mercredi 8 septembre 2010

Nativité de Marie - 8 Septembre 2010

Il est difficile de parler de Marie, parce qu’il est toujours difficile de parler de sa mère ! Or, Marie est bien notre mère, puisque Jésus est bien notre frère, Fils de Dieu qui s’est fait réellement fils d’homme par Marie, pour que les fils des hommes deviennent fils de Dieu !
Louons aujourd’hui Marie dont nous fêtons la naissance, elle qui a su accueillir Jésus dans la foi avant de l’accueillir en son corps. St Augustin ne disait-il pas : “Si Marie a eu le privilège de recevoir Dieu en son corps, c’est qu’elle l’avait d’abord reçu en son cœur” !

Nous sommes parfois tentés de nous dire : la Sainte Vierge n'avait pas de mal à croire, elle! Sa foi était facile : elle avait reçu de l'ange Gabriel l'annonce de la naissance du Messie, son enfant : "Il sera grand, sera appelé Fils du Très-Haut... son règne n'aura pas de fin...". Ensuite, ce fut Noël, toute l'enfance et l'adolescence de Jésus, sa vie publique, ses miracles, etc... D'ailleurs, le privilège de son Immaculée conception ne la garantissait-elle pas de toute tentation contre la foi ?

Les choses ne sont pas si simples, car la vie et les événements se chargent bien souvent de tout compliquer et de tout obscurcir.
Jésus lui-même, tout en étant Fils de Dieu, a eu, comme tout homme, éveil et croissance, épreuves et approfondissements, hésitations et choix, nuit et lumière. "Tout Fils qu'il fut, il apprit...par ses souffrances" dit la Lettre aux Hébreux (5/8). Jésus fut un homme réel avec, en tant qu’homme, des heures de clarté et des moments de ténèbres.
Il en est de même de Notre Dame. Marie fut une femme réelle. Les privilèges qu'elle reçut de Dieu ne l'empêchèrent pas de connaître épreuves, hésitations, moments de ténèbres. Les plus grands mystiques n'ont-ils pas tous connu des périodes de "nuit obscure" ? L’évangile nous le dit : les privilèges de Marie (“Immaculée conception” - “Mère de Dieu”) ne l’empêchèrent pas d'être "troublée" : elle ne comprend pas tout de suite, elle cherche et finalement, c'est dans la foi qu'elle prononce son Fiat. "Bienheureuse celle qui a cru..." lui dira sa cousine Elisabeth.

Et par la suite, toute la vie de Marie fut un long "pèlerinage dans la foi", à travers les épreuves et les difficultés de la vie de son Fils jusqu’à la suprême épreuve du Calvaire ! Jésus agonise sur 1a croix, rejeté par tous : n'est-ce pas le démenti des paroles de l'ange de l'annonciation : "Il règnera pour toujours sur la maison de Jacob et son règne n'aura pas de fin" ?
Non, la foi de Marie ne fut pas facile. Croire, garder la foi, ce n'est pas forcément marcher en pleine lumière. C'est bien souvent être dans l'obscurité la plus complète, mais marcher quand même, prier quand même, rester debout quand même, avec cependant la certitude de la présence de Dieu. Marie, debout au pied de la croix, s'en remet totalement à Dieu, comme Jésus lui-même qui s'écrie : "Père, entre tes mains, je remets mon esprit".

Avec Marie, à la suite de Jésus, l'Eglise entière avance dans son pèlerinage de la foi, marchant depuis 2000 ans à travers tentations, tribu-lations, persécutions de toutes sortes, mais soutenue par la force de Dieu.

Et nous-mêmes, nous cheminons aussi dans la foi. Comme Marie, nous connaissons des périodes lumineuses: mais comme elle aussi, nous vivons des heures de ténèbres : c'est l'épreuve, la maladie, la tentation du découragement ; on crie vers Dieu : pas de réponse ; on tend la main vers lui, mais on ne trouve que le vide. "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Jésus a connu cela, et Marie aussi : c'est l'heure du silence de Dieu. Il s'agit alors de tenir, de rester debout, d'être fidèle quand même, de prier quand même, d'avancer quand même. La foi c'est garder confiance envers et contre tout (“espérant contre toute espérance“). Dieu fait silence, mais il est là, il n'a jamais été plus proche.

Comme dit St Paul : ici-bas, nous ne voyons les choses de Dieu que comme à travers un mauvais miroir ; mais le jour viendra, où nous verrons Dieu face à face ! Le pèlerinage de la foi, la Vierge Marie l'a terminé le jour de son assomption. Elle est donc pour nous un guide sur la route. Sur la croix, Jésus nous a confiés à elle en disant à l'apôtre Jean : "Voici ta mère", et en lui disant à elle : "Voici ton fils ".

Prions-la spécialement pour tous ceux qui cheminent plus souvent dans la nuit de la foi que dans la lumière. Avec eux, puissions-nous, chaque jour, relever le défi qui consiste à marcher sans tomber, sur les routes toujours anciennes et toujours nouvelles, et à toujours se relever si l'on est tombé.

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