mercredi 1 septembre 2010

NotreDame du Chêne 1er Sep

1er Sept. 10 - N-D. du Chêne

On imagine volontiers Marie allant de Dieu aux hommes dans un mouvement de va-et-vient incessant, comme une distributrice des grâces divines. Ce n’est pas faux. Ce n'est certes pas une erreur de l'imaginer penchée vers nous, les bras largement ouverts, les mains ruisselantes des grâces divines. C'est ainsi que Ste Catherine Labouré vit Notre Dame lorsqu'elle reçut d'Elle, rue du Bac à Paris, le modèle de la "médaille miraculeuse". Car Marie distribue bien aux hommes les grâces divines. Bien sûr, Dieu aurait pu se passer d'Elle, comme il aurait pu ne pas créer l'univers. Mais il a voulu venir à nous, dans le monde, par Elle. Et il ne cesse de vouloir venir à nous, à chacun d'entre nous, par Elle. Si Dieu s'est fait homme par Marie, il ne cesse de vouloir habiter le cœur de l'homme par Marie, par celle qu'il s'est choisie comme instrument créé pour venir "habiter parmi les hommes" et réaliser son œuvre de Rédemption. En quelque sorte, Marie est en exercice de maternité constante. "Par l'Esprit-Saint, le Christ a pris chair de la Vierge Marie" et ne cesse dès lors de naître dans le cœur des hommes, par Marie.

Mais sa médiation est encore plus belle ! Au ciel, toujours sous l’action d’amour de l’Esprit- Saint - “L’esprit Saint viendra sur toi“ (Lc 1.35) - Marie est entièrement tourné et vers le Père et vers le Fils. Marie est entièrement tournée et reste tournée vers Dieu. Et c'est en Lui - uniquement - qu'elle nous voit, en Lui qu'elle nous aime. Marie va aux hommes en Dieu sans un seul instant détourner de Lui son regard. Elle est, pour employer une image, le firmament qui se laisse envahir par le soleil pour la plus grande joie de la terre. - En Dieu, elle nous voit avec toutes nos misères et nous aime d'un amour qu'elle reçoit de Lui, d'un amour divin qui est la source permanente de notre vie. Connaissance beaucoup plus pénétrante que toutes les autres qui se laissent si facilement tromper par les apparences.

Ainsi, lorsque nous disons : "Le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes", elle regarde, elle contemple Dieu qui l'inonde éternellement de ses bénédictions. Et au fur et à mesure que montent vers elle nos pauvres "Je vous salue Marie", si péniblement égrenés, Marie les métamorphose en hymnes à Dieu, en doxologies trinitaires. Immanquablement, une magie s'opère : nous disons : "Marie" ; et elle, elle dit : "Dieu". Et Dieu veut bien entendre alors comme venant de nous ce qu'elle dit à notre place.
Marie est sans cesse tournée vers Dieu pour qu'à travers elle Dieu nous entende, nous protège et nous exauce. - Jésus nous a dit en parlant des anges qui veillent sur nous ("anges-gardiens") qu'"ils voient sans cesse la face du Père qui est dans les cieux" ! Si les anges à qui Dieu confie le cheminement des hommes sur terre gardent leur regard fixé sur Dieu, que dire alors de Marie ? Elle voit Dieu, Elle se nourrit de Dieu, Elle est toute ruisselante de Dieu. Et elle nous porte dans ce "face à face" éternel pour que, dès ici-bas, chacune de nos âmes en soit imprégnée, comme une mère sait transmettre à son enfant tout ce qu'elle a.
Au ciel, elle ne cesse de répéter son "fiat", son "Amen". Et dans son "Amen" résonnent tous nos "amen" qui de la terre montent vers Dieu et qu'elle ne cesse de présenter dans le sien. - Quel réconfort que d'être dans la certitude de trouver grâce auprès de Dieu par l'intermédiaire de Celle dont il est dit : "Tu as trouvé grâce auprès de Dieu". Ainsi avec Marie, par elle, en elle nous pénétrons, d'une manière certaine, dans le mystère de notre configuration au Christ : dépendants de sa Mère, abandonnés à elle, nous devenons comme Lui. Soyons donc totalement à Marie, car Marie, elle, est au Christ, à Dieu.
Voilà pourquoi cesser d'adhérer à Marie, c'est cesser de vivre spirituellement. Il est dit des Rois Mages : "Ils trouvèrent l'Enfant avec Marie sa Mère". On ne trouve pas Jésus sinon dans les bras de Marie. Sans elle, nous ne pouvons ni le connaître ni l'aimer. Aussi nous est-il dit comme à Joseph : "Ne crains pas de prendre chez toi Marie". Ces mots lui ont été dits pour éclairer son angoisse et la dissiper. A l'heure de nos malheurs, de nos troubles, accueillons ce conseil, ce secret de vie, car s'ouvrir à Marie, c'est s'ouvrir à son Fils ; s'unir à elle, c'est s'unir à Lui. Il nous est donc répété avec douceur à chacun d'entre nous : "Ne crains pas de prendre chez toi Marie".

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