lundi 27 août 2012

Ste Monique

     
Ste Monique ! Elle naquit en 332 d’une famille chrétienne, en Afrique (Algérie actuelle). Mais elle attribua sa foi et son amour du Seigneur moins au zèle de ses parents qu’aux soins d’une vieille servante que tous vénérait. Celle-ci, très tôt, l’aida à réprimer les tendances licencieuses de son enfance, voire ses appétits naturels, pour mieux se contrôler et s’attacher à l’essentiel, s’attacher à Dieu !

                Très jeune, selon les coutumes du temps, elle fut donnée en mariage à un homme - Patrice - qu’elle servit comme son maître tout en s’efforçant de le gagner à Dieu. Patrice était un homme foncièrement bon, d’un naturel très bienveillant, mais irascible. Quant il était en colère, Monique lui cédait silencieusement. Cependant, après l’orage, quand le calme était revenu, elle savait choisir le moment - “in tempore opportuno“, dirait St Benoît -, non seulement pour lui expliquer l’injustice de sa conduite répréhensible, mais pour lui parler de la douceur du Christ à l’égard de tous les pécheurs, et ce, jusque sur la croix !

                Finalement, grâce aux soins de son admirable épouse qu’il aimait tendrement, Patrice se convertit, se fit baptiser en 370, mais mourut peu après, en 371. Il laissait deux fils, Augustin et Navigius, et une fille. Monique sut organiser sa maison pour le bien de ses enfants…

                Les premières années d’Augustin lui avaient paru remplies d’espérance : l’enfant manifestait une vive intelligence, une mémoire prodigieuse et une vive sensibilité ! Trop vive peut-être ! Car dès l’adolescence, ce fils prodige s’adonna aux passions impétueuses de son âge, tout en s’adonnant avec fougue à l’étude des lettres et aux courants philosophiques de son temps aussi divers qu’ils le sont actuellement, chacun croyant détenir la vérité suprême… Séduit, avec orgueil, par les diverses facilité de ses dons naturels, Augustin tomba dans les nombreux pièges que les courants de pensées véhiculaient (le manichéisme particulièrement). Sans être baptisé, il se détourna totalement de la foi que sa mère avait voulu lui transmettre !

                Sa mère le considéra alors somme mort, et, selon les images hyperboliques qu’emploiera Augustin lui-même, elle versa sur son âme plongée dans les ténèbres de ce monde plus de larmes que n’en verseront les mères qui mènent le deuil de leur enfant ! Un évêque consola Monique, mais lui fit aussi comprendre qu’elle devait permettre à ce fils égaré de vivre avec elle plutôt que de l’éloigner à cause de ses erreurs. L’amour doit toujours vivre d’espérance et ne pas exclure ! Grande leçon, me semble-t-il !

                Monique fut, bien des fois, confortée dans son espérance d’une future conversion de son fils. Un jour qu’elle sollicitait un évêque de s’entretenir avec son fils afin de le raisonner, pensait-elle, celui-ci refusa en lui disant que le jeune homme était encore trop captivé par les courants hérétiques et surtout trop fier de ses succès. Il ajouta cependant : “Laissez-le ! Contentez-vous de prier. Lui-même reconnaîtra l’étendue de ses erreurs et la gravité de ses impiétés“. Et comme la mère insistait en redoublant de larmes, il l’éconduit en lui disant : “Laissez-moi ! Car il est impossible que le fils de tant de larmes soit perdu !“. Bien des années devaient s’écouler encore avant la conversion annoncée.

                Augustin voulait partir pour Rome. Monique fit tout son possible pour l’en empêcher, si bien que son fils usa de ruses pour s’éloigner, laissant sa mère dans les larmes et la prière.

                Peu après, il fut nommé Maître de rhétorique à Milan, ville impériale, où résidait l’évêque St Ambroise dont l’éloquence gagnait les cœurs à Dieu. Le Saint évêque qui sut accueillir ce nouveau Maître de rhétorique et lui témoigner beaucoup de charité eut certainement sur ce dernier une grande influence au point qu’il venait facilement l’entendre. Et, peu à peu, les vérités qu’enseignait le Saint évêque lui parurent défendables : la foi catholique devint, à ses yeux, digne d’être enseignée. Il n’était plus manichéen, dira-t-il à sa mère venue le rejoindre, sans être pour autant catholique. Monique ne reçut pas cette confidence avec des transports de joie, mais elle redoubla de ferveur et d’espérance.

                Finalement, Augustin reçut le baptême en 387. Ce fut, du coup, la grande joie d’une mère si implorante pour son fils. Tant et si bien que Monique, le désir de sa vie étant satisfait, ne voyait plus la nécessité de son existence ici-bas. Elle désirait rejoindre, dans la reconnaissance et l’action de grâce, Celui qu’elle avait imploré avec tant de larmes !

                Elle mourut peu après, à Ostie où la mère et le fils se préparaient à rejoindre l’Afrique. “Qu’elle repose en paix, écrira St Augustin, avec celui qui fut son époux. Inspirez, mon Seigneur et mon Dieu, à vos serviteurs, mes frères et vos fils, puis à quiconque me lira, de se souvenir à l’autel de Monique, votre servante, ainsi que de son époux Patrice !“.

                « Dieu, qui avez eu pitié des larmes de Sainte-Monique et qui avez
accordé à ses ardentes prières non seulement la conversion de son fils,
mais son éclatante Sainteté, faites, nous vous en prions, que nous obtenions comme elle le salut de ceux que nous aimons, et notre propre sanctification ».

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