mardi 9 juillet 2013

Jacob - Israël !

T.O. 14 Mardi        -                  (Gen 32.23-32)

Vous vous en souvenez : Jacob, ayant fait tellement de “farces“ à son frère pour le supplanter, avait du fuir. Mais après de longues années et bien des péripéties dues à son tempérament de “farceur“ pour toujours avoir raison de l'autre, "avoir le dessus", il décide de revenir vers son père.
Cependant, en route, il apprend qu’Esaü qui avait juré de le tuer vient à sa rencontre. Alors, il s’arrange habilement pour s’attirer les bonnes grâces de son frère. Il organise des “tampons“ comme on dit : il envoie successivement des caravanes de cadeaux à son frère…
Et puis, une nuit, au gué du Yabboq, ce fut une lutte terrible… On peut dire que toute l’histoire de Jacob s’inscrit entre deux visions : “l’échelle de Jacob“ et “la lutte avec Dieu“.

“Quelqu’un lutta avec lui !“. On ne dit pas son nom, comme pour Moïse au buisson ardent. Et cet inconnu, voyant qu’il ne pouvait le maîtriser, le frappa à la hanche ; et la hanche de Jacob se démit. Depuis lors, tous ceux qui souffrent de sciatique - et ils sont nombreux - peuvent invoquer Jacob !

Et à la fin de la lutte, l'inconnu lui dit : “On ne t’appellera plus “Jacob“, mais “Israël“. - “Car tu l’as emporté sur Dieu ; et contre les hommes tu l’emporteras !“. Ce nom d’“Israël“ est lourd de signification. Jacob donna à ce lieu le nom de “Penouel“ : “Penou“, c’est la face ; et “El“, c’est Dieu ! C’est comme s’il avait vu la face de Dieu. On retrouve ici ce thème fondamental de toute la Bible : "Je cherche ta face, Seigneur, dit le psaume 27ème, ne me cache pas ta face !". Nous sommes en route, comme Abraham, pour “voir Celui qui nous voit sans cesse !“

Et ensuite il y a l’affrontement avec Esaü, affrontement redouté mais qui se passe très bien. Ce n’est pas dans notre lecture ; mais il est bon de l’évoquer en même temps que l’affrontement avec Dieu ! Les deux ne doivent pas être séparés !
Ces deux affrontements, c’est le propre de Jacob et donc d’Israël ; c’est le propre de tout chrétien ! Affronter Dieu ; affronter l’autre. Et en regardant Jacob, il n’y a pas de luttes qui ne soient impossibles parce que toutes les réconciliations sont possibles. Lutter contre Dieu, lutter contre l’autre ; et puis, affronter.
Au fond, cela rejoint ce que Jésus dira des deux commandements que l’on trouve à propos de la parabole du Bon Samaritain qui nous sera proposée à méditer dimanche prochain :
“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ! Tu aimeras ton prochain !".
Ces deux commandements n’en font qu’un. Notre religion est une religion d’affrontement ; il ne faut pas s’en étonner. Ce n’est pas une religion d’évasion. C’est vrai, Dieu nous attend dans des choses qui nous paraissent parfois impossibles. Mais si on va chercher la force où elle se trouve, c’est-à-dire dans le Christ ressuscité, alors tout devient possible. C’est tout cela qui et inscrit dans le mot “Israël“, et donc dans le mot “chrétien“.

Ensuite, Esaü - les deux frères étant réconciliés - va accompagner Jacob. Mais Jacob n’est pas tellement désireux de sa présence. Alors, ils se séparent.
Et Jacob continue sa route. Et après avoir traversé le Jourdain, il arrive à Sichem. A Sichem, il campe en face de la ville. Il acheta une parcelle d’un champ. Il érigea un autel qu’il appela : “El, Dieu d’Israël !“.

C’est dans ce champ que devait se trouver le fameux “puits de Jacob“. Mais c’est une autre histoire, celle de Jésus avec la Samaritaine qui, elle aussi, devra vivre un affrontement pour découvrir le culte “en esprit et vérité“….

Aucun commentaire: