici ton Fils !".
Et on peut imaginer qu'au matin de la
résurrection eut lieu une nouvelle "Annonciation" par l'ange Gabriel
qui lui demandait d'être la mère de la multitude des "frères de son Fils",
d'être la mère de l'Eglise née à la fois du côté du Christ percé par la
lance du centurion et également du côté de Marie transpercé par le
glaive annoncé par le vieillard Siméon, d'être la mère de cette Eglise déjà
lumineuse au matin de Pâques !
Comprenons bien : le récit de l'évangile
d'aujourd'hui rapporte une Annonciation qui contient déjà une "seconde
Annonciation" en vue d'une nouvelle Alliance entre Dieu et tous les
hommes. Et il y faut, là encore, l'acquiescement de Marie qui, toujours,
dit "Oui" ! Marie devient Mère du Corps tout entier de son Fils -
"tête et membres", dirait St Paul. Elle devient Mère de l'Eglise !
Méditons aujourd'hui avec Marie. Car
l'itinéraire de foi, d'espérance et d'amour de la Vierge Marie, depuis
l'annonciation jusqu'à la résurrection de son Fils, jusqu'à son Assomption, est
l'exemple qui nous est donné aujourd'hui pour réaliser la mission à laquelle
nous avons été appelés au jour de notre baptême, au jour de notre profession
religieuse.
Il est bon de remarquer - avec un peu
d'humour, mais un humour qui recouvre une réalité - que les annonciations, dans
la Bible, sont souvent "affaires de femmes" !
Je pense que Marie est bien la sœur de
toutes celles, - de tous ceux aussi, certes, mais disons d'abord - de toutes celles qui par amour ont dit
"Oui" et qui ont accepté d'engager toute leur vie, pour le meilleur
et pour le pire, pour accueillir et donner, respecter et accompagner la vie, la
vie humaine et spirituelle tout à
la fois, ou encore la vie humaine ou la vie spirituelle. Car il est bien
évident que la "maternité spirituelle" existe..., comme celle de
Marie à notre égard !
Donne-nous, Seigneur, le courage afin que,
sous la mouvance de ton Esprit, nous sachions distinguer ta volonté et notre
devoir, et pour que notre réponse soit toujours un "Oui", à l'exemple
de Marie qui a toujours suivi le conseil de son divin Fils avant même qu'il
l'ait prononcé : "Que votre
"oui" soit "oui" !" !
Que Marie nous aide à accomplir notre
"Oui" !
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